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4,5
Publiée le 11 mars 2024
Le cinéma jordanien se fait rare en France. Il est donc intéressant de se pencher sur la trouvaille Inchallah un fils. Ce drame peut s'attaquer sous différents angles ce qui le rend pertinent dans son approche de la société jordanienne.
Pour faire simple, Nawal, dont le mari meurt, se retrouve dans la complexité de la succession selon les règles religieuses. Premier élément, il y a déjà le cheminement de cette femme qui doit faire le deuil de son mari. En parallèle, elle assume ses responsabilités de mère malgré la douleur et ce chamboulement terrible. Dans ce rôle, la palestinienne Mouna Hawa est exceptionnelle.
C’est alors que vient le thème complexe de la succession qui est vraiment difficile à vivre pour elle. Étant une femme avec une fille unique, c'est le frère de son défunt mari qui a le pouvoir sur la succession. Du jour au lendemain, elle peut donc tout perdre. Être à la rue et ne plus avoir la garde de sa fille. On peut, d'un certain regard, voir ça comme une critique du système religieux mis en place en Jordanie.
Inchallah un fils ne s’arrête pas à cette unique lecture. Finalement, le problème vient-il du système en lui-même ou de l’homme corrompu ? Alors que les règles ont été établies dans un certain esprit moral, celles-ci sont détournées par l’avidité.
Il n’y a pas une vérité générale dans tout ce marasme. Enfin si, peut-être une seule, pour être libérée de ce poids, Nawal doit être enceinte d’un garçon. Une attente comme un signe divin pour contrecarrer les règles religieuses la privant de tout.
Excellent 1er film de Amjad Al Rasheed bénéficiant d'un suspens qui monte à petit feu et servit par une actrice éblouissante en la personne de Mouna Hawa ! Le film dénonce les ravages du patriarcat avec ses lois ancestrales et s’impose comme un plaidoyer puissant, nécessaire et porté par la grâce !
A vu le film jordanien "Inchallah un fils" d'Amjad Al Rasheed dont c'est la première oeuvre. Film passionnant par bien des points. Tout d'abord politique et sociologique. Nawal a 30 ans, une fille et est infirmière à domicile chez une famille catholique. Quand elle devient veuve elle doit se battre contre sa belle-famille qui va hériter automatiquement de la moitié de ses peu de biens car elle n'a pas de fils. Nawal est seule avec sa force de caractère face à ses beaux-frères avides, son frère lâche, des juges masculins qui expédient les arrêts en 3 minutes, les femmes âgées qui par résilience adoptent le camps du patriarcat. La voiture de son défunt mari sera son seul espoir de liberté alors qu'elle ne sait pas conduire. La mise en scène est sobre parfois un peu trop discrète et aurai mérité d'être plus inventive (comme sait le faire le génial réalisateur iranien Saeed Roustaee) pour accompagner encore plus l'héroïne dans son périple ardu. Le scénario est un autre point fort de ce film qui sans être misérabiliste ni didactique aborde les sujets de l'avortement, harcèlement moral, le poids de la société pour rendre invisible une femme jeune et veuve... Et bien sûr il faut souligner la prestation remarquable de l'actrice palestinienne Mouna Hawa dont tout le film repose sur les épaules et qui par son jeu très sobre mais magnétique captive en permanence le spectateur.
Nawal est la mère comblée d’une petite fille, Nura, et essaie d’avoir un second enfant avec son mari quand celui-ci décède brusquement dans son sommeil. À la perte brutale de son époux s’ajoute bientôt la révélation des conditions de sa succession. En l’absence d’héritier mâle, elle échappera à Nawal au bénéfice du frère de son époux, qui héritera de la moitié de ses biens et de la garde de Nura.
"Inchallah un fils" nous vient de Jordanie, un pays quasiment absent de la carte des cinémas du monde. C’est le premier film de son réalisateur. C’est aussi le premier film jordanien à avoir jamais été projeté en sélection officielle à Cannes à la Semaine internationale de la critique 2023.
Son pitch pourrait laisser augurer une énième dénonciation, très bien pensante, du patriarcat qui prévaut dans certains pays musulmans où le droit institutionnalise l’infériorité de la femme. Sa sortie le 6 mars, l’avant-veille de la Journée internationale des droits des femmes n’en serait que plus pertinente.
Fort heureusement "Inchallah un fils" ne se réduit pas à cette dimension-là. Si la condition féminine en terre d’Islam est son motif, son scénario, étonnant de maîtrise, surtout pour un premier film, accumule les rebondissements et pousse Nawal dans ses retranchements.
On pense aux films iraniens qu’on a tant aimés et à leur ambiance étouffante : "Une séparation" (2011), "Nahid" (2014) "Juste une nuit" (2022). J’ai pensé aussi aux films des frères Dardenne et aux dilemmes moraux auxquels leurs personnages étaient confrontés. Dernière référence, en raison de son sujet et de son dénouement : le récent film brésilien "Levante".
Tandis que Nawal essaie par tous les moyens d’obtenir un test de grossesse positif – grâce auquel un délai de neuf mois lui serait accordé dans l’attente de l’hypothétique naissance d’un fils avant de régler la succession – qu’elle hésite même à prendre un amant pour tomber enceinte, la fille des riches Jordaniens chez qui elle travaille tombe enceinte et souhaite avorter. Ainsi semblent s’esquisser deux portraits de femme, de milieux très différents, toutes deux confrontées à un ordre inique : celui qui oblige la première à enfanter un fils et qui refuse à la seconde le droit de disposer de son corps. S’ouvre au scénario une issue toute tracée : l’échange des identités et des tests. Mais, "Inchallah un fils" a l’intelligence de refuser cette facilité et d’imaginer un dénouement à la fois inattendu et crédible.
