J'avais regardé ce film pour la première fois il y a exactement onze ans, je m'en rappelle comme si c'était hier. Et, je l'avais profondément détesté. À cette époque, j'étais vraiment dans une logique qui me conduisait à penser que, si une comédie ne m'avait pas fait marrer, c'est que soit je ne l'avais pas comprise, soit qu'elle était mauvaise. Avec les années qui passent et l'expérience, je m'étais dit que c'était le bon moment pour me replonger dans ce film et que cette fois, j'allais y trouver mon compte. Et bien non, ce fut une peine perdue. Je l'ai autant détesté qu'il y a onze ans. Ne l'ai-je pas compris ? Non, et puis, le film ne fait aucun mystère sur son contenu. Est-ce que je l'ai trouvé mauvais ? Oui et non. Non parce que le film fourmille d'idées et offre de nombreuses séquences propices aux rires. Mais, c'est justement là que le bât blesse. Aucun de ces passages comiques ne fonctionne. Et pour deux raisons. La première, c'est qu'il y a toujours du gras, je veux dire que les scènes s'étendent beaucoup plus qu'il est nécessaire, du coup, on finit par décrocher. C'est vraiment laborieux, et pesant. Et la deuxième (la pire), le film est LITTÉRALEMENT ruiné par ses acteurs. Tous, s'ils éprouvent un plaisir manifeste à se retrouver là, évoluent dans un surjeu qui est une véritable épreuve pour les nerfs. Seule Carole Lombard ne surjoue pas, mais elle est tellement fadasse que ça ne change rien. Une Greta Garbo, version prisunic. Je retiendrai seulement l'audace, ainsi que le courage du film. Brocarder les nazis et les tourner en ridicule de la sorte en pleine période de guerre, il fallait oser. Mais, de là à parler de chef-d'oeuvre, il y a un pas que je ne suis pas prêt de franchir. Il y a de bien meilleurs films chez Lubitsch.