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Eowyn Cwper
120 abonnés
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3,5
Publiée le 11 novembre 2015
Si on sait replacer ce film dans son contexte, son aspect pamphlétaire - quoique moderne - prend toute sa dimension, et l'audace du personnage de Jean Yanne revêt sa réalité : l'audace de Jean Yanne lui-même. Une comédie pleine d'humour mais pas amusante ; des gags à prendre au sérieux qui sont au final assez troublants et empêchent d'apprécier correctement le film comme un divertissement. Désuet, et en même temps...terriblement d'actualité.
Pour moi les chants les plus beaux sont les plus désespérés, voila pourquoi j'adore ce film comme j'adore Jean Yanne l'intelligence de l'humour dans Le vaste programme toujours en expansion ça console !
Si on peut dire d'un film qui a mal vieilli alors celui-ci est le parangon. C'est très mauvais, l'humour est archi-dépassé. On assiste a des très longs moments de musique entrecoupé de pseudo sketchs avec les guest-stars de l'époque. Même le génial Serrault s'enlise dans un rôle de dramaturge. On assiste au spectacle théâtral sur Jésus, l'une scène les plus mauvaises du cinéma français. Les chansons sont horribles, le scénario n'est que prétexte à essayer de faire rire. On assiste au seul petit moment légèrement émouvant quand Jean Yann fait du Audiard et différencie le grossier et le vulgaire. Mais je le redis très très mauvais.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil est une bonne satirique réalisée par Jean Yanne, coécrite par Gérard Sire sur le monde de la radio, la publicité et Dieu qui est partout dans le film (la preuve il coproduit le film).... Mais on trouve aussi Bernard Blier (excellent qui joue le président Louis-Marcel Thulle (de la Radio), Michel Serrault (excellent) qui joue Marcel Jolin un ex animateur de Radio devenu un réalisateur de spectacle sur Jésus Christ (Tilt for Jésus est une parodie directement inspirée de Jésus Christ Superstar), Marina Vlady (excellente) qui joue Millie Thulle (la femme du president) une bourgeoise en manque de sensation forte, Jacques François (excellent) qui joue Plantier (le directeur de la Radio, Daniel Prévost (excellent) qui joue Sylvestre Ringeard (un programmateur de Radio faux cul), Paul Préboist (excellent) qui joue le curé de campagne (qui est pour le mariage des curés) et Yvan Varco qui joue le curé moderne (qui est contre le Mariage des curés), Marco Perrin dans le role de Fidel Castro et la station Radio Plus... A noter que la superbe musique (très Pop) est de Michel Magne (BO a avoir absolument dans sa Discothèque) et que le film, visionnaire sur le devenir de la radio, repose largement sur la connaissance qu'avait de ce milieu le coscénariste Gérard Sire, par ailleurs producteur de multiples émissions pour RTL et Europe 1 avant de devenir animateur vedette de France Inter.... Jean Yanne n'est peut être pas un grand cinéaste, Mais un très grand satiriste visionnaire car mine de rien il créé en 1972, la premiere Radio libre (les premières ont été créée en 1978)... Enfin bref, une très bonne satire sur son époque qu'on ne pourrait plus faire aujourd'hui, car le public actuel est trop formater pour en faire un succès.... Vive les années 70.
