Slocum et moi est un film d’animation poignant qui plonge dans la France des années 50 pour raconter le parcours initiatique de François, un garçon de 11 ans. Ce personnage rêveur et solitaire observe le monde avec une curiosité touchante, tandis que son quotidien est rythmé par la construction d’un bateau dans le jardin familial. Cette œuvre, ancrée dans une époque d’après-guerre, mêle un récit intime à des thématiques historiques et sociales.
Le bateau devient une métaphore des rêves et du passage du temps, symbolisant les aspirations humaines, même inachevées. Une dimension centrale du film est la relation complexe entre François et son beau-père Pierre, marqué par une tendre maladresse. La construction de l’embarcation crée un lien singulier entre eux, transcendant les liens biologiques. L’arrivée inattendue du père biologique de François vient enrichir cette exploration des notions de paternité et d’identité.
Parallèlement, les premiers émois amoureux du jeune héros illustrent sa quête d’équilibre entre ses aspirations personnelles et son adolescence. Cette richesse narrative est sublimée par la sensibilité autobiographique de Jean-François Laguionie, qui capte les nuances des émotions humaines.
La musique de Pascal Le Pennec, interprétée par l’Orchestre Symphonique de Bretagne, renforce l’atmosphère poétique en reflétant les états d’âme des personnages.
Au-delà d’un voyage extérieur, Slocum et moi explore les transformations intérieures, soulignant que les plus grands voyages se font souvent en soi-même. Ce récit universel sur la famille, la quête de soi et les rêves marque par son regard nostalgique, empreint d’humour et de profondeur.
Enfin, le titre évoque Joshua Slocum, premier navigateur à faire le tour du monde en solitaire, une figure inspirante qui résonne avec les thématiques de liberté et d’aventure du film.