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Olivier Barlet
296 abonnés
396 critiques
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5,0
Publiée le 11 janvier 2024
Rosine Mbakam construit son film comme une fiction. Son esthétique n’est cependant pas fixée d’avance mais découle du comportement de chacun. La verve des échanges autant que la solidarité innervant les relations rendent passionnant autant qu’émouvant ce film de proximité. La personnalité de Pierrette, aussi battante que lucide, est magnifiée par la sincérité de la démarche de Rosine si bien que ce film tourné dans des situations dramatiques respire l’humour et la beauté. Pierrette n’a pas seulement du coeur, elle est sagace. Nous percevons à travers elle toute la complexité sociale d’un quartier, de cette constellation de nécessités et de survies, mais aussi combien la précarité économique a fragilisé les hommes et encouragé les femmes à gagner en autonomie. A travers le mannequin blanc qui regarde et se revêt de différents rôles, s’impose aussi la colonialité comme une donnée toujours présente, qui se marie aux affres de la politique pour perpétuer les obstacles. (lire l'intégralité de la critiquesur http://africultures.com/mambar-pierrette-et-les-prieres-de-delphine-de-rosine-mbakam-15945)
Mambar Pierrette n'est pas stricto sensu un documentaire mais bien une fiction, inspirée par le quotidien de la cousine de la réalisatrice camerounaise, laquelle joue son propre rôle avec une vitalité admirable. C'est que la vie de cette couturière de Douala, mère de 3 enfants et abandonnée par son mari, n'est pas des plus faciles, ayant subi une agression puis une inondation qui, cependant, ne sauraient l'abattre. Un portrait de femme qui lutte avec ses armes et ne s'en laisse pas compter, dans un environnement d'ailleurs principalement féminin, les hommes se faisant plutôt remarquer par leur absence ou leur lâcheté. Tout cela sonne très vrai, dans une ville en déshérence. Le propos est humble, avec une mise en scène très sobre qui illustre, sans pompe mais sans misérabilisme non plus, un sujet simple d'accès mais riche d'un sous-texte qui englobe aussi bien l'héritage colonial que la transmission difficile entre les générations, la dernière en date s'efforçant de s'affranchir des contraintes liées au patriarcat et à la corruption endémique. A sa manière, Mambar Pierrette est une héroïne, une autoentrepreneuse avec la tête sur les épaules et une volonté de ne pas se laisser aller à la désolation, devant les aléas de l'existence. La bonne nouvelle est que le film n'assène pas un discours mais fait passer ses modestes messages avec fluidité et intelligence.
C’est un bon film camerounais qui décrit le quotidien et la vie difficile et courageuse de Mamba Pierrette. Malgré les nombreuses difficultés qu’elle rencontre, elle fait face à la vie. On suit avec admiration son courage, sa résilience et sa détermination dans ce film bien construit et bien documenté.
Réalisatrice de plusieurs documentaires, Rosine Mbakam, qui a l'habitude de donner de la visibilité à ceux et celles qui n'en ont pas, continue de le faire avec son premier long-métrage qui est proche du registre qui l'a fait connaître. Après une travailleuse du sexe dans "Les prières de Delphine", la cinéaste s'intéresse à la vie quotidienne de Mambar Pierrette, une couturière qui lutte pour s'en sortir à Douala, au Cameroun. Clientes amies qui demandent des prix, pluies torrentielles qui menacent sa boutique, rien n'est facile pour cette femme qui a en plus des personnes à charge. Un portrait intime entre le drame et le documentaire, qui pour moi aurait dû être un autre documentaire. En tant que film, je trouve qu'il manque de force. Des conversations inutiles dans la boutique, une actrice principale inexpressive, des enjeux inexistants, le film n'est dramatiquement pas à la hauteur de la force quotidienne de cette femme...
Mambar Pierrette élève seule ses deux garçons à Douala au Cameroun. Sa vieille mère malade lui est à charge. Elle exerce ses talents de couturière dans une petite échoppe où défilent ses clients. Mais le sort s’acharne sur elle.
Camerounaise bamiléké, installée depuis 2012 en Belgique, Rosine Mbakam a déjà plusieurs longs métrages à son actif, où elle a documenté la difficulté d’être immigrée et camerounaise en Europe : "Les Deux Visages d’une femme bamiléké" (2016), "Chez Jolie Coiffure" (2018), "Les Prières de Delphine" (2021). Pour filmer "Mambar Pierrette", elle est retournée à Douala.
