Un p'tit truc en plus est un feel-good movie rusé, car, à l'instar des films de Toledano et Nakache, il use de ses thématiques racoleuses pour s'approprier un sujet social, en y délaissant tout le réel qui l'accompagne. Difficile de déterminer dans quel but Artus a réalisé ce film. S'intéresser à une relation entre une personne valide et une personne handicapée ? Non, il y en a pléthore. Voir la réinsertion sociale de deux braqueurs après une évasion ratée ? Non, la tournure des événements est improbable. Mettre en exergue les éducateurs lors de vacances groupées ? Non plus, on ne s'attarde jamais qu'aux activités ludiques et aux gags.
Et c'est là l'hypocrisie du film. Derrière cette fable humaniste, où vilains malfrats et candides vacanciers sont en liesse dans un cadre bucolique, sont occultés le quotidien fastidieux, la dépendance à autrui, les ricanements mesquins, la discrimination subie et le manque d'accessibilité. Jamais on ne verra l'un des éducateurs changer une couche, essuyer la bave, être pris d'impatience face à une situation, précisément parce que le film ne souhaite pas s'encombrer de ce réel qu'il jugerait dérangeant ou en décalage avec son humour.
Alors il nous propose de rire de leur maladresse, de multiplier les personnages inutiles, de voir Artus cabotiner et Cornillac vociférer, tout en faisant preuve, malgré tout, d'une générosité sans limite.
Eh oui, le gros dur à cuire, toujours en colère, révèle son cœur tendre à la fin, en rachetant, avec on ne sait avec quel argent, le gîte tant apprécié de nos amis. Trois ans de prison pour le pauvre monsieur, et une amourette accomplie pour le voleur imitateur.
Est-il possible de rajouter du coulis de fruits rouges sur cette tarte chocolat-caramel supplément vanille ?