Bienvenue à bord est une petite comédie française assez anodine, pas vraiment ennuyeuse, parfois soutenue par quelques bonnes répliques, mais qui ne s’élève pas beaucoup et surfe sur un concept un peu éculé, surtout du côté de Pierre Richard qui nous a souvent servi ce genre de rôles (le chiant qui tape l’incruste). L’acteur est bon dans ce genre de rôles, c’est vrai, mais c’est pas hyper original, puis sa rencontre avec Lamotte est amenée de façon assez prétexte. Pourquoi pas, mais faut admettre que le film se concentre sur son concept d’opposition systématique entre les deux personnages d’une façon relativement artificielle, sans trop l’introduire, et même, sans trop en sortir finalement ! Pendant 80 mn, le film déroule une série de rebondissements plus ou moins attendus, qui en s’appuyant sur l’abattage des comédiens peu amusé épisodiquement. Martin Lamotte, en écrivain raté et au bout de sa vie est plutôt très bon et prend souvent une part non négligeable aux quelques moments sympathiques que propose le métrage. Je souligne aussi la solidité des seconds rôles, notamment la souvent excellente Catherine Frot dans sa période « sexy » (elle joue une prostituée), ou encore Evelyne Bouix, à l’occasion d’un passage romantique apaisant dans un ensemble un peu excité !
Formellement, ce n’est pas particulièrement mémorable, avec un quasi huis-clos en embouteillage et quelques escapades dans des chambres et des bars de bord de route. Il manque un peu l’ambiance d’époque, et la réalisation fait dans le minimalisme, mais je dirais que ça passe. Je note aussi un bon usage de la bande son, avec un tube bien exploité, notamment à l’occasion d’une des scènes les plus inventives du film (il y en a pas tellement !) qui défile silencieusement dans l’embouteillage.
Pour ma part, Bienvenue à bord est une comédie qui use de ressorts bien connus, trop connus, et emploie pour cela des acteurs bien rodés dans leurs rôles respectifs (Lamotte et Richard font ce qu’ils ont souvent fait au cinéma, l’un le ronchon, l’autre l’emmerdeur philosophe). Je dirai que l’ensemble fonctionne à peu près et divertit honorablement, mais ça reste une comédie somme toute mineure, sans grande ambition, sans grande recherche ni moment exceptionnel. 2.5