Film vu en avant-première au Pathé Opéra le dimanche 26 mai 2024. Les acteurs sont bons. Franz Rogowski est magnétique. La BO est entraînante, la photographie immersive. Le tout offre une peinture sensible de la préadolescence défavorisée de Bailey, l'héroïne du film. C'est touchant et énergisant.
Le Bird d'Andrea Arnold ne deviendra peut-être pas aussi célèbre que le jazzman éponyme du long-métrage de Clint Eastwood mais il a des arguments à faire valoir et, en premier lieu, celui d'être incarné par le génial Franz Rogowski, toujours aussi étrange et pénétrant. A part cela, il s'agit bien d'un film qui porte la signature, désormais familière, d'une cinéaste britannique qui prend toujours le social à bras-le-corps, dans l'âpreté et sans nulle mièvrerie pour décrire la vie d'exclus de la société, en toute dignité. Dans Bird, s'y ajoutent une touche de fantastique et une B.O énergisante, dans une démarche qui reste sincère, honnête et humaniste. Des oiseaux, petits et gros, il y en a une foultitude dans le film, comme des symboles d'une liberté que ses personnages ont bien du mal à conquérir, dans un contexte de violence et de dénuement. Il y a une spontanéité chez l'adolescente qui tient le rôle principal et chez tous les personnages qui l'entourent, qui ne peut être que le fruit d'un énorme travail et d'une direction d'acteurs impeccable, de manière à ce que la vérité émerge, dans sa nudité la plus réelle, sans verser pour autant dans un quelconque misérabilisme. Il s'agit seulement de la vie, lorsqu'elle est dure et sans concession mais pas dénuée espoir d'amélioration, non plus.
Plusieurs fois récompensé à Cannes, Andrea Arnold revient en compétition avec "Bird", qui suit le portrait d'une adolescente issue d'une famille recomposée et métissée dans une banlieue anglaise défavorisée. Entre son père qui va se marier avec une femme qu'il connaît depuis trois mois, un frère qui traîne dans les magouilles et une mère qui élève ses autres sœurs avec un nouveau petit copain violent, l'adolescente devient peu à peu adulte. La rencontre avec "Bird", énigmatique homme en quête de sa famille, participe à son émancipation. Un film joliment mis en scène et porté en toute justesse par son actrice envoûtante.
Après Fish Tank et American Honey, une nouveau portrait social centré sur une jeune fille par Andrea Arnold. Rappelant les contextes sociaux défavorisés de Ken Loach, en plus joyeux avec une pointe de poésie, on reste sur une impression de déjà vu et de déjà dit sur ces sujets tournés caméra à l’épaule.
Bailey est une jeune fille entre l'enfance et l'adolescence qui se sent prisonnière de sa vie, de sa famille, comme un oiseau en cage. Par hasard et suite à une dispute avec son père qui s'apprête à se marier, elle fait la rencontre de Bird, un jeune homme totalement fantasque qui est à la recherche de ses parents. Elle décide de l'aider à les retrouver en menant une enquête de voisinage. En salle le
spoiler: "Bird" est un joli conte prenant place dans un quartier très défavorisé d'Angleterre. On suit la naissance d'une belle amitié entre deux personnages hauts en couleurs qui évoluent dans une quête de liberté. Jusqu'à la toute fin de l'intrigue on se pose la question : va-t-on réellement entrer dans le genre fantastique ? J'ai été ravi de constater que la réalisatrice n'hésitait pas à y aller à pleines dents. Les personnages, même le plus border comme Bug, sont caractérisés avec respect et une belle dose d'amour. J'ai aimé la résolution finale : Bailey devient elle aussi un oiseau épris de liberté qui va pouvoir s'envoler.
Encore une fois Andrea Arnold nous cueille par son œil sensible de cinéaste, s'intéressant encore une fois à des âmes brisées, prisonnières de leur environnement socio-familial. En mettant le focus sur la jeune Bailey (révélation que Nykiya Adams), la cinéaste semble rejouer une partition connue (Fish Tank en tête), mais c'est par le personnage de Bird (excellent Franz Rogowski) et une surprenante irruption du poético-fantastique que le film trouve sa singularité. Une imagerie qui aurait pu être un peu mieux greffée par instants, mais arrive à émouvoir jusqu'à son final. Bref la ci éaste brittanique réussit encore son pari (mise en scène auprès des corps, très bonne soundtrack, Barry Keoghan parfait comme d'habitude).