Ce film est un naufrage intégral, une catastrophe cinématographique à chaque niveau imaginable. Le pitch, déjà usé jusqu’à la corde dans la comédie romantique la plus paresseuse, promet un enchaînement de clichés lourdingues, et ne déçoit pas dans son absurdité. Benoît, l’archétype du bourgeois en mal d’attention parentale, est aussi fade qu’un bout de carton. Quant à Fiona, ce personnage censé incarner la fraîcheur et l'audace, elle n'est qu'une caricature insupportable de la "fille du peuple sans filtre". Ses gaffes ne sont ni drôles ni originales, elles ne font qu'accumuler la gêne.
Le scénario se noie dans une surenchère de situations téléphonées et de répliques affligeantes, avec un humour d'une lourdeur pachydermique. Chaque dialogue semble avoir été écrit par un enfant de huit ans ayant regardé trop de sitcoms médiocres. La famille de Benoît, évidemment coincée et bourgeoise jusqu’à l’os, ne fait qu’alimenter un festival de poncifs éculés. Aucun personnage n’est crédible, pas plus que la dynamique entre eux. Tout sonne faux, tout est forcé.
Les acteurs, eux, ne sauvent rien. Leurs performances sont si désastreuses qu’elles suscitent plus de pitié que de rires. Benoît, incarné par un acteur visiblement perdu, traîne son air d’ennui comme un boulet. Fiona, censée injecter de l’énergie dans ce marasme, finit par nous épuiser avec son jeu outrancier et son cabotinage insupportable. Ce n’est pas un personnage, c’est une caricature ambulante sans la moindre nuance.
Et que dire de la mise en scène ? L’esthétique de téléfilm de bas étage saute aux yeux, tout comme les décors artificiels et l’absence totale d’inspiration visuelle. Même les paysages du Maroc, censés apporter un peu d’évasion, semblent ternes et sous-exploités.
Ce film est une insulte à l'intelligence des spectateurs, une comédie ratée qui ne fait ni rire ni sourire. On en ressort avec l’impression d’avoir perdu une précieuse heure et demie de sa vie. Si l'objectif était de provoquer un profond malaise, alors bravo, mission accomplie. Pour tout le reste, c’est un naufrage sans appel.