Très original. Un pied de nez aux conventions sociales. La seconde partie du film comporte des petits bijoux de répliques. C'est jouissif de les voir se lâcher ainsi, ils concrétisent l'envie qu'on a tous eu un jour de donner un coup de pied dans la fourmilière. Mais ces moments de plaisir sont bien rares. Dans la première partie du film ils sont encore moins nombreux. Il faut vraiment avoir la foi pour arriver jusqu'au milieu du film. Pour finir sur une note positive, Jean Yanne a vraiment une prestance, un timbre de voix, un regard qui en font un acteur particulier et très agréable à voir évoluer.
J'ai vu ce film en salle lorsque j'étais gamin, comme la plupart des films réalisés par Jean Yanne. On y trouve le même défaut que dans les films militants à la Michael Moore : l'auto-complaisance du réalisateur, posant en justicier flamboyant ou goguenard. Cela dit, malgré le temps passé ça reste regardable pour deux raisons : on a une brochette de formidables comédiens comiques et les gags radiophoniques brocardant la bondieuserie catho-hyppiesque de l'époque sont vraiment hilarants. Pour le reste, Jean Yanne n'a sans doute jamais prétendu être un grand metteur en scène original...
Un film très intéressant, intelligent et caustique. Jean Yanne passe derrière la caméra pour la première fois et nous livre une satire réussie. Il s'est entouré d'une belle brochette de comédiens ( Blier, Serrault, Prevost et Jacques François entre autres) pour exprimer ce qu'il avait à dire. Certes un peu vieillot (avec des décors 70's hideux),le message du film est lui d'une étonnante modernité et les critiques qu'il fait de la pub, des médias, de la religion ou de la bétise humaine sont toujours d'actualité. Jean Yanne se fait plaisir et tire à vue, mais il le fait avec humour. Je ne me souviens pas avoir vu récemment un film français aussi critique.
J'ai revu ce film hier soir, à la télé; il fait partie de ceux que l'on revisionne toujours avec plaisir. 35 ans après sa sortie, on se dit qu'il y avait réellement un côté prophétique. Une chose importante à souligner : le sujet est en fait, une réaction face à l'engouement qu'avait suscité à l'époque la comédie musicale "Jesus Christ Superstar", suivie par une certaine mode utilisant cette image. Certes, le film a vieilli par certains aspects; (ce qui nous parait caricatural aujourd'hui n'était pas forcément perçu de cette manière à l'époque). c'est du reste ce qui fait son charme, avec cette esthétique propre au début des années 70, un peu désuète. Le générique de fin terminé, je me demandais ce que Jean Yanne pourrait penser aujourd'hui de sa réalisation, mise en perspective par l'avènement de la tele-trash et la prédominance des grands groupes financiers dans les médias. Aurait il davantage mis l'accent sur certaines choses, ou au contraire allégé le trait pour d'autres? Helas, nul ne le saura...
"Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" est en fait la façon de dire merde de Jean Yanne à tout.La société de consommation, la religion, la politique, le pouvoir, tout est ébréché par un Jean Yanne qui se lâche complètement en partie à cause de son renvoi quelques temps plus tôt d'une radio pour sa franchise.Le film pourrait se résumer à une critique de tout, de simples futilités au système tout entier et on peut tout de même parfois regretter l'absence de côté artistique.Mais on se sent tellement bien devant un personnage avec un tel cynisme et faisant preuve d'une telle honnêteté au poit que le bonhomme développe un côté je m'enfoutiste tout à fait remarquable.On prend plaisir à le voir envoyer paître les supérieurs, à se moquer de toutes ces bêtises qui passent à la radio et qui n'ont comme unique but que de faire vendre.Le seul problême, et c'est ce qui différencie le film de Jean Yanne d'une utopie du fait de sa nomination au poste suprême de RadioPlus, c'est que tout le monde il est pas beau, tout le monde il est pas gentil.Au point que même ses plus fidèles amis le trahiront pour le profit, chose dont se désinteresse totalement Christian Gerber.On pourrait d'ailleurs penser que Jean Yanne a était un peu hypocrite sur son personnage principal mais des films qui envoient tout en l'air comme ça, on en voit vraiment pas souvent et c'est pour cela qu'il faut en prendre soin et les mettre sur un plus grand piédestal qu'un film qui pourrait être plus abouti artistiquement mais qui se contenterait de traiter un sujet sans choquer les petites personnes.Jean Yanne choque et fait des films chocs et c'est ce qui le différencie des autres.
