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siromenthe
1 abonné
4 critiques
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3,5
Publiée le 12 février 2024
On se laisse porter par la photographie époustouflante, sûrement éponyme du film; qui nous fait voyager avec les protagonistes et nous laisse, grâce a leur absence de dialogue, s’immerger avec eux et vivre la même houle, la même mer et le même froid qu’eux. Certains cadrages, notamment ce plan d’éolienne dans la bande annonce, est à la hauteur de sa promesse lorsqu’on le voit en grand écran. La colorimétrie est très diverse et propose, dans certaines scènes de nuit du van, un univers très spécifique. Une direction artistique donc, très réussie.
Malheureusement cela ne contrebalance pas assez face à plusieurs faiblesses; De fait, un film lent pendant lequel on a parfois l’envie de regarder l’heure, et le temps s’écoule sans réelle accroche narrative. Et malgré le déplacement géographique constant des personnages, le spectateur, par le biais de la caméra, reste bien fixe. C’est d’autant plus frustrant que certaines scènes en caméra portée bien plus vives nous confirment que la réalisation maîtrise aussi ces codes de cinéma propre à film plus mouvementé.
Et puis c’est ce genre de film dans l’ambiance cinéma d’auteur intellectuellement inaccessible où le silence entre chaque personnage -souligné par la lenteur des plans- est si présent qu’on pourrait croire que le film ne veut pas même pas dialoguer avec son audience, ce qui incite le spectateur à se distancer des personnages.
C’est avec ce silence que de nombreux enjeux narratifs semblent se désamorcer d’eux mêmes par manque de clés données au spectateur. spoiler: Pourquoi la fuite du village ? Qui est cette femme sur la première séquence ? Des pistes d’interprétations sont données mais pas assez pour que la lassitude ne prenne pas le pas sur le scénario, spoiler: malgré la question du deuil dont on se doute au fur et à mesure qui est confirmée à la fin.
Enfin le contraste sonore avec certains moments musicaux sont étonnamment amenés, où l’intensité dramatique que l’on se construisait de manière subjective et autonome nous est imposée sans que l’on comprenne quel rôle elle joue vraiment.
Tristesse par les paysages. Ennuie par des dialogues réduits au plus succinct ( une phrase/une réponse toutes les 10 minutes). Austérité des visages. Rudesse des personnages. J'ai cédé à la tentation de sortir au bout d'une heure.
Road movie où des paysages dévastés sont les parfaits prolongements des espaces mentaux de ces père et fille en plein deuil. Tourné sur pellicule Kodak, ce qui devient rare.
Jamais vu film plus ennuyeux. Les paysages de la Russie sont moches même le bord de mer . Les personnages sonnent faux , on reste étonné de la fin . Heureux par contre que ce soit fini .
Un très beau film russe taiseux, contemplatif souligne par un décor magnifique et dure de l arriere pays soviétique, on ressent tout au long du film la dureté de cette vie et surtout le malaise et l incompréhension entre cette fille et son père dont on devine très rapidement de quoi il s agit. Un très beau film émouvant et une très belle interprétation de cette jeune fille qui porte le film
Un beau film, très bien réalisé. Encore un réalisateur russe inventif qui a des choses à nous montrer, à nous raconter. La Grâce/ le Bonheur est une œuvre artistique loin de toute superficialité.
Une fois de plus le cinéma RUSSE nous donne un coup de poing en pleine figure ! Le drame absolu et une dernière scène qui est le commencement d'un tout ! Impossible de manquer ce chef d'oeuvre!
Un film très lent – trop lent – qui analyse avec talent les relations difficiles entre un père veuf taciturne et sa fille unique au cours d’un road-movie dans les paysages froids et ingrats des steppes farouches du Caucase et de la mer de Barents – où je ne partirai certainement pas en vacances. Par certains côtés désolés ce film m’a évoqué le chef-d’œuvre de Fellini : la Strada... La mise en scène est très travaillée mais parfois absconse.
Comme BLS Moviedebrief, je pense que le travail accompli mérite un minimum de respect et je mets une étoile. Mais je ne recommande à personne d'aller voir ce pensum. À vrai dire, plus que l'ennui, c'est la gêne qui m'a pris : gêne pour les clichés les plus éculés qui s'enchaînent les uns après les autres dans une ambiance "typiquement russe" (maisons détruites, alcool, militaires, etc.). Je précise que je suis fan de Tarkovski.
