C'est le troisième film de Lubitsch que je vois, après Sérénade à trois qui m'avait laissé un sentiment mitigé, et The Shop around the corner que j'avais adoré. Eh bah c'est toujours aussi bien.
La scène d'intro est véritablement magique, c'est à la fois intelligent, intriguant, drôle et simple. J'ai remarqué qu'il tirait pas mal parti de l'incongruité des situations, et puisque le film parle de théâtre, de jeu que l'on joue et d'imposture, il est tout à fait à son aise.
Le film mêle la comédie et le film d'espionnage avec talent, sans que jamais un genre n'ait l'ascendance sur l'autre et qu'ils ne se gênent. Il arrive même à créer du suspens autour de cette histoire, de ce plan sensé se dérouler sans accroc (et qui bien sûr, ne va pas totalement fonctionner comme on l'aurait souhaité).
Après je poserai un petit bémol, c'est que pendant 10 minutes à un quart d'heures, le film sort vraiment de la comédie pour être presque un film d'espionnage total, ou un film de guerre. En gros, le passage se déroule du moment où la guerre éclate (au passage, l'acteur plus préoccupé par sa prestation que par celle-ci m'a bien fait rire) à celui où l'espion arrive à Varsovie. Et ce passage ne m'a vraiment pas passionné, j'ai trouvé qu'il ralentissait un peu le rythme du film. Alors je vois l'intérêt narratif, je pense qu'il aurait été difficile de s'en passer, mais malgré tout ça m'a un peu ennuyé je dois l'avouer. Et ce même s'il on peut voir dans ce passage des choses belles et justes sur la guerre, faire un film comme ça à l'époque il fallait oser.
Mais par la suite, le film reprend du poil de la bête, pour ne jamais baisser dans l'excellence, les dialogues sont vraiment énormes, comme toujours chez Lubitsch, et l'incongruité des situations ne fait que renforcer l'effet comique.
J'ai beaucoup ri, me suis beaucoup amusé, et ce jusqu'à la fin.
Lubitsch reste un génie de la comédie et livre une très bonne comédie d'espionnage, toujours bien faite. Et Carole Lombard est mignonne toute plein.