L’argent n’a pas d’odeur, mais à partir d’un million il commence à se faire sentir. (T. Bernard)
Maxime Govare et Romain Choay, un duo qui a fait ses preuves avec les deux excellents Crevettes pailletées. Alors, pourquoi pas tenter ces 103 minutes, dont – et c’est le moins qu’on puisse en dire, -, la bande annonce quasi hystérique et le pitch ne m’attiraient pas plus que ça vers la salle obscure. 1 chance sur 19 millions. Plus de probabilité d’être frappé par une météorite que de gagner au loto. Pour nos heureux gagnants, le rêve va rapidement se transformer en cauchemar, et leur vie va voler en éclat dans un spectaculaire feu d’artifices de comédie noire et de sensations fortes. Eh bien, j’aurais eu tort de passer à côté de ce bon moment d’humour noir, corrosif, à la frontière du trash… rare dans le cinéma français un peu coincé aux entournures quand on sort des tutoie les limites de la bienséance. Une très bonne surprise.
Qu’est- ce qui peut totalement chambouler la nature humaine et tous ses systèmes de valeur ? L’argent ! La fortune inattendue qui vous tombe dessus, sans crier gare. Le duo de cinéastes le dit : Gagner au loto c’est comme un accélérateur de particules. Votre vie bascule du jour au lendemain. Mais ici, l’adage qui dit que l’argent ne fait pas le bonheur, se vérifie au centuple puisqu’ici les 4 sketchs nous décrivent 4 cauchemars. Bon, soyons clairs, tout est inventé. Mais on sent que l’humain est capable de tout dans ces circonstances exceptionnelles… perdre ses amis, renier sa famille, sa religion, tuer… No limit ! On a beau se dire que si c’était nous… Franchement, il y a de quoi se poser des questions. C’est culotté, féroce, politiquement très incorrect et d’un cynisme ahurissant. Un film à sketchs réussi, c’est à marquer d’une pierre blanche… Voilà qui est fait.
L’abattage d’Audrey Lamy fait merveille. Fabrice Eboué est comme toujours parfait dans la peau de looser aussi magnifique que lâche. Anouk Grinberg, Pauline Clément, Louise Coldefy, Victor Meutelet, Mathieu Lourdel, Sami Outalbali, Illyès Salah et pas mal d’autres s’en donnent à cœur joie dans le corrosif et l’humour noir… très noir. Et ne ratez pas le twist final très inattendu. A vous dégouter à jamais de jouer aux jeux de hasard. Mais si vous allez voir ce film un vendredi 13, vous serez gagnant.