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milou
4 abonnés
30 critiques
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4,0
Publiée le 27 mars 2024
film implacable et tragique, qui devrait etre diffusé dans toutes les ecoles publiques de France pour leurs apprendre ce que l'on appelle une dictature....
Le film démarre par un long plan fixe sur la ville de Téhéran qui se réveille pour une nouvelle journée comme les autres. Une ville au sein de laquelle la liberté est réduite à peau de chagrin, où tout est soumis à contrôle, à la censure, au jugement des hommes, des autorités, de l’administration.
C’est cette ville, et le contrôle qu'exerce le régime des Mollahs sur ses habitants, que nous racontent les réalisateurs Ali Asgari et Alireza Khatami à travers neuf plans-séquence de moins de 10 minutes. Neuf fragments de vie, mettant en scène des citoyens lambda face à un représentant de l’administration ou une personne qui leur est "moralement" supérieurz dans la hiérarchie iranienne. Tout est filmé en plan fixe, selon le point de vue du représentant pointilleux, Questionnaire pour ne pas dire inquisiteur.
Des instantanés de la vie quotidienne, pour montrer de manière très réaliste, les tracas auxquels sont confrontés, hommes et femmes de tout genre et de tout âge, enfants, comme adulte, devant se justifier de tout face à des représentant pointilleux, pour ne pas dire inquisiteur, toujours prêts à s’infiltre dans l'espace privé des gens.
Une société iranienne coincée dans un mode de fonctionnement Kafkaïen avec un état paranoïaque, à l’image cette avant dernières séquence mettant en scène un réalisateur, venu soumettre son scénario à la censure, et qui se voit contraint d’arracher la moitié des pages de son script pour qu’il soit accepté... une séquence qui m'a rappelé par certains aspects le « Journal d’un scénario » de Fabrice Caro.
un film à la forme radicale qui dresse le portrait d’un pays radical, et qui vient s’ajouter à la liste déjà conséquentes des œuvres dénonçant le pouvoir totalitaire qui s'exerce en Iran depuis trop longtemps.
Deuxième film pour le couple Ali Asgari et Alireza Khatami après l’excellent Juste une nuit de 2022. Quand on sait les difficultés et les dangers que représentent un tournage en Iran, on ne peut que tirer son chapeau devant ces trop courtes 77 minutes. Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran. 9 sketchs encadrés par deux plans sur la Téhéran d’aujourd’hui, qui en disent plus que tous les discours. Ça tutoie le génie ! Jamais sans doute, la dictature iranienne n’avait été décrite avec autant de lucidité, de réalisme et drôlerie. Car, c’est ahurissant, mais les saynètes qui nous sont offertes – merveilleux cadeaux -, pourraient se révéler tragiques, mais, leur aspect kafkaïen ou ubuesque, parviennent à nous faire rire. Quand la bêtise est au pouvoir… Hélas, ce n’est pas du « cinéma », c’est la réalité quotidienne d’un peuple accablé sous le joug tragique d’un pouvoir religieux, brutal et autocratique qui humilie son peuple par une sorte de torture psychologique permanente. On ne sait rien sur les conditions de tournage de ce pur chef d’œuvre. Elles sont minimalistes et, ce faisant – aucun extérieur, une seule caméra en plans fixes, 9 acteurs pour 9 situations et des voix off comme interlocutrices, -, on imagine assez aisément, que ce pamphlet a été réalisé en secret. Ne ratez pas ce brûlot d’une imagination et d’une habileté inouïes. Les noms des Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan, Sadaf Asgari, et des autres n’ont ici que peu d’importance, quand l’humour devient une arme de dénonciation massive. Ce cauchemar tragicomique est aussi percutant qu’indispensable… entre autres pour tous ceux qui, chez nous, se plaignent des lourdeurs de l’administration. Voilà un terrible instantané d’une dictature qu’il faut absolument aller voir. Moins d’une semaine de tournage pour cette pépite à ne pas rater.
