Avec Sleep, Jason Yu réalise pour son premier film un thriller horrifique franchement flippant. L'histoire nous fait suivre Hyeon-soo et Soo-jin, un couple de jeunes mariés vivant dans son appartement. Si les journées sont ordinaires, les nuits sont par contre plus agitées. En effet, l'homme souffre de somnambulisme sévère et a un comportement étrange qui ne lui ressemble pas à chaque fois qu'il est plongé dans son sommeil. Sa femme, sur le point d'accoucher, est forcément très inquiète qu'il s'en prenne au futur nouveau-né tant son mari est capable d'actes horribles pendant ses troubles du sommeil. Ce scénario s'avère particulièrement prenant de bout en bout de sa durée d'environ une heure et demie. L'intrigue, sous forme de chapitres, traite d'un sujet original et peu évoqué sur grand écran, pourtant parfaitement propice pour en faire un métrage angoissant. Car l'aspect imprévisible du somnambulisme pousse à imaginer le pire à chaque fois que ce phénomène se produit. Mais le film traite également très bien du couple à travers cet élément perturbateur qu'ils vont tenter de surmonter ensemble, dans la douleur. Le récit fini par s'éloigner un peu de son côté terre à terre dans sa dernière partie qui tente de semer le doute quand à la véritable raison à tout cela. L'ambiance, particulièrement inquiétante et franchement efficace, se ressent dans de nombreuses scènes inattendues nous tenant en haleine. Pourtant, le ton se permet également quelques légères bribes d'humour tout aussi bienvenues. L'ensemble est très bien porté par les deux personnages principaux interprétés par Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun, dont l'alchimie fonctionne à merveille. Leur relation amoureuse mise à l'épreuve va les faire passer par tous les états et procurer beaucoup d'émotions. Des échanges soutenus par des dialogues d'une belle authenticité. Sur la forme, la réalisation du cinéaste sud-coréen est de qualité. De plus, sa mise en scène évolue dans un environnement confiné pouvant être un danger à tout instant malgré son aspect de cocon familial. Ce visuel soigné à la photographie esthétique est accompagné par une b.o. aux compositions stressantes, renforçant encore d'avantage l'atmosphère, collant parfaitement avec les situations et les images. Ce cauchemar éveillé s'achève sur une fin ambiguë, laissant place à l'interprétation, venant mettre un terme à Sleep, qui, en conclusion, est un très bon film méritant amplement d'être visionné.