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CyranoJACQUES
1 critique
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5,0
Publiée le 29 janvier 2024
Le réalisateur démontre une maîtrise remarquable de son art, naviguant avec brio à travers les complexités de son récit. À bord d'un vieux minivan de l'époque soviétique, le père et sa fille tentent avec peine d'insuffler un soupçon de rêve et d'évasion.
Portrait sans concession d'un pays où règne l'ennui, la désespérance, la violence, c'est sans doute le thème de ce film russe dont l'auteur choisit de ne rien dire, comme en témoigne le mutisme des personnages, témoignages de son désarroi ultime.
Un père et sa fille parcourent les montagnes du Caucase à bord d'un van, afin de projeter des films à des villageois privés de distractions culturelles.
La seule grâce qui sera accordée au personnage principal sera montrée dans un plan ultime qui renforce la noirceur du propos.
Destiné au spectateur patient intéressé par le cinéma d'auteur, se rattachant au slow cinéma et au road movie (les préoccupations artistiques du hongrois Béla Tarr ne me semblent pas éloignées de ce titre russe) appréciera sans doute " la grâce" et l' horizon bouché dont il témoigne.
il faut accepter le parcours de ces deux taiseux pendant 2h pour comprendre ce qui les lie et ce qui va les séparer. on y ressent la tension extrême dans leur quotidien aussi trivial que fascinant par le cadrage dans un environnement décadent de contrées russes déshéritées.
On s'ennuie à mourir devant ce film ultra lent avec des taiseux dans une Russie moche. Même le bord de mer est moche. Être "indépendant" ne justifie pas tout à l'aune de l'art. Dommage, ça doit vouloir parler d’adolescence et de deuil certainement. Je précise que je suis resté jusqu'au bout des 1h59, par respect des techniciens et acteurs du film, et sûrement dans le secret espoir d'un rebondissement...
Ce film est un Tolstoi des temps modernes ! on sent l'âme russe entourée par un cahos sociétal et humain. Seul le père et la fille dans un mini-van poussif de l'époque sovietique Essaient d'apporter un brin de rêve et d'évasion avec beaucoup de difficulté. un film intense à voir absolument.
un film qui met du temps à révéler son secret, donc soyez patient . Le temp est gris, il fait froid, il y a du vent, et l'on suit un van dans le Sud ouest de la Russie......Les dialogues sont minimalistes, les personnages aussi, au plus sept ou huit rencontres en deux heures.....Ce n'est pas la chaleur humaine qui les caractérise, et le tout peut sembler austère, comme le climat et les paysages sans arbres.....Le père et sa fille ne se parlent pas beaucoup, on peut le dire, mais ils se comprennent surtout elle, du haut de ses quinze ans??? Je me suis souvent demandé quel était le message du film, et le rapport peu évident avec le titre admirable...Ce n'est pas la grâce qui m'a touché, mais un sentiment sauvage et rustre, la dureté de la vie en Russie.....In fine, je ne sais si le film plaira ou pas, je suis circonspect, mais c'est vrai que la fin rachète l'apparente simplicité du scénario, ce sera le mot de la fin???La scène finale rend tout son crédit au film.....Je conseille sans insister.....à revoir peut être pour s'imprégner davantage du climat du film.....
Je suis allé voir le film séduit par la bande annonce mais au final même si il tient les promesses d'un film russe "arty" je m'y suis plutôt ennuyé à l'instar de l'héroine qui passe le film à chercher à s'émanciper d'un père aimant mais maladroit. Il reste des belles images de la russie profonde et la curiosité de découvrir ces communautés perdues au milieu des steppes
Je qualifie le film avant tout de road movie. Un road movie russe, c'est pas banal. Le réalisateur Ilya Povolotsky nous amène du Caucase, l'été, vers la mer de Barents, quand les frimas arrivent. Il nous raconte que le van a parcouru 5000km et que la Covid a décidé pas mal du scénario. Il nous précise avant la projection, que si on aime le cinéma d'action, on va être déçu et que le film est lent (très volontairement). La Grâce est sont premier long métrage de fiction, et une partie des paysages avait fait l'objet de l'un de ses documentaires. C'est un film taciturne, et les premières paroles se font attendre. En outre, le père et la fille sont renfermés. On vit l'aventure sur la route et les chemins avec eux, jusqu'au blocage final. Le film est aussi un film d'initiation.
Austère et dépouillé, le long métrage semble s'inscrire dans la lignée des démarches menées naguère par Wenders, Tarkovski ou Angelopoulos. Si le projet de la réalisatrice semble moins novateur de nos jours (on pourrait même parler de nouvel académisme), son talent est réel et ce road movie minimaliste sur paysages arides mérite le détour.
Ce premier film de ce réalisateur russe est bien réalisé quoiqu’un peu lent dans son déroulé. C’est néanmoins un bon road-movie à travers la Russie qui nous permet d’admirer les beaux paysages traversés par un père et sa fille. Sur le plan technique, les cadrages sont d’ailleurs plutôt bien réussis. Le film nous permet également de découvrir une partie de la Russie de la campagne où leurs habitants se sentent isolés et ont le blues. Par contre, le scénario manque un peu de rythme dans sa narration et certaines séquences nous paraissent longues et répétitives.
La Grâce fait partie de ces films que l'on aimerait aimer davantage, parce qu'ils le méritent très certainement et parce que les choses qui nous frustrent auraient pu aisément être gommées. En gros, c'est le manque d'informations sur les personnages qui font penser ainsi, au fil de dialogues bien trop rares et de questions posées par l'un ou l'autre des protagonistes sans que son interlocuteur ne daigne lui répondre ou alors après un silence pesant et peu naturel. A part cela, La Grâce est une œuvre plus que digne d'intérêt de par la densité de sa mise en scène, pour dresser un portrait implacable de la Russie profonde, à l'écart des clichés habituels, car non, n'y figure aucune beuverie à la vodka. Le film s'efforce de brouiller les repères temporels mais il doit se situer à la fin du communisme et déroule un road-trip, du sud au nord du pays, qui s'affranchit là encore de toute précision géographique. Au cœur de La Grâce se situe la relation complexe entre un père et sa fille, qui gagnent leur vie dans de sombres trafics, en dehors de leur activité de cinéma itinérant. Quant au réalisateur, Ilya Povolotsky, qui s'est exprimé clairement contre la guerre en Ukraine, lors de son passage à Cannes, l'on ne peut qu'espérer qu'il ait l'occasion de tourner à nouveau, eu égard au talent évident de mise en scène qu'il démontre dans son premier long-métrage de fiction..