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Pascal
158 abonnés
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4,0
Publiée le 2 octobre 2022
Les trois premiers films du photographe de mode passé à la réalisation, jerry Schatzberg, sont ceux qui ont laissé le plus de trace dans la cinéphile (" portrait d'une enfant dechue" qui révéla Faye Dunaway ; " panique à needle park" qui révéla Al Pacino et "l'épouvantail" obtint la palme d'or à Cannes et révéla Gene Hackman).
Pourtant ce cineaste de talent donna à voir d'autres films de grande qualité, comme " la vie privée d'un sénateur " son cinquième long métrage ( 1979 ).
Malgré son absence de succès public, c'est un opus du metteur en scène américain, tout à fait remarquable sur le monde politique.
Certes "la vie privée..." peut donner une impression un peu lisse dans sa première partie, mais à y regarder de près, il n'en est rien.
Finalement voilà un film psychologique sur la vie politique très réussi qui en fait même un modèle du genre.
On suit le parcours intime du sénateur démocrate Joe Tynan, coincé entre ses ambitions professionnelles, sa vie familiale et sa vie disons, plus personnelle.
Difficile pour Tynan de trouver la bonne distance entre tous ces pôles contradictoires, malgré son talent et son charisme.
Barbara Harris ( qui incarne l'épouse du sénateur).coiffe une distribution ou Meryl Streep déjà connue avec " voyage au bout de l'enfer" de Cimino, occupe un second rôle clef.
" la vie d'un senateur" est sans aucun doute un des films américains majeurs des années 70, selon moi, injustement peu connu.
Ce film de Jerry Schatzberg date de 1979 -soit 6 ans après le très beau L’épouvantail avec Pacino et Hackman– et est bien dans la mouvance de l’époque du cinéma américain : le film politique. Il n’est qu’ à se rappeler : Les hommes du Président, A cause d’un assassinat (76 et 74 Pakula), Les 3 jours du Condor (75 Pollack), Missing (82 Costa Gavras) et quelques autres. Un genre donc reconnu, dans lequel plusieurs cinéastes américains sont très habiles, voire percutants.
Ici l’histoire d’un sénateur quadra, prometteur depuis qu’il a réussi à faire voter une loi au Congrès, marié, deux enfants, va se retrouver en première ligne pour s’opposer à la nomination à la cour suprême, d’un politique peu recommandable, pourtant soutenu par plusieurs de ses pairs, dont une figure : un très vieux sénateur (Melvyn Douglas, 3 Lubitsch à son actif!) qui ne veut pas décrocher.
En passant c’est bien -et pas souvent !- abordée cette thématique de l’âge des représentants nationaux, et assez finement montré dans La vie privée d’un sénateur.
Le dit sénateur est interprété par Alan Alda -par ailleurs auteur du scénario- belle gueule dans le style Kennedy (portant beau et sourire en coin) et qui manque un tantinet, il faut bien le reconnaître, de charisme. L’acteur avait touché la célébrité par la série TV MASH.
Et puis il y a Meryl Streep ! Découverte avant dans le beau Julia de Fred Zinnemann (77) puis Voyage au bout de l’enfer de Cimino (78). Elle confirmait alors avec ce Vie privée d’un sénateur ce talent qui allait ensuite s’enrichir au fil d’une filmographie des plus riches : Maitresse du lieutenant français (Reisz 81), Choix de Sophie (Pakula 82), Out of Africa (Pollack 85), Sur la route de Madison (Eastwood 95)…
Dans le rôle de conseillère/avocate, elle offre sa lumière, dans ses éclats de rire, ses regards, son jeu est d’une interprétation subtile.