Les paysages semi-désertiques traversés par les personnages de Grace ne sont pas particulièrement accueillants. Battus par le vent et le froid, ils donnent l’impression que « l’été a été annulé » comme le disent les rares habitants de la région. Ils possèdent pourtant une beauté sévère et mystérieuse et c’est une description que l’on pourrait faire du film dans son ensemble. En effet, il n’est pas forcément aisé de trouver la porte d’entrée de ce film d’errance ou rien n’est réellement expliqué, mais une certaine récompense attend celle et ceux qui acceptent de s’y perdre. Dans ces paysages désolés d’un monde fantôme aux couleurs perpétuellement automnales, un homme et sa fille adolescente roulent à bord d’un van. On ne connait pas leur nom ni leur destination, la jeune fille d’environ 16 ans, est assez révoltée (Maria Lukyanova, magnétique), le père renfrogné ‘Gela Chitava), l’un et l’autre tout autant taiseux…le scénario donne délibérément très peu de contexte et les dialogues sont relativement peu nombreux. Père et fille n’ont trouvé que le silence pour transporter avec eux le poids de leurs solitudes endeuillées, ponctuées par des rencontres fortuites… Leur van contient le matériel d’un cinéma itinérant qu’ils viennent planter bon an mal an dans des coins où seuls des rustres peuvent survivre et où mêmes les poissons sont frappés de la peste…. Ils survivent en vendant de la nourriture et des boissons pendant les projections, trafiquotant des cassettes et des DVD... Tourné à l’ancienne sur pellicule, de la République de Kabardino-Balkarie à la mer de Barents, ce premier film de fiction a été tourné par Ilya Povolotsky avant la guerre de 2022…Il s’agit aussi du dernier film russe à avoir été sélectionné à Cannes (Quinzaine des réalisateurs) … Il en est ressorti sans récompense, et pourtant, il combine tous les ingrédients correspondant à la définition que beaucoup de cinéphiles ont d’un « grand film », c’est à dire une parabole taiseuse sur la condition humaine filmée avec lenteur et majesté dans des décors bruts (on est en droit de juger cette définition vieillotte ou imparfaite) …. Les dialogues sont minimalistes, les personnages aussi, au plus sept ou huit rencontres en deux heures…Ce n'est pas la chaleur humaine qui les caractérise, et le tout peut sembler austère, comme le climat et les paysages sans arbres… Je me suis demandé quel était le message du film, et le rapport peu évident avec le titre admirable...Ce n'est pas la grâce qui m'a touché, mais l’atmosphère âpre et désenchantée qui caractérise souvent le cinéma postsoviétique…
Road-trip avec deux taiseux, un père et sa fille, au volant de leurs van à travers les paysages désolés des confins de la Russie. De temps en temps ils s'arrêtent pour projeter un film à des villageois qui ne connaissent pas internet ou pour vendre sous le manteau des dvd de films asiatiques à des chauffeurs de poids-lourds en manque de tendresse. Il y a un but à tout ça mais quand on le comprends c'est déjà trop tard, on est confit par l'ennui depuis bien longtemps.
Un film lent, avec un scénario minimaliste, et pourtant intense, poétique, avec une caméra qui retient vraiment l’attention.
Sur la forme c’est un road-movie de 5000 km du Caucase au nord de la Russie, un drame sur les années post-communistes avec une population complètement désorientée. Il offre des paysages hallucinants, tantôt somptueux mais le plus souvent signes du désastre que le Russie profonde a connu à cette époque.
Le côté documentaire est sensible, mais c’est le récit de deux solitudes qui intéresse le réalisateur. Deux anti-héros taiseux, qui croisent dans ce périple des gens sans vraiment les rencontrer. Nous ne connaîtrons aucun nom, aucun prénom… Le père comme la fille semblent dans une fuite éperdue, dont nous comprendrons le sens à la toute fin du film. Mais c’est aussi l’histoire de l’émancipation de la fille, protégée à la limite de l’emprisonnement par son père, l’histoire de son passage à l’âge adulte. Et cela fonctionne, le spectateur est à l’unisson de leur solitude, de cette nécessité du lendemain, du besoin de trouver sens.
Caméra : des travellings d’anthologie pour prendre la dimension des paysages, conclus par des zooms sur les personnages que l’on distingue à peine. Des effets de profondeur de champ comme on a rarement vus. Une image sombre le plus souvent, qui accompagne le vague à l’âme de nos héros. Mais avec des visages lumineux, tantôt tristes tantôt habités par le sourire. Où se révèlent la sensibilité et l’humanité profonde de ce film.
Où se trouve la grâce ? Pas dans des territoires désolés, d'une tristesse et d'une laideur repoussante, aux confins de la Russie et de la Géorgie. Pas dans une mer empoisonnée. Pas dans un van déglingué qui n'en peut mais. Pas dans les vils trafics de DVD sulfureux. Pas même dans la relation père-fille, engagés à deux dans un road trip sans issue certaine. Pas non plus dans les rencontres, taiseuses, maladroites, ratées, en tout cas inabouties. Non, elle se trouve dans les gros plans de visages : voilà les vrais paysages. Dans le reflet de la lumière dans les yeux, sur des vitres, dans les demi-sommeils, les attentes pleines d'espoir, les regards éperdus d'un garçon solitaire... elle est là où on la cherche, dans un dernier geste de sublime humanité, dans le sens que l'on veut donner à la vie, à sa vie. Toute réponse est une autre question, toute échappée se fait belle. Tout voyage filmé est une ode au cinéma, surtout quand on se fait foi de transporter des films de villages isolés en villages perdus. Les personnages semblent anesthésiés, léthargiques, comme ankylosés (et tous d'un grand réalisme) : c'est la fiction qui les ranime. Avec la grâce vient finalement la beauté.