Voilà un long métrage
(signé, à la réalisation, du Canadien Ken Scott – voir notamment, en 2011, son « Starbuck ») qui aurait pu s'intituler « Le Film de ma mère », tant l'hommage de Roland Perez, avocat et animateur radio-télé de son état, fait penser, dans sa démarche (d'abord un livre autobiographique dudit, d'ailleurs) au bouleversant « tombeau » (au sens littéraire du terme, mutatis mutandis) d'Albert Cohen (« Le Livre de ma mère » - 1954)... « Esther » est bien plus[spoiler] que la figure archétypale de la mère juive, c'est une mère d'exception, qui porte au plus haut cet amour sublime qu'est l'amour maternel (mais souvent sur la ligne de crête de l'amour possessif, cependant)... « Dieu ne pouvait être partout, alors il a créé la mère » - belle et convaincante « Défense et Illustration », donc ici, de ce proverbe juif !
Sans signature dramaturgique particulière, « Ma Mère... » est cependant de bonne facture, et les 102 minutes passent vite,
entre récit d'apprentissage et nostalgie des « sixties » (& co), via la « vartanmania » ambiante (aux vertus étonnantes !)
. Grâce, surtout, à l'aisance d' "Esther", alias Leïla Bekhti (très beau travail de maquillage, au passage – la fin du film mettant en scène l'actrice principale dans ses vieux jours) et de Jonathan Cohen, « Roland », adulte.[/spoiler]