Film jordanien réussi. Les démêlés courageux d’une jeune veuve, mère d’une petite fille, avec ses beaux-frères et son frère qui tiennent à la maintenir sous leur coupe et à la déposséder de ses biens conformément au droit coranique. Très bons acteurs. Film émouvant qui ne manque pas d’humour et qui me rend reconnaissante d’être une femme en France.
A la mort de son mari, une femme doit se battre contre tout un système dans lequel les femmes n'ont pas leur mot à dire, et plus particulièrement contre les hommes de sa belle-famille pour conserver ce qu'elle possède, dont la garde de sa fille.
Premier film jordanien sélectionné à Cannes, et qui a été proposé à l'Oscar du Meilleur Film Etranger mais qui n'a pas été retenu dans la shortlist des cinq nommés.
Si l'ensemble reste classique et la réalisation assez académique, l'on se laisse petit à petit prendre au jeu par ce récit qui dénonce les ravages du patriarcat mais qui dresse un beau portrait de femme résolue à ne pas se laisser faire, alors que tous les pièges semblent se refermer sur elle.
L'on pense forcément au cinéma d'Asghar Farhadi, même si le film n'atteint pas le même degré de tension. Il pare en revanche son personnage principal d'une certaine forme d'humour et d'un recul assez inattendus. Si la première moitié du film est assez convenue, la nécessité pour cette femme de prouver qu'elle est enceinte (parce qu'avoir un garçon changerait tout) procure un intérêt croissant pour le récit.
En ne plaçant pas son héroïne dans une position de victime, le long métrage ne s'appesantit pas et insuffle une belle force de vie. Un film « de survie, d’émancipation et d’espoir », comme le décrit son réalisateur.
Dur d'être une jeune veuve en Jordanie ! Mais elle se défend, s'accroche à ce pick up à moitié payé alors qu'elle ne conduit pas... Et à sa fille que l'oncle qui revendique sa part d'héritage cherche à lui prendre. Un fils posthume la sauverait... Suspens...
Très beau film qui nous vient de Jordanie et qui trouve un écho à certains films iraniens comme "juste une nuit". A la mort de son mari, une femme est harcelée par sa belle famille qui veut mettre la main sur ses biens et ne ménage pas ses efforts car elle n'a qu'une fille. La solution :spoiler: prétendre qu'elle attend un enfant.
Le film peut sembler sombre et désespérant mais il n'en est rien car l'héroïne au fur et à mesure du film prend de l'assurance pour une fin solaire.
C'est super bien filmé, scénarisé, monté et interprété.
Si vous n'êtes pas habitués au cinéma du monde, allez voir ce film en espérant que vous prendrez le virus comme moi !
Très bon film, scénario intelligent montrant de façon progressive le patriarcat étouffant (c'est un euphémisme) subsistant dans ce pays affichant pourtant en façade une certaine modernité. La fourberie du beau-frère et la lâcheté du frère ne sont pas contrebalancés par l 'ambiguïté de l'attitude de son collègue kiné. Les acteurs sont très justes, en particulier l'héroïne qui cherche désespérément à s'en sortir.
Nawal/Mouna Hawa est une veuve épleurée, mère d'une fillette adorable et qui semble merveilleusement entourée par la famille et sa belle-famille jusqu'au moment où il est question d'argent. Le film évite alors un manichéïsme trop caricatural car les questions d'argents parasitent aussi bien les héritages occidentaux, il y a aussi une notion de dettes ce qui laisserait à penser que sans cette dette la belle-famille aurait laissé sa part à Nawal ?! On n'en doute, mais jamais le récit ne permet réellement de percer cette question. Dommage, car sans cette dette, le beau-frère pourrait aussi demander son héritage et la dimension générale du film serait encore plus à charge. Nawal lutte comme elle le peut, et croise alors d'autres femmes qui sont chacune un pan d'un féminisme au purgatoire des Ayatollahs. Le scénario est plein d'acuité et juste, réaliste dans une narration fluide et logique mais qui termine dans une conclusion frustrante, et tous cas non concluante... En conclusion, un beau et bon film, merveilleux portrait d'une femme en détresse mais on perçoit dans le film le poids d'un financement jordanienne d'état ou du moins l'influence d'un Islam omniprésent qui biaise un peu le récit. A conseiller néanmoins. Site : Selenie.fr
Une très belle surprise venant de Jordanie. J'attendais ce film sélectionné à Cannes et je n'ai pas été déçu. J'ai été embarqué par cette histoire qui est un vrai thriller social qui m'a fait penser aux films de Asghar Farhadi. Ce portrait de femme qui se bat m'a pris aux tripes, il faut dire que son actrice principale est incroyable et ne peut que vous faire entrer dans cette histoire. Un réalisateur à suivre qui livre un film plein de sensibilité et d'espoir pour que la cause des femmes progresse partout dans le monde.
Très bon film, intéressant, révélateur de la vie d’une femme en Jordanie. Une partie du film est vraiment triste, mais avec quelques traits d’humour sur la fin. Fin d’ailleurs presque parfaite, même si mystérieuse.
Très belle histoire qui raconte comment sont traités les femmes en Jordanie dès qui perdent leurs maris ils dépendent de leur belles familles ou de leurs frères l'actrice joue très bien je conseille ce film car il mérite d'être connu.
Film extraordinaire, superbement réalisé par un jeune jordanien que a un bel avenir devant lui. Le film, sans jamais tomber dans la sensiblerie, livre la bataille menée par une veuve pour garder le droit de rester dans la maison alors que la loi autorise la famille du mari à se l'approprier. Main mise des hommes sur la vie des femmes justement vue par le réalisateur.