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Fêtons le cinéma
726 abonnés
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5,0
Publiée le 30 avril 2024
Aku wa sonzai shinai confond les genres et les focalisations suivant une logique soustractive, retranchant au polar son jeu de pistes et sa résolution, à la fable environnementale sa célébration naïve de la nature, au combat écologiste son manichéisme, et orchestrant la valse des convictions personnelles : les deux représentants de la firme soucieuse d’implanter le glamping, d’abord incarnation d’un marketing où l’être rime avec le paraître, évoluent au point d’envisager une reconversion écoresponsable ! L’entreprise esthétique et narrative poursuivie par le cinéma de Ryūsuke Hamaguchi est, en effet, le dialogue entre des interlocuteurs étrangers les uns aux autres mais qui cherchent à se comprendre voire à s’apprivoiser sans jamais pourtant lever le voile de l’opacité et de la complexité tourmentée de l’existence humaine. La mise en scène veille à concilier ce qui sinon demeure distinct, rassemble le haut et le bas, l’avant et l’arrière, en témoignent les mouvements descendant de la cime des arbres en direction du sol ou les plans captés depuis la banquette arrière d’une voiture, figurant la thématique ici centrale d’une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers et sur son rapport au mal : ce dernier vient-il d’un dieu quelconque ? découle-t-il d’une source commune à tous les êtres vivants ? La caméra de Hamaguchi multiplie les images d’ascension et de descente, symbole d’une routine tranquille et fluide, en harmonie avec une nature aussitôt schématisée (par la réalisation) aussitôt raccordée à sa cruauté profonde (par la réalisation et par le scénario), avec la répétition du coup de feu et du travelling dans un enchaînement de la présence – le père a retrouvé sa fille – vers l’absence. Défini comme un « guide » et comme un « conseiller », Takumi apparaît sous les traits de l’homme naturel, de l’homme vivant en dialogue avec la nature, jusqu’à ce que ce rôle soit contrebalancé par un rappel de son ignorance : il juge les attaques de cerfs « improbables », alors qu’elles auront raison de son enfant… Il n’est, après tout, qu’un « étranger » parmi d’autres étrangers composant la population d’une terre n’appartenant à personne. L’agression de Takahashi montre alors la lutte d’un homme avec lui-même, raccordé malgré lui à son errance et à ses erreurs de jugement. Magnifiquement photographié, Aku wa sonzai shinai est un chef-d’œuvre d’intelligence et de poésie, qui soustrait au lieu d’accumuler, qui ouvre un espace d’interprétation pour mieux sonder les méandres de l’âme humaine.
Encore plus ennuyeux que « Drive my car », long, lent, ampoulé, mal monté et finalement assez pénible. Si vous allez voir ce film, sachez que vous vous enfoncerez inexorablement dans la pataugeoire d’un scénario simpliste et assez ridicule, pompeusement écologique, que le réalisateur japonais grand chouchou de nombreux critiques français adorent (critiques qui pour la plupart sont incapables de prononcer 3 mots de japonais et sont clairement ignorants de la culture japonaise). Même quand Ryusuke Hamaguchi filme une plaque d’égouts : ils s’extasient. Même quand la bande son d’un ennui prodigieux s’arrête plusieurs fois de façon très brutale : ils s’extasient aussi. Bref le film se veut très poétique. Il l’est certes, un peu….Mais il est surtout très lassant.
Film, manifestement destiné aux gogos tokyoïtes en mal d’écologie. Mais si vous êtes amateur d’images de sous-bois nippons et si un scénario naïvement idéaliste ne vous gêne pas (comme partout au Japon, un homme à tout faire sans emploi est propriétaire d’un grand chalet et d’un SUV ou un cadre exécutif postule pour un emploi de gardien de camping ou une fillette hypnotise un cerf…), peut-être apprécierez-vous ce très long métrage. Ces remarques faites, il faut reconnaître que la musique suit remarquablement bien les plans interminables
Ami.es urbain.es, ce film est fait pour vous ! Idéal si l'on souhaite de l'apaisement et s'évader dans une nature très bien mise en valeur par de superbes plans. Mais idéal aussi à la place du somnifère, tant le film est lent, avec un scénario qui tient sur 2 lignes en tout. Le beau plan avec une mise en scène recherchée qui n'a pas de raison d'être dans l'avancée du récit est un gros défaut, d'autant que ces séquences composent 90% du film. Un cinéma naturaliste pour ce qui en sont attacher donc.
