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Les mollahs sont battus par KO au premier round.... Enfin en l'occurrence, il faudrait plutôt dire par Ippon. Le réquisitoire contre le régime iranien est en effet accablant. Bon, de plus l'un des deux réalisateurs est israélien, ce qui ne va pas arranger les choses... Au sud-est, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de pays qui vont le diffuser.
Leila (Arienne Mandi, exceptionnelle tant son engagement dans les combats est crédible!) est une championne de judo. Elle se rend au Championnat du monde avec la rage de la gagne, elle la veut cette médaille d'or, accompagnée par l'entraineuse nationale, Maryam (Zar Amir Ebrahimi, co-réalisatrice), qui est aussi sa plus fidèle amie.
Au cours des éliminatoires, elle est brillante , elle gagne tout. Mais voilà: l'israélienne aussi, et Leila risque de se retrouver face à elle en demi-finale ou en finale, et il n'est pas question que la représentante nationale partage un tatami avec la représentante d'un pays qui, pour l'Iran, n'existe pas. Alors, via Maryam, on lui demande de simuler une blessure et de se retirer.
Leila, la battante, n'acceptera pas. Elle se sait soutenue par son mari, opposant absolu au régime. Maryam craque, elle a peur, car à la demande initiale succèdent des menaces, un harcèlement grossier et terrifiant. Toute la délégation est contre Leila, mais enfin, obéit, cède, sinon ça nous retombe sur le dos à nous toutes
.... Elle est seule. Les officiels présents deviennent de plus en plus menaçants, violents... Mais le pire se passe au pays.
Les parents des deux jeunes femmes voient débarquer des hommes en uniforme, qui les obligent à envoyer à leurs filles des messages vidéos terrifiés, obéis, sinon tu ne sais pas ce qu'ils vont me faire... L
es officielles de la fédération mondiale de judo comprennent bien qu'il se passe quelque chose de glauque, proposent leur aide à Leila, il y a l'équipe olympique des réfugiées pour celles qui sont contraintes de quitter leur pays.
On ne sort jamais du centre sportif, et on subit d'innombrables séquences de combat (jouées par des judokates professionnelles) qui se terminent pas une magnifique clé en ... un truc incompréhensible qui, évidemment, ne dit absolument rien aux non pratiquants! Mais, ce que je reproche au film, tourné dans un noir et blanc un peu crasseux, un peu trouble, c'est qu'il se situe dans un gymnase genre pays de l'Est dans son jus depuis 1960... les couloirs éclairés par de pauvres loupiottes... tout cela est censé, j'imagine, ajouter au côté angoissant du film, mais non, ça lui ôte de sa contemporanéité et de sa crédibilité, et ça en rend le visionnage pénible...
Mais c'est fort!
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