Bien qu'appréciant l'anti-conformisme voir "l'insolence" de Jean Yanne, je ne peux pas en dire autant des films qu'il a réalisé. J'ai tenu environ 40 minutes devant celui-ci qui est très lent, centré autour de Jean Yanne, et qui ne semble avoir pour scénario que de pouvoir le mettre en situation de dire des vérités bien croustillantes et "emmerder les cons". Son personnage du reste est froid et sans émotion dès le début du film, on ne voit pas l'évolution de son personnage ou d'une possible crise existentielle. Pourquoi a t-il jusqu'alors travaillé dans cette boite alors sans posé de résistance et pourquoi change t-il du jour au lendemain ? Et au final, où l'amène ses choix et son comportement, en ressort-il plus heureux ou plus libre ? Autant de questions sans réponses,soulevées par ce film approximatif et sans scénario travaillé.
Quand Jean Yanne faisait du cinéma en tant que réalisateur (même s'il jouait dedans), ça faisait mal. Très mal. Et ce film est, avec "Les Chinois à Paris", le plus anarchiste et décalé qu'il ait fait. Hilarant, caustique, ironique, cruel parfois, "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" est aussi méchant envers la radio, la société de consommation, les effets de mode et même le 'Jésus-Christ revival' que son titre est mignon. Un film irrésistible, mais que certains risqueront de ne pas trop aimer, Yanne n'y allant vraiment pas de main morte - et on l'admire pour ça.
Je ne mets que deux étoiles parce que la mise en scène de Jean Yanne est vraiment très brouilonne et expérimentale. Cela dit, c'est tout de même une excellente idée que d'avoir réalisé ce film, qui va extrêmement loin dans la satyre et dans la provocation, mais qui ne tombe néanmoins jamais dans la grossièreté ou la vulgarité. L'ensemble est drole, percutant, marquant, notamment les dialogues et quelques scènes vraiment formidables. A noter également un excellent casting, avec la présence de Jean Yanne lui-même, mais aussi Bernard Blier et Jacques Francois. Pas mal du tout.
Licencié quelques années plus tôt par la radio pour son franc-parler, Jean Yanne se venge de manière outrageuse par la réalisation de ce film, qui va se voir récompenser dun million dentrées en salles lors sa première semaine. Un record. En reconstituant le plus fidèlement possible les studios de son ancienne station, le père spirituel de Coluche ne dénonce pas seulement les vices du milieu radiophonique, mais également ceux de la presse, de la publicité et de la politique. Et cela pique là où il faut ! Nous sommes toujours au cur de la révolution culturelle, on évoque à tout bout de champ les Lénine, Mao et autres Che, on divulgue ouvertement les secrets de lEtat et déjà, lactionnariat à outrance. Le film doit donc une part de son succès à cette ère révolutionnaire, à linstar de Laventure cest laventure, notamment, sorti la même année. Jean Yanne est alors une immense star qui vit ses plus belles années (Prix de la Meilleure Interprétation à Cannes en 72). Il parvient à réunir ici une pléiade dacteurs incontournables, à savoir Michel Serrault, Daniel Prévost, Bernard Blier en irrésistible ministre-, Jacques François ou Paul Préboist. Une fiction qui fit mal en haut lieu, ce qui explique probablement ses rares voire trop tardives rediffusions télévisées. A dire vrai, hormis le ton orangeâtre et les décors obsolètes de ce début des seventies, cette fiction dénonciatrice na pas pris une ride et lon se plaît à faire plusieurs parallèles avec notre époque. Et finalement, grâce à cette bonne humeur et cet humour provocateur, cela donne un résultat savoureux et marquant.
Très bon film. Je suis tombé dessus pas hasard. Effectivement c'est traîté avec un franc parlé assez jouissif pour le réalisateur, et pour le public ! Malheureusement pour nous, ça reste du cinéma ;)