Le grand cinéaste japonais hamagushi brouille les pistes et les genres. son pamphlet écologique oscille entre film engagé et fable écologique. c est de ce côté que le cinéaste s'impose et impressionné. filmant remarquablement la nature, mais aussi la ville et ses personnages, la scène finale du film peut desarconner tant elle est complexe, une chose est sûre, ce film d une grande beauté va vous hanter longtemps.
Fable écologique d'une beauté saisissante que là de Ryūsuke Hamaguchi où il décrit aussi avec une ironie certaine la religion du profit ! Ceci dit , la conclusion du film est assez déroutante et incompréhensible laissant place à toutes les interprétations possible ! ...
film très décevant après l'excellent drive my car. film long très long avec une fin totalement incompréhensible. encore un film pour intellectuel très élitiste.....
Les 5 premières minutes du film caractérisent bien le rythme de celui-ci : on voit le ciel défiler derrière des arbres. Si vous êtes du genre contemplatif alors vous êtes au bon endroit. Sinon ça va être 1h45 très longue.
Le dernier opus de Ryusuke Hamaguchi est une véritable torture cinématographique.
Un film tellement excitant que vous aurez l'impression de regarder de l'herbe pousser en temps réel.
Imaginez un homme coupant du bois avec autant d'enthousiasme qu'un comptable faisant ses déclarations d'impôts, puis se rendant à une réunion sur le déplacement de la fosse septique.
Le suspense est insoutenable... dans le sens où vous vous demandez si vous serez encore envie à la fin du film.
C'est une expérience plus éprouvante que d'assister à une conférence sur la peinture à séchage lent.
Si vous avez une vie trop palpitante ou des problèmes d’insomnie allez voir ce film, ça va vite être réglé.
La critique est dithyrambique sur ce film d’un cinéaste devenu très coté, mais je l’ai trouvé très mauvais, alors que j’avais beaucoup apprécié "Asako I et II" malgré leur longueur.
Le thème – avec un titre pompeux et trompeur - est traité avec manichéisme : le mal semble être incarné par la civilisation urbaine, le bien par la nature et ceux qui vivent en son sein. Mais alors que les deux semblent pouvoir converger, ils sont brutalement renvoyés l’un contre l’autre à la fin, puisque le père semble imputer la mort de sa fille aux nouveaux venus – alors qu’ils ne sont en rien responsables.
La mise en scène est pesante et soporifique, abusant des images fixes, avec des plans excessivement longs. Le tempo est donné dès le générique, avec un travelling sur la cime des arbres sur fond de ciel quasi-blanc. L’image est très belle, mais c’est interminable. La suite est à l’unisson : on assiste à la fracture des bûches par Takumi jusqu’à la dernière – le spectateur avait pourtant compris ce dont il s’agissait. Soudain le ton est en rupture, presque primesautier, pendant la conversation entre les deux personnages pendant leur trajet en voiture. Mais c’est pour mieux retomber, jusqu’à la fin, dans un hiératisme pénible.
Bref, ce film est très ennuyeux et d’un intérêt fort limité. L’écart de note entre la critique et les spectateurs aurait dû nous mettre en garde…
"C'est une question d'équilibre. Si on en fait trop, l'équilibre sera rompu."
Trois ans après son très remarqué «Drive My Car» (Prix du Scénario au Festival de Cannes 2021 et Oscar 2022 du Meilleur Film International) le réalisateur japonais Ryūsuke Hamaguchi nous revient cette année avec cette fable écologique aux accents oniriques.