A regarder « Tout le monde il est beau,… » quarante ans après sa sortie, on se dit que Jean Yanne était un idéaliste lucide forcené qui par-delà la provocation et la dérision parfois un peu trash de ses films, lançait un cri d’alarme contre l’aliénation de l’homme par toute forme de système qu’il soit religieux, économique ou politique. On sait aujourd’hui grâce à ses biographes que Jean Yanne a terminé sa vie en grave dépression. Son premier film en qualité de réalisateur portait sûrement en lui les germes de cette mélancolie qui a fini par progressivement altérer la force contestatrice bravache qui l’habitait durant ses grandes années, de ses débuts au cabaret avec Jacques Martin jusqu’à « Deux heures moins le quart avant Jésus Christ » sa dernière réalisation digne d’intérêt. Anarchiste libertaire incontrôlable, Jean Yanne ne concevait l’homme que libre de conscience et il s’est sans doute époumoné à crier un peu seul dans le désert pour le réveiller dans ces années 1970 où le vent de liberté soufflé par mai 68 commençait déjà à s'étioler via la récupération par le système de ses leaders pour la plupart progressivement rentrés dans le rang à des postes de responsabilité. Avec «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » pamphlet au vitriol, Yanne et sa bande d’acteurs tirent à la sulfateuse sur toutes les institutions comme un appel à la révolte individuelle pour ne pas se faire « happer » sa matière cérébrale par des injonctions au service d’élites qui n’aiment rien tant que les comportements moutonniers ou larvaires comme le dit lui-même Christian Gerber (Jean Yanne) journaliste frondeur d’une radio nationale à propos de Sylvestre Ringeard (Daniel Prévost) son collègue servile, symbole honteux de la compromission. Partant dans tous les sens, le film est un peu décousu dans sa narration mais la force comique de la charge emporte le tout et nous avec bien sûr. Jean Yanne était un iconoclaste comme Jean-Pierre Mocky ou Coluche qui voulait sauver le monde en lui criant aux oreilles. Vaste programme qui n’était forcément pas du goût de tout le monde. Pas étonnant qu’il ait rapidement eu des difficultés à distribuer et à monter ses films qui il faut aussi le reconnaître était parfois un peu bâclés. La formidable énergie de ce grand anxieux dont l’image s’est affinée depuis sa disparition en 2003 a forcément fini par lui faire défaut, sa voix se faisant de plus en plus faible. Il nous manque aujourd’hui des Jean Yanne pour s’élever contre l’asservissement de la population à des médias de plus en plus intrusifs pour nous dicter insidieusement notre façon de penser. On notera une fois de plus la présence géniale du grand Bernard Blier en patron irascible mais lucide sur la vacuité de sa condition, passant son temps à s’exercer à ce débile et périlleux jeu de bolas qui fit fureur en son temps alors qu'au même moment il écrit sur un squelette de crâne le nom du prochain sacrifié de son organigramme en reconstruction permanente . Toute une époque !
En 1972, Jean Yanne, qui a déjà un solide CV en tant qu'acteur (Godard, Chabrol, Lautner, entre autres, sur la carte de visite), décide de passer à la réalisation avec un film anticonformiste et hautement provocateur. Exercice réussi tant « Tout le monde il est beau... » fit le scandale recherché par le réalisateur au moment de sa sortie. De cette vision acerbe et satyrique, mais toujours classe, qui caractérisera ce fascinant personnage, la première victime fut la Radio. Fustigeant les comportements grotesques qui poussent à sacrifier la Culture et l'Information (la vraie) au profit du sensationnel et du rentable, Jean Yanne vise juste et agrémente son récit de situations et de tirades particulièrement hilarantes. Les personnages sont également parfaitement dans le ton comme en témoignent les rôles de Michel Serrault, Bernard Blier, Jacques François et surtout Daniel Prévost, parfait en faux-cul de compétition. Si le thème est bien exploité et génère tout ce que l'on attend d'un tel film, la réalisation souffre cependant d'un manque de maîtrise flagrant et la bande sonore, très seventies, est parfois un peu trop omniprésente, pouvant presque même parfois faire passer le film pour une semi comédie musicale. Le montage n'est pas toujours au point et les transitions sont parfois bricolées. Beaucoup y ont vu également des salves anticléricales faciles et grossières mais personnellement, j'ai tendance à penser que la religion catholique y est plus vue comme une victime non consentante de la bêtise radiophonique et publicitaire, même si Jean Yanne ne manque pas de se payer un ou deux curés. Une bonne comédie sur un thème, est-il nécessaire de le rappeler, toujours d'actualité.
Tourné juste après le succès de la comédie musicale "Jésus-Christ superstar" et peu de temps après mai 1968, ce film se propose de casser tous les poncifs religieux, commerciaux, artistiques et sociétaux (un mot qui n'existait pas dans le langage courant de l'époque) en utilisant les rouages d'une station de radio commerciale, Radio Plus, dans laquelle on peut reconnaître tout à la fois Europe 1 et Radio Luxembourg (devenue RTL) pour se moquer des abus de religion, de publicité, de pouvoir, et j'en passe.
A noter ce merveilleux monologue où Jean Yanne établit la distinction entre grossièreté et vulgarité, et bien entendu les chansons où il se moque tour à tour de la radio commerciale, des journalistes bidonneurs, de la religiosité immodérée, de la répression de mai 1968, de Che Guevara et ses fans, des "idoles" yéyé, de la publicité pour les déodorants, du théâtre "intellectuel", etc… Tout le monde en prend pour son grade, et c'est réjouissant au possible.
