Elyas : l’art de te découper en silence et avec classe
On avait plus de nouvelles de Florent-Emilio Siri depuis Cloclo, comme si le mec s'était planqué dans une grotte pour méditer façon vieux ninja. Mais voilà qu’il revient avec Elyas, et bordel, ça fait plaisir. T’avais oublié que la France pouvait pondre des films d’action aussi couillus, hein ? Eh bien, Siri te rappelle que c’est possible, même avec un budget qui ferait pleurer un producteur de Fast & Furious. Bref, ça commence comme Man on Fire, ça finit comme Splinter Cell, et entre deux, t’as des gitans, des couteaux et Roschdy Zem qui joue les Terminators.
Faut être honnête, Roschdy, il te claque la mâchoire avec ses rôles de gars taiseux. Là, il est en mode "je suis un ex-soldat traumatisé mais je peux encore déboîter des mâchoires à main nue". Imagine Logan, mais version kebab/falafel, avec des réflexes de tueur. Le mec passe d’une scène où il te poignarde à une autre où il fait la nounou pour une gamine de 13 ans. Résultat ? Il te fait croire que c’est crédible. Roschdy, c’est un peu le Dark Knight du film d’action français.
Le scénario, on l’a déjà vu mille fois : l’ex-soldat qui devient garde du corps pour une famille en détresse. OK, c’est du recyclé. Mais Siri sait te rendre ça bien sale et bien brutal. Là où le film brille, c’est dans ses bastons. Mention spéciale pour la scène dans le camping-car. Une boucherie digne des grands classiques. Roschdy t’attrape, il te retourne, il te démembre, c’est comme si John Wick avait pris des cours chez Bear Grylls. Une chorégraphie viscérale qui te rappelle que, même avec trois euros de budget, t’es là pour voir des corps voler.
Là où ça aurait pu vraiment marquer, c’est dans le lien entre Elyas et Nour. On est à deux doigts d’une relation à la The Last of Us, mais malheureusement, ça manque de développement. Pourtant, l’actrice qui joue Nour est prometteuse, et on sent qu’elle a le potentiel d’émouvoir. Mais c’est un peu bâclé, comme si Siri avait un chrono à respecter et que développer des émotions, c’était un luxe réservé aux riches. Dommage, parce que l’alchimie est là, mais t’as à peine le temps d’y croire que ça repart en couilles avec un commando.
Faut pas se mentir, avec 12 millions d’euros, tu fais pas péter de l’hélico à tout va. Mais Siri, lui, il te montre qu’il sait où foutre ses thunes. Les combats sont secs, ça pète fort, et surtout, le travail sonore est excellent. Chaque coup de couteau, chaque respiration devient un élément du PTSD d’Elyas. Le son, c’est l’âme du film, et ça rend l’immersion encore plus jouissive. Par contre, côté photo, c’est un peu terne, comme si on avait foutu Instagram en mode monochrome. Et l’antagoniste, on en parle pas assez, dommage, on aurait voulu le voir plus éclater des gueules.
Elyas, c’est pas la claque de l’année, mais c’est un retour prometteur de Siri. Du brut, du sale, avec un Roschdy Zem en forme olympique qui te fait comprendre que la France peut encore livrer des films d’action qui font mal. Quelques faiblesses dans l’émotion, mais des scènes d’action qui tabassent fort. Un bon petit film pour se chauffer les poignets avant de reprendre ta partie de Call of Duty.
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