Tout ça pour ça !
Décidément les « vieux » s’accrochent. Après Cint Eastwood, Ridley Scott, Coppola, c’est au tour de Claude Lelouch d’accoucher d’un nouvel opus. Opus n° 51 au moins, car j’ai dû en oublier. Ces 127 minutes étaient-elles bien utiles ? Dans un monde de plus en plus fou, Lino, qui a décidé de tout plaquer, va se rendre compte que finalement : tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien ! C‘est du Lelouch pur jus. On aime ou on n’aime pas. Une comédie dramatique musicale, un patchwork de bons sentiments, des moments de grâce à la pelle, des acteurs et des actrices tellement contents d’être là, mais un film inutile, sans intérêt particulier. Se regarde sans déplaisir avec un arrière goût de déjà vu.
Hommage à la famille, à l’amitié, à la liberté et à la vie. Des thèmes chers à Lelouch, mais aussi, hommage aux terroirs, puisque le tournage a eu lieu en Bourgogne, au Mans, en Normandie, en Occitanie, à Avignon et bien sûr Paris. Le cinéaste photographie toujours aussi bien, sa caméra à l’épaule est d’une maîtrise inouïe – beaucoup de jeunes cinéastes devraient en prendre de la graine -, le montage est virtuose, tout comme la direction d’acteurs… Bref 10 / 10 pour la technique. Reste le scénario plat de chez plat – même s’il part dans tous les sens -, pour ce film à sketchs choral. Il y a toujours un monde fou dans les films de Lelouch, à 87 ans il a bien le droit de se faire plaisir. Ce qu’il fait en recyclant des extraits de ces anciens opus, La bonne année, L’aventure c’est l’aventure…, la question cruciale restant : fait-il aussi plaisir au public ? Le débat est ouvert.
Au centre de road-movie mélancolique, l’excellent Kad Merad. Gravite autour de lui, une galaxie avec Elsa Zylberstein, Michel Boujenah, Sandrine Bonnaire, Barbara Pravi, François Morel, Françoise Gillard, Marianne Denicourt, et toute une distribution pléthorique… on est chez Lelouch. La belle musique d’Ibrahim Maalouf et les chansons de Barbelivien baigne ce film testamentaire – même si dans le générique final, Lelouch annonce une suite imminente -. Attachant ou « attachiant » ? A vous de juger.