A voir et à revoir sans modération, sauf si vous êtres cul-béni (encore que, dans ce cas, il pourrait vous ouvrir les yeux et l'esprit).
Aussi satirique que caustique. Cette comédie amère sur les coulisses des médias et du monde artistique relève du génie puisque le propos sur l'état de notre société et la remise en cause du système médiatique élitiste est toujours d'actualité 42 ans après. Un film vraiment moderne qui mérite une autre vie et de la reconnaissance. Jean Yanne en plus d'être acteur et réalisateur s'occupe avec grâce de l'interprétation, de la composition et des paroles des différentes chansons. Totalement délirant l'idée qu'une radio puisse diffuser en boucle des chansons et de la publicité sur les produits deJésus Christ."Alléeeeluia !"
Une énorme décoonade en forme de satyre du monde la Radio. C'est plutôt réussi, les effets comiques fonctionnent plutôt bien et comportent des morceaux de bravoures comme celui ou Ginette Garçin chante avec l'accent espagnol. La très longue partie de radio vérité n'est pas toujours à la hauteur, mais comporte des moments très fort (le docteur qui avoue n'avoir pas vu un patient depuis 15 ans, la rubrique nécrologique complétement détournée). A noter que certains clins d'œil sont inscrits dans l'époque et sont aujourd'hui devenus illisibles (comme Vlady lisant "la cause du peuple", journal des gauchistes pro-chinois de l'époque, ou la mention "approuvé par le maire de Tours" sur une affiche, allusion à Jean Royer, sorte de père la pudeur hystérique. C'est plutôt bien filmé (beaucoup de plan séquences) et on passe un excellent moment (même si ça s'essouffle un peu vers la fin)
Jean Yanne, accompagné de son ironie légendaire a fait des ravages en 1972 lorsque «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil» est sorti au cinéma. En effet, avec cette comédie satirique, Jean Yanne s'attaque au monde la radio, de la religion et, plus largement, à la société de consommation du début des années 70. Le film se passe dans des studios de radio où naissent des publicités faisant appel à Dieu pour mieux vendre les produits de première utilité. Comme la lessive et le déodorant, pour ne citer qu'eux. Yanne ne se prive pas de se moquer de ces gros bonnets de la radio ayant recours à ces pratiques. Tout comme il dénonce un début d'érosion de la qualité des émissions de radio. Bien que le propos n'ait jamais semblé aussi actuel, ce film grinçant reste tout de même bien ancré dans son époque. De ce fait, un léger coup de vieux se fait ressentir. Toutefois insuffisant pour complètement altérer la pertinence des propos.
Jean Yanne se met lui même en scène dans cette satire du monde la radio et distille une fuck-you attitude jouissive tout au long du film. Satire pour le moins visionnaire de la dérive des médias dont le propos est toujours d'actualité. Yanne y expose donc sa profession de foi, sa vision de ce que devrait être le divertissement populaire, et pour ce faire s'entoure de sa bande de joyeux drilles. Entre tirades cultes, chansons iconoclastes et subversion totale et assumée, j'ai la nostalgie d'un temps révolu où un réalisateur pouvait vomir sa haine du système, être largement diffusé et remplir les salles. Et une minute de silence en forme de R.I.P. pour le cinéma français.
Dans cette comédie, Jean Yanne s’est prend à la radio et à la religion. Il fait une satire de la première en plaisantant sur la seconde, ce qui est une idée narrative intelligente mais le scénario à trop de mal à se mettre en place pour devenir passionnante. C’est dommage car cette attaque faite aux médias qui perdent leur intégrité reste un sujet qui reste à l’ordre du jour. En plus, la plupart des gags et des personnages sont issus d’un étrange humour burlesque inadéquat au concept du film.
Le meilleur film de et avec Jean Yanne. C'est rythmé, les acteurs sont bien dans le ton, ca balance... Une vraie bonne comédie meme si je regrette le nombre trop grand de chansons et spots pub (ca soule un peu a la longue) Je trouve la scene du licenciement de Jacques Francois sublime, meme si ce n'est qu'une vingtaine de secondes grave, poignante et superbement interpretée.