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Guillaume L.
22 abonnés
43 critiques
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3,5
Publiée le 17 février 2024
Pendant les conflits sudistes-nordistes au Soudan, une femme renverse accidentellement un enfant. Son mari va tuer le père qui la poursuit. Pour « payer le prix du sang », elle va avoir à coeur de s’occuper de la veuve et de son fils… Esthétiquement le film est porté par de magnifiques cadrages et lumières. Toute la mise en scène respire la maîtrise et le casting est mis en valeur, enserré pourtant dans un 4/3 qui les oppresse comme il les sublime. La condition de la femme musulmane, les religions islam-catholicisme, la politique, la famille, tout est abordé dans un condensé de 2h qui aurait pu quand même profiter de quelques raccourcis.
Présenté à "un certain regard" (Cannes 2023), ce premier film d'un cinéaste Soudanais, revient en pointillé sur les années qui précèdent l'indépendance du Sud Soudan en 2011.
Au travers d'un scénario qui repose sur la rencontre tragique entre une soudanaise arabo musulmane et une de ses compatriotes noire et chrétienne ( leurs deux communautés sont en conflit ouvert) " Goodbye Julia" propose une réflexion sur le racisme, la société patriarcale et la place réservée aux femmes, les classes sociales, l'émancipation et la liberté comme valeur fondamentale pour naître à soi-même.
Réalisé avec un budget restreint ( la plupart des scènes se concentrent dans des intérieurs et ne montrent malheureusement pas grand chose des paysages du pays), on ne peut dénier à cette réalisation une qualité de propos.
Toutefois, la mise en image, certes pas inintéressante, ne permet toutefois pas de hisser ( selon moi) ce long métrage à un niveau exceptionnel, malgré son charme et l'intérêt qu'il suscite.
Le regard porté par le cinéaste au conflit lui même ( il durait depuis plusieurs décennies, fut particulièrement meurtrier et reprendra même par la suite au sein du sud Soudan indépendant) est tout de même victime de son trop grand manque de didactisme pour un regard hexagonal.
C'est toutefois l'occasion pour le spectateur motivé de porter un regard plus attentif sur ce conflit peu traité et médiatisé sous nos latitudes. Mais ce sera alors avant ou après la projection.
Je me méfie plutôt de ce genre de films venant de certains pays, qui sont souvent encensés par la critique et qui au final, la plupart du temps sont d’un ennui mortel. Mais ce n’est pas le cas ici, et les bonnes critiques sont pleinement justifiées. L’histoire de l’amitié improbable de ces 2 femmes, suite a un drame, est prenante du début a la fin, et a travers ce récit, l’opposition entre le nord (majoritairement arabe et musulman) et le sud (majoritairement noir et chrétien) du soudan, est particulièrement instructive et interessante. Un bon film !
Un vrai bijoux. tout est bon : l'histoire dans l'Histoire, les acteurs , comment ces 2 femmes se lient d'amitié, les relations entre hommes et femmes et les carcans de la religion.
Coup de maître de Mohamed Kortofani et c'est son premier film ! Comment deux femmes subissent mais réalisent aussi leur destin en s'aidant. Aucun manichéisme dans les personnages au contraire complexes et se débattant sous le poids de l'Histoire ancienne et contemporaine et des dures "traditions". Servis par de très bons acteurs et un scénario hors pair, ils sont d'une intense humanité et universalité. À cela s'ajoute une maîtrise parfaite de la caméra sans fioritures si souvent inutiles et pesantes dans nombre de films aujourd'hui. Du grand et beau cinéma social, politique et intime qui touche au plus profond de l'âme.
Un film soudanais, c'est rare... mais en plus on ne s'attend pas à un tel film au suspens et aux ressorts psychologiques à la Hitchcock qui nous tiennent en haleine du début à la fin. Il ne faut rien dire - le démarrage est un coup de poing dans le ventre. Le récit va de 2005, l'accord de paix, à 2010, l'indépendance du Sud-Soudan et le contexte politique national est étroitement imbriqué à l'intimité des protagonistes. Aucun n'est caricatural. Le mensonge et la manipulation règnent en maîtres et rien n'est aussi simple qu'il n'en a l'air. Une réussite impeccable.
Deux femmes dans un soudan en pleine mutation qui n 'auraient jamais dû se rencontrer. Une aisée et musulmane . l autre pauvre et chrétienne. la seconde devenant "bonne " chez la première. Mensonge . culpabilité . malgré tout une complicité se créé entre ses 2 femmes. véritable ou pas ? Qui sait quoi de cette rencontre ? Interprétation des comédien-e-s au top.
