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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 14 novembre 2023
Comment arriver à se faire un nom à Hollywood dans l’ombre d’une légende, celle de son propre père ? Kirk Douglas (1916-2020) avec ses 95 films en 60ans de carrière en impose, c’est une légende du 7ème avec laquelle il faut arriver à composer et arriver à s’imposer. A l’aide d’images d’archives (issues de tournages ou des films de famille), de diverses interviews (père et fils) et d’extraits de films, Michael Douglas se livre sans fard et avec une sincérité rare sur son enfance, sa carrière (avec ses hauts et ses bas), ses épreuves personnelles, ses échecs et ses succès.
Michael Douglas, le fils prodige (2023) est un documentaire de 52min qui condense brillamment et avec intelligence près de 50ans de carrière. Pêle-mêle, il y est question de son enfance (du divorce de ses parents et de son père qu’il ne voyait que pendant les vacances, bien souvent lorsqu’il était en tournage. Il n’hésite pas à dire que le cinéma lui aura privé de son père et des rares moments qu’ils pouvaient passer ensemble). On apprend qu’au milieu des années 60, avec le mouvement hippie, il s’était engagé contre la guerre du Vietnam et que ses débuts au théâtre étaient catastrophiques.
Il commence à percer dans le milieu grâce à la série télévisée Les rues de San Francisco (1972/1977), avant de mettre définitivement un pied dans le 7ème Art en devenant producteur. Sa première production sera Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), d’ailleurs, une anecdote très intéressante nous apprendra que son père l’avait déjà produite à Broadway, mais qu’elle fut un échec. Il voulait revendre les droits mais son fils l’a convaincu de le laisser l’adapter au cinéma. Kirk Douglas aurait aimé incarner le rôle de McMurphy mais il était trop vieux pour le rôle, c’est finalement Jack Nicholson qui l’interprètera). Sa première production sera couronnée de succès, ce qui lui vaudra son tout premier Oscar. Par la suite, il produira Le Syndrome chinois (1979), À la poursuite du diamant vert (1984) & Le diamant du Nil (1985), où il s'attribuera un second rôle dans le premier film et le rôle titre dans les suivants.
Quelques années plus tard, il va se révéler à lui-même à travers son rôle de Gordon Gekko dans Wall Street (1987) d'Oliver Stone, pour lequel il se verra attribuer un second Oscar, cette fois-ci en tant que Meilleur Acteur.
« Recevoir un Oscar… cela signifiait que j‘étais sorti de l’ombre de mon père et c’était important pour moi. »
Fin des années 80, début des années 90, il se forge une image de sex-symbol, notamment avec une célèbre trilogie sulfureuse, composée de Liaison fatale (1987), Basic Instinct (1992) & Harcèlement (1994). Le reste de la décennie ne sera pas très remarquable cinématographiquement parlant. Dans les années 2000, il reprend son militantisme et s’engage auprès de l’ONU en tant que messager de la paix en charge du désarmement et tournera pour la première fois sous la direction de Steven Soderbergh dans Traffic (2001) où il donnera la réplique à sa nouvelle épouse Catherine Zeta-Jones.
Côté vie privée, le film aborde aussi la part sombre qui entoure l’acteur, notamment l’addiction aux drogues (ses frères, ainsi que Cameron, son fils aîné), Michael Douglas lui-même ayant eu ses excès (drogues et alcools) dans les années 90. Le documentaire revient aussi sur sa déclaration en 2010, lorsqu’il annonce être atteint d’un cancer de la langue et revient sur le devant de la scène sous les traits d’un pianiste exubérant où il brouille les codes et casse son image de séducteur en incarnant un homosexuel dans Ma vie avec Liberace (2013), à nouveau sous la direction de Steven Soderbergh.
Projeté pour la première fois au Festival de Cannes 2023 à l’occasion de de la Palme d’or d’honneur qui lui a été décernée, le documentaire d’Amine Mestari se révèle tout aussi complet que frustrant (à cause de sa courte durée). On aurait aimé en savoir plus, que l’acteur / producteur revienne plus en détails sur sa carrière aussi riche que passionnante. Les interviews père et fils sont à la fois magnifiques et très touchantes (des séquences qui remontent aux années 80 et 2000).
A l'occasion de la Plame d'Honneur qui sera remise à Michael Douglas pour sa brillante carrière, Amine Mestari compare dans un documentaire de 53 minutes les ressemblances et les différences du comédien avec son père, la légende Kirt Douglas. Un parallèle sobre qui n'empiète jamais sur le trop personnel et qui se contente d'être chronologique avec des images d'archives, des extraits de films et une interview du concerné.
Ce documentaire retrace la carrière et la vie de ce grand acteur et fils de l’emblématique Kirk DOUGLAS, Le réalisateur démontre bien dans ce film la progression de la notoriété de ce fils malgré l’ombre de son glorieux père. Le film retrace également, à l’appui d’extraits de films familiaux, ses relations avec son père. On découvre aussi toutes les difficultés rencontrées avec la drogue et son cancer qu’il a surmontées. Tout cela ne l’a pas empêché de devenir la star reconnue par la profession. Ce moyen métrage est bien réalisé et le montage est judicieux.
Magnifique et très soigné ce documentaire est lumineux comme l'est cette famille du cinéma. On passe un moment sans réaliser qu'il dure presque une heure avec beaucoup de joie et un certain plaisir. C'est riche, finement raconté et surtout bien illustré. Un bonheur de documentaire à découvrir avant l'ouverture du Festival de Cannes 2023. Merci de ce cadeau et merci à Michael d'être Michael Douglas. Le fils prodige. Jicey Carina