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Miami_Chorize
9 abonnés
218 critiques
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4,0
Publiée le 13 juillet 2024
L'été, au cinéma, est devenu, en partie, la saison des polars. Qu'ils nous viennent d'Espagne, d'Allemagne, du Moyen-Orient ou d'Asie de l'Est, ils constituent souvent d'excellentes surprises.
Ici, on nous plonge dans la Chine des années 1980, époque à laquelle la police criminelle ne dispose pas d'outils très perfectionnés pour confondre les meurtriers. Les témoignages oculaires, les aveux et les empreintes digitales demeurent les meilleurs alliés des policiers.
Ils en ont bien besoin ici, puisque les enquêteurs vont devoir résoudre successivement trois meurtres liés les uns aux autres, le premier étant celui d'une villageoise célibataire, dont le cadavre est découvert sur les rives d'un cours d'eau. L'assassin est-il un fou ou bien un être à sang froid, du genre machiavélique ?... et d'ailleurs, n'y a-t-il qu'un seul tueur ? Le film nous laisse longtemps dans l'incertitude, entre fausses pistes et fils narratifs connexes, notamment autour de la vie privée du héros, l'officier de police Ma Zhe.
C'est prenant, fort bien mis en scène. On peut juger la fin un peu décevante, mais je trouve que c'est une œuvre à voir, surtout si l'on aime le genre polar.
Tout un cahier des charges qui renvoient au thriller asiatique et surtout coréen de ces dernières années comme "Memories of Muder" (2004), "J'ai rencontré le Diable" (2011) ou "The Strangers" (2016). Le film s'ouvre sur des gosses qui jouent aux policiers et aux voleurs dont l'issue de la scène sonne comme un symbole évident (le vide...) ; d'ailleurs les symboles vont émaillés le récit de façon plus ou moins probantes comme la salle de cinéma ou le parallèle avec la grossesse à risque. L'atmosphère est idéalement glauque et malsain, mais on constate vite qu'on va avoir droit à un suspect par quart d'heure jusqu'au twist final certe plutôt bien amené au départ mais qui termine l'histoire dans une conclusion un peu confuse. Saluons en prime la musique presque onirique qui souligne aussi la photographie qui met en valeur les décors particulièrement soignés. Shujun Wei signe un film qui pêche un peu par la dimension politique en filigrane timide, une symbolique superflue ou au contraire pas assez exploitée, et surtout une intrigue dont l'issue est pas très claire mais surnage largement dans le genre du thriller socio-psychologique prenant, visuellement parfait et au climax idéal. Site : Selenie.fr
Un polar psychologique décalé, entre Simenon et Lynch, film de genre et cinéma d'auteur, réalisme sociopolitique et poésie, confirmant la diversité du cinéma chinois.
On retrouve la touche esthétique de Wèi Shū-Jūn déjà aperçue dans son très beau court "On the Border" en 2018, C'est un peu du Jia Zhang-ke version polar très noir. Mais attention ça s'adresse à ceux qui acceptent le nébuleux, les interprétations plus que les résolutions. En tout cas c'est pour le moins mystérieux, et d'une beauté formelle saisissante. (Vu dans le cadre d'un prévisionnement exploitants)
Dans le paysage du cinéma chinois contemporain, le polar se taille une belle place, symbolisée par la réussite du cinéaste Diao Yinan (Le lac aux oies sauvages).
Ajoutant sa pierre à ce mouvement, Shujun Wei nous offre ici une version noire et parfois lynchienne de la traditionnelle traque du tueur en série.
Si le début du film brille par sa maîtrise et sa noirceur poisseuse, on est ensuite assez rapidement perdu dans un labyrinthe mental dont on ne comprendra que tardivement qu'il reflète (au moins en partie) les hallucinations de son personnage principal, à l'évidence souffrant de troubles psychologiques.
Je trouve que cette option nuit un peu au plaisir que l'on éprouve à suivre une enquête qui s'annonçait passionnante, mais il faut reconnaître qu'elle donne à Only the river flows une aura particulière, qui flirte avec le fantastique.
Un polar d'une rare sophistication, réservé aux aventuriers de l'esprit.
Une vieille femme est sauvagement assassinée au bord d’un lac. L’inspecteur Ma Zhe mène l’enquête.
Avec son titre américain, son affiche noctambule, son beau flic ténébreux, "Only the River Flows" nous promet un polar chinois pur jus. Un genre qui décidément commence à se constituer ("Le Lac aux oies sauvages", "Un été à Changsha", "Les Éternels", "Une pluie sans fin", "Black Coal"…). Certains contiendraient dit-on une critique rampante du régime communiste sinon des évolutions de la société chinoise. Je n’en suis pas absolument convaincu, le fait qu’ils bénéficient de toutes les autorisations de la censure chinoise laissant plutôt penser que leur message est inoffensif.