Dans un pays ou on fait plus souvent la guerre que l'on produit de films, il reste quelques illuminés pour tenter de raconter de belles histoires, touchantes, bien ficelées, dramatiques basés sur des portraits de femmes et d'hommes pas manichéens et le tout justement sur fond historique justement de conflits ethniques et religieux. Ainsi nous avons apprécié l'excellent GOODBYE JULIA, un premier film du soudanais Gordofani. Répéré à Cannes l'an passé, sa sortie discrète dans les salles n'a rassemblé que 23.000 spectateurs. Quel dommage, car ce long métrage n'a pas à rougir devant beaucoup de nos productions européennes. spoiler: Un accident furtif, une seconde d'inattention, et la mécanisme de la fatalité s'enclenche. Mona est restée avec son mari Akram en promettant de ni chanter ni mentir…. La jeune et belle Julia attend comme Pénélope son mari disparu. Entre les deux femmes, toute la distance de l'argent, de l'ethnie, et les fantômes de l'esclavage. Au milieu le jeune garçon tente de se reconstruire, et le nouveau papa, d'abord réticent, lui enseigne son métier d'ébéniste. Goodbye Julia est un film social et un drame pour le même prix, dans une habile complémentarité, un bel équilibre de montage et une photographie délicate, avec beaucoup d'intérieurs (Pierre de Villiers). PS Cela me rappelle un autre premier film soudanais, découvert pendant le premier confinement 2021, TALKING ABOUT TREES. Comment rouvrir un cinéma à Khartoum dans un pays où tous les cinémas ont fermé depuis 1989.... CINEMA CARAVANE D'AFRIQUE - avril 2024
Il y a dans ce film très bien fait tous les niveaux de tragédie soudanaise : - la condition de la femme, détestable, entre soumission au machisme ou servitude racisée ; - le racisme systémique d'une société divisée entre arabo-musulmans profondément racistes, arrogants et corrompus, et africains christianisés, tenus au bas de l'échelle sociale et divisés entre eux ; - un régime prédateur et violent, celui d'El Beshir, en lutte contre les rébellions du Sud, du Darfour, du Nil bleu... dont l'effondrement engendrera une guerre civile au Nord dont les médias ignorent la dureté, et des affrontements interethniques épouvantables au Sud Soudan. Pourtant une amitié improbable mais belle à voir naît entre deux femmes que tout oppose, l'une Arabe, l'autre Africaine., l'une et l'autre campées par deux belles et touchantes actrices. Une amitié qui ne tiendra pas face à la dictature du réel, du racisme, d'un millénaire d'esclavage perpétué contre les populations noires. Un film intime et politique tout à la fois, un peu lent, au scénario très bien mené, qui a retenu à juste titre l'attention du Festival de Cannes. On est très loin des préjugés féministe, wokistes, décoloniaux des militants occidentaux incultes. On est dans la nudité crue et terrible de la vérité.
Le réalisateur soudanais Mohamed Kordofani a situé l'intrigue de son film en 2005, année où les Soudanais du sud, victimes de racisme et de discriminations, décident de faire sécession avec les Soudanais du nord. C'est à travers l'amitié solide et singulière qui unit deux femmes que le propos va prendre forme. Le scénario est rempli de nuances et de niveaux de lecture, articulé autour d'une quête de réconciliation. De nombreux sentiments tissent cette histoire qui donne à voir deux superbes portraits de femmes, magistralement interprétés par Siran Riak et Eiman Yousif. Un film fort qui s'inscrit dans un contexte souvent négligé et rarement abordé sur nos écrans de cinéma.
Sublime œuvre à la mise en scène belle et soignée, aux actrices remarquables, au contexte captivant et au récit passionnant, intelligent et subtil. L'ensemble est excellent.
Très belle histoire dans l'Histoire tragique du Soudan . Ces deux femmes si différentes, mais aussi si semblables. Et ce racisme latent à chaque coin de rue , c'est assez effrayant.
Julia est une jeune femme vivant à Khartoum avec son mari et son fils pendant les émeutes de 2005. Suite à un accident de voiture, le mari de Julia décède sans qu'elle ne sache ce qu'il devient. Afin de se racheter et sur fond de confrontation raciale, Mona prend sous son aile Julia et son fils afin de se racheter pour le meurtre du mari, qu'elle tait. Les deux femmes deviennent amies. En salle le 8 novembre.
spoiler: Goodbye Julia est une fresque passionnante sur le Soudan à une époque critique de son histoire. Les tensions sociétales entre le Nord et le Sud sont filmées avec beaucoup de lucidité. Le film traite habilement de thématiques complexes tel que le mensonge, le pardon, le racisme ou encore la famille. Les personnages paraissent extrêmement crédibles dans leurs comportements et choix et on sent qu'ils sont influencés par le racisme ancré dans cette société au bord de la coupure. Dommage qu'une belle bande-son ne vienne pas apporter la touche d'émotions qui pourrait sublimer le récit.