Prônant la cohabitation immuable et durable entre l'homme et la nature, et cela à travers une réalisation belle et atmosphérique, tout en la mêlant à des séquences à l'aspect parfois proche du documentaire, le film nous déroule le schéma traditionnel d'autres œuvres écologiques, à travers son opposition entre ruraux et urbains, entre ceux qui comprennent et respectent l'environnement qui les entoure, et ceux qui en ignorent tout et veulent refaçonner ce dernier pour leurs propres intérêts. Ou comment les gestes des gens d'en haut ont des conséquences sur les gens d'en bas. Mais Hamaguchi y insuffle suffisamment de poésie et de concret pour donner une lecture un peu différente à tout cela.
Histoire à l'intérieur de laquelle le temps semble dilaté, presque suspendu par moments, une œuvre qui ne m'a pas laissé insensible de par son harmonie visuelle et contemplative, mais dont le sujet m'a un peu moins parlé que celui de «Drive My Car» (forcément, en tant que comédien ^^), et en particulier cette fin sortant un peu de nulle part, et dont le sens (s'il y en a un) m'échappe toujours, plusieurs jours après le visionnage du film.
un film d'une grande subtilité et délicatesse....Le scénario suit plusieurs pistes pendant le film, avec des temps plus ou moins forts, je pense à la réunion publique, qui a quelque chose d'universel dans ses revendications....Les bons sauvages contre l'homme blanc ( ici le tokyoïte) , voilà le mythe du film.. C'est admirablement interprété avec des personnages dont on ressent la violence étouffée....ce projet de camping est l'intru....Il va bouleverser la vie de cet homme déterminé et qui vit comme un ours solitaire....L'image des biches est une métaphore délicate de cette nature à préserver....Il ne faut pas s'en approcher....La fin du film est très touchante et mystérieuse, laisse le spectateur dans la méditation....Grande délicatesse ( remarquez c'est japonais !)...Je conseille ce beau moment de cinéma....
Le mal n'existe pas, après une série de plan séquence, travellings en contre plongée, parvient, dès la scène de réunion, à saisir par sa beauté et sa classe naturelle. Basée initialement sur un projet de nature musical, le film, dont la musique est somptueuse, pourra être analysé sur un plan politique, écologique, humain voire philosophique. Délaissant le décor urbain et les dialogues entre les personnages, Hamaguchi change de registre en abordant les relations entre la nature, les citadins et les villageois. Le film ne porte aucun message simpliste et démagogique sur la nature belle et généreuse et le citadin qui va la mépriser et la maitriser à des fins pécuniaires. Le mal n'existe pas. Mais les personnages existent vraiment qu'ils soient taiseux ou volubiles. La scène d'anthologie de la réunion qui lance le film est d'une rare force d'évocation. Les personnages qui prennent la parole sont d'une grande justesse et très bien cernés. L'émotion jaillit. Le film, grâce à un subtil montage est d'une grande fluidité de bout en bout. La beauté des cadres est sublime, la place des personnages dans les plans est juste mais aussi troublante tels des statues et certaines scènes anodines relèvent d'un certain mystère et d'une grande humanité (la découpe du bois, le port des seaux d'eau par la jeune femme...) La fin, mystérieuse laisse la part à toutes les interprétations. Un grand film puissant.
La lenteur et le manque action ainsi que le scénario simpliste m'ont endormie dommage je n'ai pas compris la fin du coup... J'avais aimé drive m'y car pourtant !
Je n'avais vu aucun film de Hamaguchi, donc aucune idée préconçue. Telerama est dithyrambique, j'aurais dû me méfier... Superbes paysages de forêt et montagnes japonaises. Des villageois taiseux, une enfant un peu seule mais joyeuse. Et une boîte d'événementiel qui débarque leur vendre le "glamping". Évidemment ça ne va pas plaire à juste titre. Tout ça ne fait pas un scénario. De bons sentiments ne font pas un bon film. Au début j'ai fait la sieste. Quant à la fin je n'ai rien compris. Bref le cinéma était bien chauffé et l'après midi glaciale et pluvieuse.