«Street Smart» (USA, 1987) ou comment parler de la perversion des médias. Jerry Schatzberg, réalisateur, décide cette fois de s'attaquer au milieu des médias. C'est là l'histoire d'un homme,
Jonathan Fisher (Christopher Reeve) qui doit écrire un reportage sur un maquereau. Ne trouvant pas de maquereau à interviewé, il va nécessairement inventer l'histoire d'un poxénète. L'article va faire un tabac tant dans le milieu du journalisme que dans le milieu de la prostitution. Et l'on ne va pas tarder à comparer le maquereau inventé à Fast Black (Morgan Freeman), un vrai maquereau new-yorkais. Tout va se compliquer quand on va inculper Fast Black de meurtre et que Fisher sera contraint par Fast Black d'être son faux alibi. Là où Schatzberg illustrera la fausseté de la politique dans «Reunion», il illustre ici la fausseté des médias, avec moins de brio certes, Harold Pinter n'étant pas au scénario. Cependant même si le scénario de David Freeman est de bonne facture, construit comme un allée sans-retour vers l'enfer, ceci inculquant un suspens inhérent au récit, la photographie d'Adam Holender fait souffrir le film. En effet, rien ne semble discerner la qualité visuelle de «Street Smart» d'un simple téléfilm des années 80. Là où les autres oeuvres de Schatzberg brille par leur singularité plastique, à mi-chemin entre la captation de l'essence de toutes les choses et la froideur extatique, ici rien n'émane de l'image. Heureusement, Schatzberg sait crée l'harmonie d'un plan et possède toujours dans ce film la magie de sa direction d'acteurs. D'autant plus que Morgan Freeman, un peu plus que Christopher Reeve, éblouit par la justesse de sa performance. Conclusion, «Street Smart» est une déception inattendue dans l'oeuvre d'un si grand cinéaste, sans pour autant être un gâchis puisqu'il montre les limites proches des médias et du pouvoir de l'information.