Avis sur Boule de suif

Le scénariste Henri Jeanson a fait un mix de deux nouvelles de Guy de Maupassant (Boule de suif et Mademoiselle Fifi). La réussite est complète malgré la posture très théâtrale des scènes de dialogues. C'est bien joué, bien réalisé et surtout bien vu. Micheline Presle dans le rôle d'une prostituée au grand cœur est sublime. Le choix de la musique, criarde et martiale n'est peut-être pas une très bonne idée, mais sinon nous avons là un chef d'œuvre !.

L’héroïne ne s’appelle pas boule de suif pour rien…
Ici c’est une vraie beauté. Et on comprend qu’elle peut faire tourner les têtes.
Loin de l’ « embonpoint précoce, grasse à lard, avec des doigts bouffis, pareils à des chapelets de courtes saucisses » décrite par Maupassant.
Néanmoins, on se retrouve complètement dans la nouvelle. Ou plutôt les nouvelles, puisque nous avons en deuxième partie « mademoiselle fifi » où ce n’est pas simplement la honte qui est décrite mais la mort.
Le réalisateur lie les deux récits avec une certaine habileté.
Boule de Suif va finalement sa venger en quelque sorte…..
Le film est très réussi. Certainement aussi grâce à l’interprétation et la mise en scène très élégante.

C'est sûr, surtout aujourd'hui, « Boule de suif » ne fait pas dans la finesse pour dresser un parallèle évident entre les prusses de la nouvelle de Maupassant et les nazis, le film étant d'ailleurs sorti peu de temps après la Libération. C'est là son principal défaut et sa plus grande limite, tant les personnages s'avèrent être régulièrement des stéréotypes, voire des caricatures de lâche se permettant qui plus est de donner des leçons de morale de la façon la plus indécente qui soit. Reste qu'une fois cette donnée acceptée, reconnaissons que Christian-Jaque sait bien mener sa barque, entre situations tendues et souvent intéressantes, sans oublier des dialogues régulièrement piquants d'un Henri Jeanson en grande forme. Cela a beau ne pas être subtil, ça n'en reste pas moins efficace et même assez cinglant vis-à-vis de l'hypocrisie intellectuelle qui pouvait régulièrement régner à l'époque. Le casting n'y est pas non plus étranger, entre le numéro ahurissant de Louis Salou au cabotinage génial de Jean Brochard, sans oublier l'excellent Alfred Adam et bien sûr Micheline Presle, Boule de Suif fière et ardente. Oui, l'œuvre aurait gagnée à être (beaucoup) moins manichéenne, mais le savoir-faire est évident et l'efficacité indéniable : du bon cinéma français.

La lecture de la nouvelle de Maupassant date de trop longtemps pour m'assurer de la fidélité de son adaptation cinématographique. Réalisé à la libération de la France en 1945, "Boule de suif" est empreint d'antigermanisme. Le parallèle entre la guerre franco-prusienne de 1870 et l'Occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale est flagrant. Ce patriotisme exacerbé se ressent dans les dialogues et les personnages bien trop caricaturés. Cela n'empêche pas d'y trouver plusieurs bonnes répliques, des situations cocasses et une efficacité que n'a pas entamé les décennies. Sympathique.

Superbe film d'après la déjà superbe nouvelle de Guy de Maupassant...
Qui a aimé la nouvelle aimera sans en douter le film. Tout y est, les bourgeois avec tous leurs travers, le discret et cynique républicain... Chacun avec les dialogues et les situations qui font de cette histoire un ravissement. Micheline Presle est divien et charmante à croquer. Sans oublier les dénonciations contre la lâcheté, l'appât du gain et l'appel à la défense du pays et à la Liberté. Les cènes avec les Prussiens souffrent de la caricature mais restent fidèle à la nouvelle donc acceptable car d'une autre époque.
A déguster avec plaisir.

beau film en noir et blanc, Boule de suif adaptation de la nouvelle de Maupassant avec la magnifique actrice Micheline Presle. Boule de suif est sous des dialogues net et précis ainsi que de décors très soignées.

En 1870, une poignée de provinciaux fuit l'invasion prusienne à bord d'une diligence. Parmi les voyageurs, la sympathique prostituée surnommée Boule de suif (en raison de rondeurs ...qu'on ne perçoit pas chez Micheline Presle!) subit le mépris et la méchanceté de ses compagnons de route, bourgeois, commerçants, aristocrates, tous parfaitement indignes.
D'après Maupassant, cette comédie grinçante et satirique tournée en 1945 évoque bien évidemment l'Occupation récente et fustige le comportement de notables lâches et complaisants avec l'ennemi. L'indécence, selon Maupassant, c'est eux. Car Boule de suif, avec le soutien d'un ironique républicain (Alfred Adam) saura, elle, se montrer courageuse et patriote, généreuse et payant de sa personne comme on le verra.
L'ironie mordante avec laquelle Christian-Jaque et, aux dialogues, Henri Jeanson maltraitent les infâmes bourgeois et leurs épouses est le meilleur de la comédie (de moeurs)- le même duo remettra ça, c'est-à-dire sa charge anti-bourgeoise, l'année suivante avec "Un revenant". Lefilm est moins réussi dans sa part plus dramatique -la férocité de l'occupant- et sa représentation d'officiers prussiens paillards et braillards.

