Sans être un chef-d’œuvre, « Mona Lisa » est de loin l’un des meilleurs films de Neil Jordan, sachant que le réalisateur irlandais a commis de sérieux navets. Notamment comme cet « Homme De La Riviera », calamiteux remale du très bon « Bob, Le Flambeur » de Melville. « Mona Lisa » a ceci d’intéressant qu’il fait éclater le talent d’excellents acteurs qui, par la suite, ont eu des destinées très diverses. Michael Caine a continué sa prestigieuse carrière, ponctuée de gros nanars. Bob Hoskins, à la sortie du film a eu le prix d’interprétation, mais s’est toujours maintenu dans des choix de rôles ambitieux. Les brillantes actrices du film, se sont vues très injustement offrir des rôles d’importance très mineure, à l’image de ceux de Cathy Tyson, qui, pourtant est de loin, celle dont la carrière se porte le mieux. Le cas de Robbie Coltrane est un peu sililaire. Car certes il a fréquemment été sollicité depuis « Mona Lisa », mais c’est très souvent pour des rôles un peu caricaturaux, à l’image de Rubeus Hagrid dans Harry Potter. Or le comédien, sorti d’une prestigieuse et rigoureuse école d’art dramatique écossaise, peut montrer des facettes bien plus complexes et subtiles de son talent. Le film de jordan, même s’il semble aujourd’hui un peu désuet, dans sa peinture des bas-fonds de Londres, demeure plastiquement beau, et scénaristiquement captivant, en raison d’un jeu stylisé et gracieux de la caméra par Jordan, qui lui inssuffle ainsi une tonalité parfois très humoristique et souvent poétique.