Avis : Les Chambres rouges - Page 9

Excellent film. Des scènes insoutenables alors qu'elles sont toutes filmées en hors-champ, le personnage principal est joué à la perfection, le thriller est épatant et déroutant, le genre de film dont on cherche une explication des heures après l'avoir visionné.

Le film ne cache pas son influence, une réécriture de l'histoire de The Lady of Shallot, qui dans la légende arthurienne, est condamnée à ne jamais pouvoir regarder la ville de Camelot en face, seulement à travers ses miroirs, du haut de sa tour, jusqu'à tomber amoureuse du chevalier Lancelot (le tueur s'appelle Chevalier, son IA s'appelle Guenievre...) et à se condamner à mort afin de pouvoir l'observer directement une fois par sa fenêtre.

Ici, les miroirs sont des écrans d'ordinateur, la tour une immense barre d'immeuble, Lancelot un tueur. Kelly-Anne vit une réalité distordue, à passer ses journees sur le Dark Web, et se prend d'obsession pour le tueur et violeur de petite fille, une obsession pour laquelle elle va tout sacrifier.

Magnifique idée que de suivre deux groupies de tueur en série, chacune d'un caractère différent : une joviale mais inoffensive, l'autre plus réservée et bien plus dangereuse. Clairement un des films de l'année, à voir absolument.

spoiler: La fin pour etre interpretée de facons différentes, mais je ne pense pas que Kelly Anne ait une once d'empathie pour les victimes. Détruire Guenievre (la femme de Lancelot dans la légende), s'habiller en Camille au proces pour se faire remarquer par le tueur une fois dans sa vie quitte a sacrifier sa reputation entière et liquider ses thunes, c'est le fameux "suicide" de Lady of Shallot. Kelly Anne sait qu'elle ne correspond pas au profil type du tueur (brune, yeux sombres, âgée, elle passe son temps a l'observer et il ne lève jamais la tête vers elle. Sauf, quand elle se déguise), et préfère l'envoyer en tôle plutot que de le partager avec une autre femme, et non pas par souci de justice pour les jeunes filles.