Adapté de la nouvelle éponyme, parue d’abord en magazine (1980) puis dans le recueil « Brumes » (« Skeleton crew ») (1985) de Stephen King, le film peut être vu comme une déconstruction de l’histoire biblique d’Abel et Caïn, revisitée, à la fois, par l’écrivain et le réalisateur, qui y ont incorporé des éléments autobiographiques. Il y est question des jumeaux Shelburn, Hal et Bill (interprétés, adultes, par Theo James, 41 ans) où ce dernier martyrise pendant l’enfance son frère cadet, imprégné d’un sentiment de supériorité. Cela s’accentue avec la découverte d’un « jouet » musical, le fameux singe du titre qui joue du tambour quand il est remonté à l’aide d’une clé.
Il a été ramené lors d’un voyage par le père, pilote de ligne et qui a abandonné le foyer conjugal (après avoir découvert le pouvoir maléfique du singe, également indestructible).
Le film traite aussi de la fragilité de la vie, eu égard aux nombreuses morts violentes qui vont se succéder : le père du réalisateur est mort du sida à 60 ans, sa mère, Berry Berenson, photographe, sœur de l’actrice Marisa, a péri, à 53 ans, le 11 septembre 2001, dans l’avion reliant Boston à Los Angeles qui s’est écrasé contre la tour nord du World Trade Center, le père de l’écrivain a abandonné sa famille alors que Stephen avait 2 ans tandis qu’il perdit sa mère à 27 ans, l’année de la publication de son premier roman, « Carrie » (1974). Cela n’en reste pas moins un film de genre, à la grande inventivité dans la mort des personnages, horrible et drôle car proche du grand-guignol. Le générique de début, très années 80’ avec ses caractères et ses couleurs vives, ainsi que sa musique, immerge d’emblée le spectateur dans une période (le film débute en 1999 alors que les jumeaux étaient au collège) où le cinéma de genre ne se prenait pas trop au sérieux.