Film d’araignée qui se veut plutôt second degré et réaliste, avec des créatures qui n’ont rien de surdimensionnée, Arachnophobie m’avait laissé un souvenir assez tiède lors du premier visionnage que j’en avais fait. Le second visionnage m’a laissé une impression meilleure, certes, mais encore un peu timide, probablement par l’absence de scènes vraiment fortes.
Le casting est correct et s’appuie sur des personnages certes assez clichés mais plutôt réussis, leur truculence apportant parfois le piment dont manque trop le film. Jeff Daniels est un héros appréciable, mais il faut bien avouer qu’il se fait voler la vedette par les seconds rôles pour certains mémorables en revanche. John Goodman, très drôle en exterminateur, Julian Sands qui a un physique très singulier ici et qui reste à mon sens l’icône de ce film, et Henry Jones, docteur de campagne qui nourrit réellement de belle façon la première partie du film. Après il y a quelques acteurs qui retiennent moins l’attention, mais dans l’ensemble on a un casting sympa qui ne se loupe pas.
Le scénario est déjà plus mitigé. Le film en soit ne distille pas une intrigue très originale, et le film essaye justement de se démarquer par une tonalité humoristique qui alterne avec une tonalité plus sérieuse. Le mélange peine un peu à prendre, car les scènes drôles sont finalement assez peu nombreuses, mais sont suffisantes pour désamorcer les scènes qui auraient pu faire peur ou inspirer de la crainte, et du coup Arachnophobie peine à vraiment séduire dans l’un ou l’autre de ces registres. Par ailleurs, peut-être là aussi à trop vouloir ménager la chèvre et le choux, le film manque de spectaculaire, de scènes chocs ou marquantes, à part le final qui se réveille un peu et rehausse l’impression d’une gradation travaillée.
Pour le reste le film est bons mais pour certains aspects, sans plus. En fait on retiendra surtout les araignées. Le choix du réalisme, le recours à de vrais créatures parfois, fait que l’on se retrouve avec un film crédible en la matière et qui se démarque de la concurrence en général. Il faut aussi avouer que les quelques effets horrifiques sont appréciables, et la mise en scène de Marshall est plaisante. En revanche rien de bien mémorable niveau décors, en dehors des quelques paysages au début, et la photographie est terne et sans grande personnalité. A l’image de la bande son d’ailleurs, qui s’oublie assez vite, et n’arrive pas franchement à inspirer une quelconque angoisse ou à instaurer un véritable suspens.
En somme Arachnophobie n’est pas un film désagréable, mais on évolue dans une série B plutôt conventionnelle type. A mon avis marquante à la date de sa sortie, puisqu’assez originale, l’ensemble apparait aujourd’hui moins fun et un peu le postérieur entre deux chaises. Je lui accorde 3.