Avant d d'émettre un avis sur ce film, je trouve que les metteurs en scène asgari ali et alireza khatami font preuve d un immense courage, dans la lignée de rassoulof ou panahi. Leur film est une charge virulente contre le pouvoir en place. Le film se découpe en 9 saynètes qui met en scène 9 personnage dans la vie d une société iranienne qui démontre l absurdite, la violence psychologique qui émane des lois en vigueur. Les scènes les plus marquantes sont la jeune fille qui danse dans un magasin d habit où bien l entretien d embauche qui est en fait un harcèlement sexuel. La mise en scène est très épurée seulement 2 personnes par saynètes, filmé en plan fixe ou la personne ayant un quelconque pouvoir sur l autre personne est hors champs, assez simple mais tellement réussi qu a la fin on est hébété devant tant d injustice. Un très bon film à voir absolument
Dans la veine du diable n'existe pas, aussi tranchant. Ce film nous rappelle notre chance d'être né dans une démocratie où l'on a encore le droit d'ouvrir sa "gueule" même si des fois, on devrait la fermer. Nous ne verrions probablement plus Macron et nos politiciens du même œil après un petit séjour à Téhéran … Une préférence pour la scène de Faezeh faisant face à une situation de harcèlement par son recruteur. Il faut saluer le courage des iranien(e)s qui chaque jour, peuvent jouer leur vie. A voir absolument.
C’est avec «Persepolis» de Marjane Satrapi qu’en 2007, j’ai découvert l’inventivité des auteurs iraniens pour évoquer ce qu’il se passe dans leur pays tout en se préservant un minimum compte-tenu du risque que représente pour eux ou leurs proches, le fait d’oser dénoncer les méthodes du régime politique en place. Et bien «Chroniques de Téhéran» est de la même veine. Tout en subtilité, ce film nous fait voir comment fonctionne au quotidien la société iranienne aujourd’hui. Entre les serviteurs de l’État qui ne font que leur boulot avec plus ou moins de zèle et les braves gens qui doivent immanquablement passer entre leurs pattes pour obtenir le document dont ils ont besoin, se met en scène une relation dont le résultat est cousu de fil de blanc mais dans laquelle chacun donne le meilleur de lui-même. J’imagine que les auteurs ont pris soin de ne pas évoquer les immanquables possibilités de corruption qu’offre le mode de fonctionnement de l’administration iranienne, mais si on les ajoute à ce qui nous est présenté dans le film, le résultat devient alors absolument jubilatoire, sauf pour ceux qui y sont confrontés en temps réel, bien entendu…
Bof. La charge anti-gouvernementale (amplement justifiée) est ici beaucoup trop scolaire, à la limite du caricatural. D'autres films iraniens ont fait passer le même message plus subtilement. Par ailleurs, le parti pris "documentaire" (plans fixes, pas de musique, un seul acteur par séquence, etc.) exige une direction d'acteur et un niveau de jeu particulièrement élevés, ce qui n'est pas le cas dans ces "Chroniques". Dommage.
Courts métrages super critiques & bien orchestrés qui passent vite. Le jeu des actrices/acteurs est bon & les critiques sont variées et fortes : sur le machisme, la censure, la police, etc.
Alors c’est sûr, le titre est très explicite de ce qui se passe dans le film, ce sont des histoires complètement indépendantes qui sont misent et diffusés l’une à l’autre à la file sans aucun lien avec une petite transition, cela est super intéressant pour comprendre certaines facette de ce pays fascinant qu’est l’Iran. Mais cependant cela m’a gêné, le fait que cela soit disposé comme 9 petits courts métrages sans aucun lien, en fait l’on en retire rien et au cours de la séance rien n’évolue et on ne revient sur rien. Puis l’on sent un certain manque de budget avec des plans fixes et un acteur sur chaque scène seulement, l’on sent aussi une inspiration à la Wes anderson avec des plan fixes, la construction des scénarios et l’écran en 4:3. Bref ce film n’en est pas un, vous allez plutôt voir 9 courts métrages plus ou moins intéressants, mais qui montre les différents aspects de l’Iran sans en donner une conclusion très formelle et plutôt très abstraite.En conclusion, j’ai quand même bien aimé car il y avait un côté théâtral qui donne un charme à ce « film » par sa réalisation et sa mise en scène (4:3 plan fixe et un seul acteur à l’image), mais ce qui me fait baisser la note est le non développement du message et de l’intrigue, on recommence à zéro à chaque fois et il n’y a aucun lien entre tous, ce qui nuit a une « évolution » durant ce long métrage, ce qui contrarie la définition même d’un film long. C’est à voir si vous avez un très petit moment de libre ( la durée de film est de 1:17) sinon à éviter pour une séance entre amis ou famille, plutôt à voir seul. 13/20.
