'Un p'tit truc en plus" n'est clairement pas un film pour se prendre la tête, et on le voit rapidement, rien qu'à la bande-annonce. À la base, je n'avais donc pas envie de le voir, mais poussé par l'élan collectif et son joli succès au box-office français, je me suis dit qu'il fallait au moins y jeter un œil. Et dans l'ensemble, le long-métrage n'est effectivement pas un projet pour se prendre la tête, mais cela ne l'empêche pas d'être un film humain et très sincère. Très clairement, l'histoire du film n'est jamais vraiment importante, elle est même extrêmement légère. On sent qu'Artus n'a pas la capacité de fournir une histoire vraiment complexe et subtile, bien au contraire. Que ce soit au moment de son introduction, qui est assez maladroite et qui n'a qu'une envie, c'est de démarrer l'histoire pour pouvoir commencer à faire des gags. Ou bien au niveau de la conclusion, qui termine l'histoire de manière très brusque, comme si le film se faisait rattraper par ses enjeux dans les 10 dernières minutes. Mais finalement, je suis prêt à pardonner au long-métrage, car ce n'est pas son but. L'objectif de ce film est de nous plonger au cœur du quotidien de ces personnages et de ceux qui les accompagnent. On sent qu'Artus a été touché par ce sujet, et qu'il a tout fait pour être le plus respectueux de celui-ci. On n'est jamais en train de rire de ses personnages, mais bien plus de rire avec eux. Chaque personnage handicapé aura son heure pour briller, et même si certains sont un peu plus mis en avant que d'autres, ils sont tous importants à un moment donné. Et pour moi, c'est la meilleure manière de mettre la lumière sur tout cela. Déjà, comme je l'ai dit, c'est génial de les mettre tous en avant de manière équitable. Ensuite, de montrer que le handicap peut se traduire sous différentes formes et manières, car chaque personnage a sa petite spécificité. Parfois, le handicap n'est pas aussi visible que l'on pourrait le croire, et j'aime donc l'idée de ratisser large. Et enfin, j'aime beaucoup l'idée de ne pas avoir peur de brusquer. Parfois, le long-métrage a quelques gags un peu moins conventionnels, certains sortent du côté très plat de beaucoup des comédies françaises actuelles. Je pense notamment au gag avec Alexandre et sa patte à selle, j'ai vraiment hurlé de rire. Mais ce qui est cool, c'est que l'on ne va jamais se moquer d'eux de manière méchante, j'aime cet état d'esprit qui montre que l'on peut rire avec eux, sans les brusquer. Comme on pourrait donc le faire avec tout le monde, et de manière normale. Certes, certains gags jouent sur les clichés en rapport avec les handicapés, mais c'est soit assez léger et pas dans le but d'être méchant, soit pour dire quelque chose sur le personnage qui fait la blague. Globalement, on ressent bien le message d'Artus, de dire que ces gens-là doivent être respectés et qu'il est important de mettre ce sujet en lumière. Par conséquent, même si ce n'est pas la comédie de l'année sur tous les points, c'est probablement l'une des plus honnêtes. Je ne me suis jamais ennuyé et j'ai ri de bon cœur. Et sincèrement, ça fait toujours plaisir. Pour conclure, un bon moment.