Largement inférieur au 1er opus (qui reste pour moi un de mes films préférés), "Le Grand Pardon 2" ne manquait pourtant pas d’intérêt sur le papier mais accumule les erreurs. Tout d’abord, après un 1er épisode qui lorgnait vers "Le Parrain", Alexandre Arcady s’expose à nouveau aux critiques en puisant son inspiration du côté de "Scarface" avec son intrigue centrée autour du trafic de drogue et Miami en toile de fond. La comparaison n’est bien évidemment pas à l’avantage d’Arcady. Sur un plan plus formel, le réalisateur aurait pu davantage soigner sa photo et sa BO (le magnifique thème de Serge Franklin n’est ni remplacée ni correctement réutilisée par Romano Musumarra qui lui succède à la baguette du compositeur) ainsi que son final trop vite expédié. Mais le principal problème du film reste le casting, bien moins étoffé que celui du 1er opus. En effet, le spectateur doit faire le deuil des Bernard Giraudeau, Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Bacri, Clio Goldsmith et autres Anny Dupeyrey avec… le prévisible Jean-François Stévenin, l’apathique Alexandre Aja, l’énervée Jill Clayburgh et la potiche Jennifer Beals ! Heureusement, Arcady a réussi à convaincre le légendaire Christopher Walken et sa tronche improbable de camper le grand méchant de l’histoire. Côté survivants, on retrouve bien évidemment avec plaisir Roger Hanin dans son meilleur rôle (il faut le voir tenir tête à Christopher Walken pour se rendre compte que l’acteur avait tout pour continuer une brillante carrière au cinéma plutôt que de se perdre avec "Navarro"), Richard Berry toujours aussi parfait en fils étouffé par l’ombre paternel, Philippe Sfez dans un rôle plus consistant, les indispensables Jean Benguigui, Jean-Claude de Goros et Armand Mestral et, plus étonnant, Gérard Darmon, pourtant laissé pour mort dans le 1er opus, et qui s’offre un retour inattendu (bien qu’un peu sous-exploité). Et puis, le scénario est pas mal foutu malgré quelques égarements et une tendance à reprendre les ficelles du 1er épisode (les fêtes de famille, les règlements de compte, les trahisons…). En bref, le film est un très honnête divertissement mais souffre de la comparaison avec son illustre prédécesseur (l’ambiance de Paris collait sans doute bien mieux à la famille Bettoun que le clinquant de Miami) et de son manque d’innovation. Ce qui laisse un goût amer quand on pense à la petite merveille à côté de laquelle on est passé…