Décidemment j'aime bien le cinéma iranien même si j'ai trouvé ces diverses scènes parfois répétitives. La qualité du film est de ne pas être dans l'excès mais de distiller un malaise à travers d"nterrogatoires (le plus souvent) où un protagoniste se retrouve face à une personne qui incarne l'autorité . Femmes comme hommes tenteront de s"opposer toujours dignement . Le sujet religieux est dominant.
C'est un film à voir... ou plutôt un ensemble de courts-métrages, autour du même thème, la difficulté, pour de simples habitants de Téhéran, de mener une petite vie tranquille au pays des mollahs.
Neuf histoires nous sont proposées, sous la forme de neuf personnages face caméra, leur interlocuteur étant à chaque fois invisible... mais pas inaudible.
Que reproche-t-on à ces Iraniens ? De choisir un "mauvais" prénom pour leur fils, d'aimer les vêtements et la musique occidentale, d'avoir un petit ami secret, de ne pas porter le foulard (ou de mal le porter), de se faire tatouer, de ne pas accepter la domination masculine, de détenir un chien, de ne pas connaître sur le bout des doigts les préceptes de l'islam.
Les acteurs sont tous très convaincants et, pour peu qu'on soit attentif, on comprend qu'il se passe beaucoup de choses hors-champ.
C'est pour moi un grand film contre un régime totalitaire.
Le film nous plonge dans l'Iran d'aujourd'hui de façon réaliste, poétique et avec beaucoup d'humour. Les dialogues sont magnifiquement écrits. La photo très belle. Le dispositif, original, fonctionne parfaitement.
J'ai trouvé ce film époustouflant. Il ne se limite pas à une critique sociale et possède un niveau de profondeur universel.
D'après moi, dans le panthéon du cinéma, il va rejoindre "Les ailes du désir" de Wim Wenders.
Ce sont dix scénettes de théâtre, indépendantes, avec dix comédiens géniaux (5 femmes, 5 hommes) chaque fois solo (le dernier est muet mais son visage à la Michel Simon est parlant en soi !). C'est du théâtre filmé, du cinéma théâtre digne de Bertold Brecht et de Samuel Beckett avec des passages d'un grand humour décoiffant !
La première séquence du film et la dernière sont comme deux parenthèses qui donnent une unité magique au film et une portée existentielle réelle.
Dire encore ceci : dans ce film est évoqué un poème du grand sage soufi perse : Rumi (1207-1273) et cela contribue à donner à ce film une dimension d'une grande beauté.
vu le 17/03/2024 à Bron Film iranien qui présente neuf visages, neuf sketchs de la vie quotidienne à Téhéran au pays des mollahs !! Ce film est à voir ne serait-ce que pour découvrir la manière dont les acteurs ont été filmés. C’est surprenant, c’est intelligent. Les situations décrites sont cocasses, parfois touchantes, souvent dramatiques, souvent terrifiantes, indispensables pour dénoncer un régime qui écrase toute velléité d’émancipation. Finement écrit et admirablement interprété.
Neuf scènes du quotidien, neuf face à face entre illustrant les déboires d’un personnage, à chaque fois différent, face à l’administration ou aux injonctions officielles. Si le film est léger (par sa durée, son ironie et son format), il est aussi politiquement explosif. Car il s’agit ici de montrer comment la rigidité d’un système politico-religieux dépassé vient s’insinuer dans la vie des Iraniens pour en broyer les élans. Une charge ardente et efficace, pleine de fraîcheur et d’ironie amère, contre l’absurdité d’un régime kafkaïen et conservateur qui pèse sur le quotidien des Iraniens.