C'est l'histoire en direct qui s'écrit sous nos yeux. Radio Prague, les ondes de la révolte est la chronique d'un printemps assassiné, celui de 1968, évidemment, raconté sur un rythme de thriller américain et soutenu par une B.O remarquable. Le film commence près d'un an avant les événements que l'on connaît, avec l'embauche d'un jeune technicien à la radio nationale tchécoslovaque, lequel garçon sera une sorte de fil rouge des différentes péripéties qui vont émailler la vie d'un pays sous influence soviétique, jusqu'à son émancipation, très provisoire. Le suspense va crescendo, bien que l'issue de cette révolte pour la liberté ne soit pas un mystère et le réalisateur, Jiří Mádl, mêle très habilement images d'archives et scènes tournées par ses soins, créant une dynamique intégrale et donnant l'impression d'être plongé en plein cœur des combats de rue, en particulier. Si la grande Histoire est au rendez-vous, c'est la plus petite, celle de héros, de lâches ou de profiteurs (beaucoup de personnages ont réellement existé) qui est aussi contée dans un style d'une élégance folle, qui rappelle, par certains côtés, le Leto de Kirill Serebrennikov.. Puissance et en même temps légèreté, la mise en scène de Radio Prague se propage sur les ondes d'un espoir collectif brutalement saccagé.