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JUJUBE20
30 abonnés
59 critiques
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4,0
Publiée le 30 janvier 2024
Où se trouve la grâce ? Pas dans des territoires désolés, d'une tristesse et d'une laideur repoussante, aux confins de la Russie et de la Géorgie. Pas dans une mer empoisonnée. Pas dans un van déglingué qui n'en peut mais. Pas dans les vils trafics de DVD sulfureux. Pas même dans la relation père-fille, engagés à deux dans un road trip sans issue certaine. Pas non plus dans les rencontres, taiseuses, maladroites, ratées, en tout cas inabouties. Non, elle se trouve dans les gros plans de visages : voilà les vrais paysages. Dans le reflet de la lumière dans les yeux, sur des vitres, dans les demi-sommeils, les attentes pleines d'espoir, les regards éperdus d'un garçon solitaire... elle est là où on la cherche, dans un dernier geste de sublime humanité, dans le sens que l'on veut donner à la vie, à sa vie. Toute réponse est une autre question, toute échappée se fait belle. Tout voyage filmé est une ode au cinéma, surtout quand on se fait foi de transporter des films de villages isolés en villages perdus. Les personnages semblent anesthésiés, léthargiques, comme ankylosés (et tous d'un grand réalisme) : c'est la fiction qui les ranime. Avec la grâce vient finalement la beauté.
La Grâce fait partie de ces films que l'on aimerait aimer davantage, parce qu'ils le méritent très certainement et parce que les choses qui nous frustrent auraient pu aisément être gommées. En gros, c'est le manque d'informations sur les personnages qui font penser ainsi, au fil de dialogues bien trop rares et de questions posées par l'un ou l'autre des protagonistes sans que son interlocuteur ne daigne lui répondre ou alors après un silence pesant et peu naturel. A part cela, La Grâce est une œuvre plus que digne d'intérêt de par la densité de sa mise en scène, pour dresser un portrait implacable de la Russie profonde, à l'écart des clichés habituels, car non, n'y figure aucune beuverie à la vodka. Le film s'efforce de brouiller les repères temporels mais il doit se situer à la fin du communisme et déroule un road-trip, du sud au nord du pays, qui s'affranchit là encore de toute précision géographique. Au cœur de La Grâce se situe la relation complexe entre un père et sa fille, qui gagnent leur vie dans de sombres trafics, en dehors de leur activité de cinéma itinérant. Quant au réalisateur, Ilya Povolotsky, qui s'est exprimé clairement contre la guerre en Ukraine, lors de son passage à Cannes, l'on ne peut qu'espérer qu'il ait l'occasion de tourner à nouveau, eu égard au talent évident de mise en scène qu'il démontre dans son premier long-métrage de fiction..
Ce film est un Tolstoi des temps modernes ! on sent l'âme russe entourée par un cahos sociétal et humain. Seul le père et la fille dans un mini-van poussif de l'époque sovietique Essaient d'apporter un brin de rêve et d'évasion avec beaucoup de difficulté. un film intense à voir absolument.
Road-trip avec deux taiseux, un père et sa fille, au volant de leurs van à travers les paysages désolés des confins de la Russie. De temps en temps ils s'arrêtent pour projeter un film à des villageois qui ne connaissent pas internet ou pour vendre sous le manteau des dvd de films asiatiques à des chauffeurs de poids-lourds en manque de tendresse. Il y a un but à tout ça mais quand on le comprends c'est déjà trop tard, on est confit par l'ennui depuis bien longtemps.
Une fois de plus le cinéma RUSSE nous donne un coup de poing en pleine figure ! Le drame absolu et une dernière scène qui est le commencement d'un tout ! Impossible de manquer ce chef d'oeuvre!
un film qui met du temps à révéler son secret, donc soyez patient . Le temp est gris, il fait froid, il y a du vent, et l'on suit un van dans le Sud ouest de la Russie......Les dialogues sont minimalistes, les personnages aussi, au plus sept ou huit rencontres en deux heures.....Ce n'est pas la chaleur humaine qui les caractérise, et le tout peut sembler austère, comme le climat et les paysages sans arbres.....Le père et sa fille ne se parlent pas beaucoup, on peut le dire, mais ils se comprennent surtout elle, du haut de ses quinze ans??? Je me suis souvent demandé quel était le message du film, et le rapport peu évident avec le titre admirable...Ce n'est pas la grâce qui m'a touché, mais un sentiment sauvage et rustre, la dureté de la vie en Russie.....In fine, je ne sais si le film plaira ou pas, je suis circonspect, mais c'est vrai que la fin rachète l'apparente simplicité du scénario, ce sera le mot de la fin???La scène finale rend tout son crédit au film.....Je conseille sans insister.....à revoir peut être pour s'imprégner davantage du climat du film.....
On s'ennuie à mourir devant ce film ultra lent avec des taiseux dans une Russie moche. Même le bord de mer est moche. Être "indépendant" ne justifie pas tout à l'aune de l'art. Dommage, ça doit vouloir parler d’adolescence et de deuil certainement. Je précise que je suis resté jusqu'au bout des 1h59, par respect des techniciens et acteurs du film, et sûrement dans le secret espoir d'un rebondissement...
Austère et dépouillé, le long métrage semble s'inscrire dans la lignée des démarches menées naguère par Wenders, Tarkovski ou Angelopoulos. Si le projet de la réalisatrice semble moins novateur de nos jours (on pourrait même parler de nouvel académisme), son talent est réel et ce road movie minimaliste sur paysages arides mérite le détour.