Certainement la meilleure adaptation à l'écran de la nouvelle de Maupassant. Dans la peau de Boule de suif, Micheline Presle endosse ici son plus beau rôle. Magnifiée par la caméra de Christian-Jacque, l'actrice donne une incroyable consistance à l'une des plus grandes héroïnes de la littérature française. Justesse de ton, dialogues enlevés et incisifs, décors impeccables et scénario finement ciselé complètent le tableau d'un film qui reste un monument du cinéma français.

Excellente satire qui a d'autant plus de sel qu'elle se situe à la sortie de la guerre.
Amusant l'élan prussophille de certaines critiques qui fait echo aux personnages du film, comme si les prussiens faisaient du tourisme en 70.

Les Allemands (Prussiens) sont évidemment décrits comme des sauvages, et alors ? On est en 1945, l'adaptation de nouvelles de Maupassant ne trompe personne. Au-delà d'un portrait peu flatteur des envahisseurs venus d'Outre-Rhin, c'est surtout avec les collaborateurs que Henri Jeanson règle ses comptes. Le portrait des élites (un aristo, un haut fonctionnaire, un commerçant) est savoureux, même s'il nous apparait assez simpliste rétrospectivement; on sait que la collaboration a fait exploser les clivages sociaux et politiques de façon bien plus complexe que le binôme gauche/droite ou prolo/bourgeois. Malgré parfois son côté théâtre filmé, Boule de Suif reste, en plus de son intérêt historique évident, une oeuvre solide et dynamique, portée par des acteurs qui se régalent à prononcer les dialogues subtils et vachards de Jeanson. Et Micheline Presle est ravissante.

Un an avant "Le diable au corps", ce film consacre dèfinitivement Micheline Presle, jeune comèdienne qui aura dèsormais droit de regard sur ses scènarios et sur le choix de ses partenaires! "Boule de suif", nouvelle de Maupassant sur la guerre et la dèfaite de 1870, a ètè adaptè trois fois au cinèma notamment par John Ford qui en a tirè le classique du western "La chevauchèe fantastique"! Ici, le cinèaste Christian-Jaque et le journaliste Henri Jeanson s'inspirent ègalement d'un autre conte du romancier pour livrer un pamphlet transparent sur la lâchetè des français sous l'Occupation! Micheline Presle joue avec beaucoup d'intelligence et de sensibilitè le rôle de "Boule de suif" et finalement sans illusion sur ses prochains, pour aboutir au triste èchantillon d'humanitè reprèsentè avec des acteurs remarquables que sont Palau, Marcel Simon et Jean Brochard! Quant à l'exceptionnel Louis Salou, il fait ressortir le sadisme et l'ambiguïtè sexuelle en cassant le ton du film! Une oeuvre importante dans l'histoire du cinèma français avec des images superbement éclairèes et une photographie soignèe de Christian Matras...

Une très bonne adaptation de deux nouvelles de Maupassant. Bon, il est vrai que ce film a tendance à nous montrer les allemands (pardon les prussiens !) comme d'abominables crapules mais il est difficile de reprocher aux auteurs et au réalisateur d'avoir fait preuve d'un aussi grand manichéisme vu les 4 années terribles que la France venait de subir à cause des allemands. Mais là où le film fait plus penser à la Seconde guerre mondiale qu'à la Guerre franco-prussienne dans son action c'est le portrait peu flatteur que fait le réalisateur de certains français "bien pensants". Parmi un casting très brillant on retient surtout la magnifique Micheline Presle, Alfred Adam excellent dans ce rôle de français patriote et Jean Brochard parfait dans ce rôle de bourgeois lâche et fourbe près à tout pour protéger sa pauvre carcasse.
Le seul réel reproche que l'on puisse faire au film c'est qu'il est étonnant de voir des allemands parlés français entre eux.

