Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan" et de son tournage !

Note d'intention

Ken Scott décrit Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan comme "un drame intime épique. Une comédie dramatique avec de l’émotion, de l’humour, de la profondeur. Le film parle du handicap mais ce n’est pas pesant grâce au personnage d’Esther, grâce à son extravagance".

Adaptation de roman

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est l'adaptation du roman du même nom, publié en 2021, et écrit par Roland Perez. Avocat, il est aussi animateur de radio et de télévision. Il a notamment été pendant plus de quinze ans médiateur d'Europe 1, et a tenu une chronique hebdomadaire sur le droit dans l'émission de Sophie Davant, C'est au programme.

Avec ce roman inspiré de sa vie, Roland Perez voulait rendre hommage à sa mère, et à toutes les mères qui se battent pour leur enfant. Jusqu'au décès de cette dernière, il n'avait jamais parlé publiquement de son handicap.

Un processus rapide

Entre la publication du roman de Roland Perez et l'adaptation cinématographique, il s'est écoulé moins de quatre ans. L'écrivain avait donné son manuscrit à la productrice Sophie Tepper avant même la sortie du livre, lors d’une soirée d’amis communs, "par impulsion". Enthousiaste, elle lui a proposé d’en acquérir les droits. En parallèle, Sidonie Dumas, productrice chez Gaumont, s'est intéressée au projet après avoir entendu parler du livre à la radio.

Ensuite, le réalisateur Ken Scott a été abordé par les producteurs de Gaumont au Festival de l'Alpe d'Huez, et a lu le livre sur leur invitation : "Je l’ai lu une première fois, puis immédiatement une seconde. Déjà, lors de cette deuxième lecture, je travaillais à l’adaptation du roman. Roland y parle de quelque chose de très grave et sérieux, le handicap, mais grâce à la personnalité incroyable de sa mère, Esther, son récit s’imprègne d’humanité et d’humour."

Un défi d'écriture

Condenser un roman qui se déroule sur une cinquantaine d'années en un film d'1h40 est un défi. Le réalisateur et scénariste Ken Scott revient sur ce processus : "J’ai construit le film en miroir, en balancier. Dans la première moitié, une mère se bat pour libérer son fils de son handicap. Dans la seconde, c’est le fils qui se démène pour se détacher de sa mère. J’avais envie de raconter l’histoire d’une mère qui se donne corps et âme à ses enfants, et en parallèle, l’histoire d’une émancipation."

Sources d'inspiration

"Je préfère les comédies qui ont du sens. J’aime raconter une histoire dramatique, intensifier la tension puis utiliser le rire pour libérer cette tension, comme un exutoire", affirme Ken Scott. Il admire les comédies de Billy Wilder, qu'il qualifie de très élégantes : "Le rire y vient en contrepoint du drame. Il procède de la tension dramatique."

Sylvie Vartan

Sylvie Vartan a accepté de jouer son propre rôle dans le film. Elle et Roland Perez ont développé un lien fort, même si la chanteuse ignorait lors de leur première rencontre la place qu'elle avait tenue dans la vie de l'écrivain, qui plaisante : "J’étais terrifié à l’idée qu’elle puisse croire que j’avais tout manigancé et qu’elle me prenne pour Glenn Close dans Liaison Fatale !" Avant son décès, la mère de Roland Perez a raconté cette histoire qui était secrète à Sophie Davant, amie et collègue de son fils, qui à son tour a tout répété à Sylvie Vartan.

Roland Perez revient sur sa passion pour la chanteuse : "Pendant les dix-huit mois qu’ont duré mon traitement, j’étais cloué au lit face à la télévision, le regard rivé aux yeux de Sylvie, à ses gestes, à ses tenues. J’ai appris à lire et à écrire avec ses chansons. Sylvie a été mon médicament et reste mon totem. Je n’ai aucune objectivité quand il s’agit d’elle."

Un personnage ambivalent

Le réalisateur revient sur le personnage haut en couleur et si singulier d'Esther : "Elle a une grande humanité et un amour inconditionnel pour ses enfants. Mais aussi, Esther n’a pas de filtre. Elle manipule tout le monde. Elle n’en fait qu’à sa tête. Elle frôle parfois la déraison. Elle a toutes les qualités et tous les défauts. Elle est la réunion de tous les contraires."

En voyant le film adapté de son livre, Roland Perez a découvert une autre facette de son enfance : "Je pensais qu’il était naturel pour une mère de se battre pour son fils. J’ai écrit mon histoire comme une fable joyeuse, une ode à la vie. Quand j’ai vu le film pour la première fois, j’ai pris conscience de la dimension surnaturelle du combat d’Esther. Je la croyais invincible. En réalité, elle jouait avec le feu. Les services sociaux auraient pu me prendre, le traitement échouer."

Jouer un personnage sur plusieurs décennies

"L’idée d’accompagner ce personnage à travers le temps m’a effrayée au début. Mais, après quelques jours de réflexion, c’est devenu une évidence : je ne pouvais pas passer à côté. Ce rôle m’appelait", se souvient Leïla Bekhti, qui incarne Esther. L'actrice a été aidée dans sa métamorphose physique par du maquillage et des prothèses. Quant à la façon dont son personnage se déplace et parle, elle n'a pu se raccrocher qu'au scénario et aux souvenirs de son fils, Roland Perez : "Il me fallait donc m’accrocher à une vérité personnelle, et cette vérité, c’était ma grand-mère, avec qui j’ai toujours eu un lien très fort."

Amis pour la vie

Leïla Bekhti et Jonathan Cohen avaient déjà tourné ensemble, notamment dans les séries Le Flambeau et La Flamme. Les deux acteurs sont en plus amis dans la vie. Devoir jouer une relation mère/fils était particulier pour eux, comme l'explique l'actrice : "C’est une dynamique particulière, un rapport qu’il fallait inventer, créer de toutes pièces. L’avantage de travailler avec quelqu’un de proche, c’est qu’on se connaît profondément. On s’était vus plusieurs semaines avant le tournage pour trouver la bonne distance de jeu, les bons réflexes, et bâtir notre duo Esther/Roland."

Quant à son partenaire de jeu, il ajoute : "Au début, le pari nous semblait original et fou. Nous prenions un risque. Mais on a tous besoin de temps en temps d’être secoué. Finalement, cela s’est fait naturellement, même si le maquillage aidait, bien sûr. Je crois qu’on ne se pose pas la question de la crédibilité."

Un mariage plus vrai que nature

Lors de la scène du mariage de Roland et Litzie, plus de quatre-vingt personnes parmi la centaine de figurants étaient membres de la famille ou de l’entourage de Roland Perez. Beaucoup d'entre eux avaient assisté à son vrai mariage. Le réalisateur se souvient : "De voir Joséphine Japy vêtue d’une robe de mariée identique à celle de la vraie Litzie, les a bouleversés. C’est le fils de Roland, Harold, qui porte la chaise de Joséphine lors de la danse de la hora. Un symbole fort."

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