Demi-teinte, c'est la première expression qui me vient pour évoquer Marcello Mio.
Bien sûr le caractère touchant du film est indéniable, comme un cri d'amour de Chiara Mastroianni à son père, le grand Marcello. Elle qui l'incarne le temps d'un long-métrage autant introspectif que nombriliste.
La musique de Benjamin Biolay fonctionne parfaitement avec l'ambiance mélancolique du film.
Pour autant, le tout est quelque peu ennuyeux...l'aspect très parisiano-parisien de la proposition de Christophe Honoré est rapidement lassante. Les personnages évoluent entre les quais de Seine, les toits de Paris et les hôtels particuliers, comme une entrée dans le monde merveilleux de la bourgeoisie parisienne.
Le récit peine à se développer, le rythme provoque un ennui notable dès la première heure de visionnage.
En revanche, il est impossible de ne critiquer ce film que négativement. D'abord, les interprètes transpirent de plaisir de jouer leurs propres rôles. Comment ne pas citer la performance toujours aussi solaire, puissante et captivante de l'excellent Fabrice Luchini. Il est toujours aussi drôle, impertinent et surprenant. Il donne au film une perspective étonnante.
Ensuite, Melvil Poupaud fait du Melvil Poupaud, Benjamin Biolay fait du Benjamin Biolay et surtout Catherine Deneuve fait du Catherine Deneuve…Mais c’est Catherine Deneuve donc c’est toujours renversant. Christophe Honoré la filme avec tant de subtilité, de fraicheur et nous offre un portrait de Deneuve intime, sublime en somme. Chaque nouveau film avec la Reine est une joie immense.
Je terminerai en évoquant la dernière demi-heure, sans rien en spoiler. Si le film est globalement déséquilibré dans son rythme et sa profondeur, sa fin est un concentré de l’essence du projet. Tout y est, et cela nous émeut véritablement : le sens de la famille, des amis, la poésie, les décors, la lumière. Tous les acteurs sont comme mis à nu, enfin ! Chiara est rayonnante de sincérité, Deneuve dévoile sa palette d’émotion si caractéristique d’une actrice de légende, sa performance dans les dernières scènes nous donne envie de les revoir à l’infini.
La fin nous fait râler sur l’heure précédente véritablement ennuyeuse. Mais comme elle est si jolie et touchante, alors la dernière impression est positive. Marcello Moi c’est bien, mais largement perfectible…