Pendant la guerre franco-prussienne, un groupe de voyageur sympathisent avec une prostituée du nom de Boule de Suif. Pris en otage par un Prussien, ils forcent la femme à s'offrir à celui-ci...
Cela vous rappelle rien ? Si, la nouvelle de Maupassant dont le film est adapté... mais pas que.
Si le film respecte fidèlement la nouvelle, à la seconde partie, elle s'éloigne et s'inspire d'une autre nouvelle de Maupassant "Mademoiselle Fifi" ou on retrouve encore la prostituée au cœur d'or contre les Prussiens.
Le film ne parait jamais ennuyant, il y a bien quelques longueurs mais jamais on ne décroche de ce film vieux de presque 70 ans. La photographie est impeccable et les acteurs, bien ayant des gestes très théâtrales, sont excellents.
Pourtant, si le film se passe à la guerre franco-prussienne, il se réfère en fait à la Seconde Guerre mondiale, le film étant sorti en 1945, soit pendant la Libération. Hommage aux résistants incarnés par les francs-tireurs et par Boule de Suif (et Cornudet aussi, bien plus sympathique ici que dans la nouvelle), il dénonce également la cruauté des nazis incarnés par les Prussiens (caricaturaux mais bon...) mais aussi la collaboration avec les compagnons de Boule de Suif....
A voir !

Une très belle adaptation de la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant. Le film ne souffre pas de beaucoup de défauts, sauf peut-être, comme déjà évoqué, dans le traitement des Prussiens. Quoiqu'il en soit, un film à voir !

« Boule de Suif » est un film en noir et blanc réalisé par Christian-Jaque en 1945 avec, Micheline Presle dans le rôle de Boule de suif, Louis Salou pour le lieutenant prussien « Fifi », ou encore Alfred Adam dans le rôle de Cornudet.
Ce Drame Français m’a surpris sur tous les points que ce soit au niveau de la réalisation que le message que voulait faire passer Christian-Jaque.
Vous pourriez me dire que regarder aujourd’hui un film en noir et blanc avec des plans quasi fixe sans aucun effet spécial pourrait être ennuyeux. Pourtant, le film se laisse regarder et nous permet de comprendre plus en profondeur cette nouvelle de Maupassant, et je dis bien nouvelle ! Christian Jaque nous montre encore une fois son bagage en adaptation après avoir réalisé « La maison d’en face »1937, « Voyage sans espoir »1943 et « Carmen »1945, en nous offrant un film de plus d’une heure trente, assez rare à cette époque, d’une nouvelle de quatre-vingt pages environ.
Christian-Jaque n’a donc pas seulement retranscrit l’histoire de Boule Suif, mais y a mis sa patte en approfondissant les personnages et en le reliant au contexte de son époque. Le personnage de Fifi, extrêmement bien joué par Louis Salou, qui n’existe pas dans la nouvelle, permet de bien développer la guerre et cet esprit de répression qu’avait les oppresseurs pendant l’occupation prussienne. Les personnages de Boule de Suif et Cornudet, quant à eux, représente l’esprit révolutionnaire, que mets déjà en avant Maupassant, mais qui est encore plus présent avec Christian-Jaque.
Les choix vestimentaires et les décors sont bien choisis et ingénieux, représentant bien le contexte de la nouvelle. Le fait de mettre en avant le blond de Boule de Suif avec des habits clair, nous montre sa naïveté et sa pureté intellectuelle faisant un contraste avec son métier de prostitué, comme a pu nous le montrer Maupassant. Le Film « Boule de Suif » est alors fidèle à la nouvelle, ce qui permet aux lecteurs de se replonger dans l’histoire bien qu’elle soit un peu changée.
Ayant lu celle-ci, je trouve que le film a vraiment une vision beaucoup trop cartésienne. Les méchants prussiens sont froids, massacre tout, non aucune pitié… Nous connaissons la position du réalisateur, et il nous empêche de nous faire notre propre opinion. Pourtant, c’est ce qui fait la force de ce film.
Si nous nous replongeons en 45, nous sommes à la fin de la seconde guerre mondial. Les révolutionnaires français ont besoin d’espoir, et la population doit choisir son camp. Dans le film, les nobles se plient aux prussiens, Boule de Suif et Cornudet, se révolte contre l’oppression. spoiler: Il y a alors de nombreuses scènes symboliques, comme le fait que Boule de Suif couche avec le sergent pour montrer la soumission de la France sous Charles Pétain, ou bien qu’elle tue Fifi puis sonne la cloche de l’église en souriant, pour représenter la fin de L’Allemagne Nazi
. Le film a peut-être pour vocation aujourd’hui de détendre le spectateur, mais à l’époque avait une vocation politique en soutenant la révolution française.

Le Film ne nous laisse pas sur notre faim, et nous permet d’avoir une véritable clapping final comparait à la nouvelle qui nous laisse sur une coupure brutale. Les scènes en plus, permettent de faire du fan service tout en liant au contexte de l’époque. Christian-Jaque a donc fait un excellent travail d’adaptation et de réalisation. Bien que ce film soit vieux et peut être « sans intérêt » pour les jeunes, il permet de développer sa culture, cinématographique, littéraire et Historique, tout en vous faisant passer un bon moment.