Trois ans après le trés touchant Les Deux Alfred, on prend les mêmes et on recommence ! Avec Daniel Auteuil en guest star de luxe de surcroît. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'autant dans l’esprit que dans l'humour, Bruno Podalydés reste dans la lignée de ses deux films précédents.
Exactement comme dans son film d'avant Waouh, il n'y a pas vraiment d'histoire dans La Petite Vadrouille, plutôt un prétexte à une sorte de gros sketch d'environ 1h (si on laisse de côté la première demi-heure du film qui sert surtout à présenter les personnages) dont le ton rappelle un peu celui des Marx Brothers ou des Monty Python en moins vif et plus nonchalant. Le pitch est assez invraisemblable et même (volontairement?) confus. Un espèce de PDG de on se sait pas trop quoi, demande en 5 minutes à une collaboratrice sortie de on ne sais où, de lui organiser une weekend surprise en lui confiant, comme ça à l'arrache, 14 000€, avant de filer. Avec son mari et une bande d'amis, ils vont ensuite mettre en place une sorte de scénario surréaliste mi arnaque mi système D, que je vous laisse découvrir dans le film.
Raconté comme ça, on a l'impression que ca frise le n'importe quoi, mais c'est justement son objectif . D'ailleurs plus le film est idiot et décalé, plus il est réussi . Ce sont les quelques moments sérieux ou, vaguement romantiques qui sont paradoxalement les moins bons.
Et puis ce qui est justement intriguant dans la Petite Vadrouille, c'est qu'il donne parfois l'impression - à raison ou non- que son aspect un peu amateur et brouillon fait directement écho, à celui des personnages et des situations à l'écran. On montre de façon gauche et des brouillonne, des gens eux mêmes gauches et brouillons. C'est un style après tout, et qui possède un certain charme finalement.
Le film a aussi, d'évidents défauts: passé la première demi-heure, il n'y a plus spécialement de rebondissements et arrivée vers le milieu de sa vadrouille, Podalydés se se contente simplement de ressasser les mêmes choses et de recycler le même type de situations en attendant la fin. Il n'empêche que encore une fois il parvient à nous offrir une brochette de personnages trés humains, qui ne sont pas des simples stéréotypes et possèdent une certaine épaisseur . Au final c'était sympa de faire cette vadrouille uniquement pour leur compagnie et on sera donc, encore une fois, indulgents sur l'histoire.