"Mambar Pierrette" se présente comme une oeuvre de fiction ; mais elle tire du côté du documentaire. Son héroïne est de tous les plans. Elle oppose son visage impassible aux coups du sort répétés qui s’abattent sur elle : sa vieille machine à coudre tombe en panne, des voyous la délestent de ses économies, des pluies diluviennes inondent sa maison et son atelier… Pour payer ses traites, elle n’a d’autre alternative que de solliciter la générosité de ses amis et de vider la tirelire de son cadet.
Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes l’an dernier, "Mambar Pierrette" est un film qui pâtit d’une mauvaise direction d’acteurs. Le jeu de son héroïne en particulier est dangereusement inexpressif. Son scénario repose sur l’alternance trop mécanique des visites des clientes qui rythment la vie de la couturière et des catastrophes qui s’abattent sur elle. Leur accumulation aurait pu, sans que l’histoire n’en soit modifiée, durer une demi-heure de plus ou de moins. Autre défaut : la frustration de ne rien voir de Douala ou du Cameroun, Rosine Mbakam préférant les scènes d’intérieur et les plans serrés.
Pierrette a la vie dure, sa mère invalide reste à la maison, le père de ses enfants est absent, ses clientes négocient en permanence les vêtements qu’elle confectionne pour elles et les intempéries de Douala mettent en péril cet équilibre déjà fragile. Mambar est un film sur une battante comme tant de femmes africaines qui affrontent seules leurs destins et dont l’argent est une source d’oxygène. Il est tourné à la manière d’un documentaire et représente un instantané de la vie de cette dame. Il n’y a pas vraiment de début ni de fin, c’est un film à l’image de son héroïne : modeste.
Le quotidien ordinaire mais difficile d'une mère courage de Douala. On pense à Félicité de A. Gomis, mais Piérette n'a rien du ''charisme'' de Félicité, mais le film fonctionne au moins aussi bien, avec la pression quotidienne qui pèse sur le personnage, son charme et son désir de ''bien faire''…
Le quotidien de Pierrette, couturière au Cameroun qui continue de se battre jour après jour, seule, face aux coups du destin pour subvenir aux besoins de sa famille. Je ne regarde en général rien avant les projections sur le film qui va être projeté. Mais pour cette fois, je vois que le film est un documentaire. Petit à petit les scènes s’enchainent et je trouve cela trop joué, trop mis en scène. Puis vient une scène d’agression qui ne laisse plus la place au doute : nous sommes devant un film qui oscille entre fiction et documentaire, et qui peine à convaincre dans les 2. Trop joué pour être un bon documentaire et trop lent et long pour être une fiction efficace. Dommage, le personnage est attachant et force l’admiration, le quotidien du Cameroun nous touche. Mais il reste une sensation d’entre 2 qui ne sert pas l’oeuvre finale.
Pierrette est la couturière de son village, mais aussi la confidente, celle toujours là pour les autres. Généreuse, elle élève seule ses deux enfants. Mais un jour, une inondation vient perturber sa vie et son quotidien. Un documentaire touchant racontant le Cameroun, sa précarité, ses traditions.
J'ai aimé Mambar qui se débat avec les tracas quotidiens mais aussi les grosses catastrophes. Mais j'ai trouvé dommage que les catastrophes s'enchainent rapidement ; que la caméra la suive de trop près, empêchant de voir la ville, les maisons des femmes qui lui commandent des robes. La réalisatrice s’appesantie un peu trop à mon goût sur la couture, ce qui prend du temps et empêche de saisir pleinement le cadre de la vie de Mambar. Dommage que la réalisatrice n'aie pas su choisir entre fiction et documentaire.
un beau portrait d'une femme courageuse qui affronte les difficultés de la vie tout en essayant d'offrir le meilleur à ses enfants et à sa mère. Les clientes sont également des personnages sympathiques et touchants, leurs relations avec Pierrette sont quasiment amicales. On plonge dans le quotidien du peuple au Cameroun, les obstacles auxquelles se heurtent les femmes sont nombreux, surtout si elles sont seules à faire vivre la famille , mais on trouve aussi une belle chaleur dans les relations familiales ou amicales.
Superbe film / documentaire d'une profonde humanité. On est aux cotés de cette femme, mère courage qui n'a pas d'autres choix que de se battre, et rester fière pour elle même et ses enfants. " Avoir un homme dans sa vie ce n'est pas une échelle, c'est un bonus" Voici une belle leçon de féminisme à la Camerounaise, ( film dans lequel on apprend également que c'est un pays où il ne fait pas bon non plus y être un artiste ) Bravo