Je qualifie le film avant tout de road movie. Un road movie russe, c'est pas banal. Le réalisateur Ilya Povolotsky nous amène du Caucase, l'été, vers la mer de Barents, quand les frimas arrivent. Il nous raconte que le van a parcouru 5000km et que la Covid a décidé pas mal du scénario. Il nous précise avant la projection, que si on aime le cinéma d'action, on va être déçu et que le film est lent (très volontairement). La Grâce est sont premier long métrage de fiction, et une partie des paysages avait fait l'objet de l'un de ses documentaires. C'est un film taciturne, et les premières paroles se font attendre. En outre, le père et la fille sont renfermés. On vit l'aventure sur la route et les chemins avec eux, jusqu'au blocage final. Le film est aussi un film d'initiation.
il faut accepter le parcours de ces deux taiseux pendant 2h pour comprendre ce qui les lie et ce qui va les séparer. on y ressent la tension extrême dans leur quotidien aussi trivial que fascinant par le cadrage dans un environnement décadent de contrées russes déshéritées.
Un père et sa fille vivent dans un van en organisant des protections de films dans des territoires reculés. Ensemble, ils affrontent aussi le deuil avec la perte de la mère. Leur voyage, au cœur d’une Russie hostile et violente est captivant par moment et soporifique le plus souvent. Les images sont plutôt belles, mais le manque de dialogues dessert complètement une histoire qui pourrait toucher en plein cœur.
Je suis allé voir le film séduit par la bande annonce mais au final même si il tient les promesses d'un film russe "arty" je m'y suis plutôt ennuyé à l'instar de l'héroine qui passe le film à chercher à s'émanciper d'un père aimant mais maladroit. Il reste des belles images de la russie profonde et la curiosité de découvrir ces communautés perdues au milieu des steppes
Un film lent, avec un scénario minimaliste, et pourtant intense, poétique, avec une caméra qui retient vraiment l’attention.
Sur la forme c’est un road-movie de 5000 km du Caucase au nord de la Russie, un drame sur les années post-communistes avec une population complètement désorientée. Il offre des paysages hallucinants, tantôt somptueux mais le plus souvent signes du désastre que le Russie profonde a connu à cette époque.
Le côté documentaire est sensible, mais c’est le récit de deux solitudes qui intéresse le réalisateur. Deux anti-héros taiseux, qui croisent dans ce périple des gens sans vraiment les rencontrer. Nous ne connaîtrons aucun nom, aucun prénom… Le père comme la fille semblent dans une fuite éperdue, dont nous comprendrons le sens à la toute fin du film. Mais c’est aussi l’histoire de l’émancipation de la fille, protégée à la limite de l’emprisonnement par son père, l’histoire de son passage à l’âge adulte. Et cela fonctionne, le spectateur est à l’unisson de leur solitude, de cette nécessité du lendemain, du besoin de trouver sens.
Caméra : des travellings d’anthologie pour prendre la dimension des paysages, conclus par des zooms sur les personnages que l’on distingue à peine. Des effets de profondeur de champ comme on a rarement vus. Une image sombre le plus souvent, qui accompagne le vague à l’âme de nos héros. Mais avec des visages lumineux, tantôt tristes tantôt habités par le sourire. Où se révèlent la sensibilité et l’humanité profonde de ce film.
Un homme taiseux et une jeune fille boudeuse sillonnent le Caucase russe à bord d’un vieux van rouge à bout de course. Lentement on comprend qu’ils sont père et fille et qu’ils s’arrêtent dans des villages reculés pour y projeter sur un écran blanc des films et y vendre sous le manteau des DVD interdits. Leur errance les mènera sur les bords de la mer de Barents.
Ilya Povolotsky est un jeune réalisateur russe exilé en France. Son premier film a été sélectionné à la Quinzaine des cinéastes à Cannes. Cette entrée en matière pose question. Apprécierait-on différemment ce film si son réalisateur n’était pas réfugié politique ? Aurait-il été sélectionné à Cannes s’il avait été un thuriféraire de Vladimir Poutine ?
"La Grâce" est un film aride et exigeant. Son titre louche du côté de Bresson, de Tarkovsky, de Bergman ou de Bruno Dumont. Excusez du peu. De quoi parle-t-il ? D’une relation père-fille sans parole, de deuil, d’émancipation…
Je comprends qu’on puisse le tenir pour un chef d’oeuvre. Je comprends tout aussi bien qu’on puisse s’y ennuyer copieusement. C’est que "La Grâce" dure près de deux heures alors que son propos aurait pu, sans préjudice, tenir en moins d’une heure trente. Estimons nous heureux : il aurait pu durer trois heures !
Que s’y passe-t-il ? Quasiment rien. On y voit ce fameux minivan rouge sillonner la campagne.. Aux langues utilisées – le géorgien, le balkar, l’adyguéen – on comprend qu’on est au nord du Caucase. Quasiment aucun mot n’est échangé entre la fille et son père, qui entretient quelques liaisons avec des inconnues de passage au grand dam de sa fille, laquelle de son côté, se languit de connaître un premier amour émancipateur.
Sans transition – ou alors l’ai-je raté dans un moment d’assoupissement – on se retrouve dans une station météorologique désaffectée sur les bords d’un océan glacé. Il faut lire le dossier de presse pour apprendre qu’il s’agit de la mer de Barents, à quatre mille kilomètres au nord. C’est là que se déroule l’ultime scène finale, qu’on avait devinée par avance et qu’on attendait impatiemment depuis deux bonnes heures.