L’action de "Only the River Flows" se déroule dans une petite ville chinoise au milieu des années 90. L’énigme policière est riche et rebondissante. Les crimes se succèdent et avec eux défilent plusieurs accusés aux alibis plus ou moins solides : un aliéné, un coiffeur qui cache un lourd secret, un poète qui entretient une relation secrète avec une jeune fille…. Pour mener l’enquête, Ma Zhe est secondé par un jeune acolyte plein de ressources. Son chef, pongiste émérite, exerce sur lui une pression de chaque instant. Pendant ce temps, l’épouse de Ma Zhe traverse une grossesse à risques et hésite à y mettre un terme après les résultats d’une amniocentèse non concluante.
On se dit qu’on est en train de voir un excellent polar et on est impatient d’en découvrir le dénouement quand (attention spoiler) le scénario capote. Au lieu d’aller au bout de sa logique, au lieu d’élucider le mystère qu’il avait construit avec une ingéniosité sadique, le scénario change de pied, passe à autre chose – l’obsession maladive du flic pour son enquête façon "La Nuit du 12" – au risque de nous frustrer.
C'est gris, c'est moche, il pleut tout le temps, les gens (la plupart) sont des gros bourrins, c'est la Chine profonde des annees 90. Quant à la longue enquête policière, on ne comprend pas tout. Encore un film asiatique qui ne nous laissera pas un grand souvenir.
Le film n’est pas sans qualité mais la patte du ministère de la propagande est par moment caricaturale ( comme si un commissaire et son second dans la Chine rurale des années 90 pouvaient se soucier du bien être d’un travesti…). La remise de la médaille a la fin n’est pas que métaphorique. Elle a aussi pour but d « édifier le peuple ».
Un thriller noir avec une ambiance crue, une intrigue qui de prime abord paraît classique mais qui ne l'est pas tant que ça. Le film se passe en 1995 mais on dirait qu'il a été tourné dans les années 70/80. spoiler: Pour ma part j'ai trouvé la fin un peu alambiquée on n'arrive pas très bien à distinguer le réel du cauchemar, Dans l'ensemble un film qui est prêt à devenir un classique du film noir.
Only the river flows est un polar chinois très classique mais terriblement efficace. On y suit un policier qui s’acharne à découvrir la vérité sur une série de meurtres. Images magnifiques.
"He bian de cuo wu" prend place dans une petite ville de Chine en 1995 où le capitaine Ma Zhe doit enquêter sur la mort d'une vieille dame. Alors que l'affaire semble simple avec spoiler: un coupable désigné en la personne du "fou" , Ma Zhe pense que l'affaire est plus complexe que cela... Plus qu'une enquête policière, le film de Wei Shujun est une plongée dans la noirceur de l'âme d'un individu, dont les deux aspects de sa vie privée et professionnelle commencent à se confondre dans son esprit au même titre que la réalité et l'imaginaire avec des doutes et des peurs accentués par une atmosphère lugubre et un environnement sombre et délétère. L'esthétique et l'ambiance sont au point, mais l'histoire perd en intérêt au bout d'un certain moment. Au final, "Only the River Flows" est pas mal pour un film noir, mais il n'y a rien de mémorable.
Je n'ai pas compris grand chose à ce film. Un inspecteur qui fume H24, des scènes de pluie pendant 1h30, des airs de piano sur des ruelles sombres et insalubres... Bref une intrigue beaucoup trop alambiquée qui tourne en rond, c'est long, interminable, et c'est bien dommage car la photo et la mise en scène sont bonnes.
Film complexe et au scénario confus, des lenteurs et une ambiance très morose, est on automatiquement suspect quand on n'est pas comme les autres....? faut il supprimer toute anomalie de la vie....
On comprend que Only the river flows déçoive. Le récit est trop ténu et certains personnages sont mal construits ce qui nous rend indifférents à leur vie et à leur mort. De ce fait, on peut tendre à se désintéresser de cette petite enquête policière assez basique se tenant dans une Chine périphérique des années 1990. On a l'impression d'avoir vu ce genre de choses des dizaines de fois, au cinéma comme à la télévision. Mais de fait, le film est bien plus complexe que cela (et son échec est qu'on ne s'en aperçoive pas facilement...). Formellement la mise en scène est originale et maîtrisée. Le cinéaste a fait le choix complément décalé de placer son histoire dans les années 1990, avec toutes les complications de reconstitution que cela implique, mais aussi de tourner comme à l'époque, donc en 35 mm. Cela donne un grain très particulier à l'image, la rendant un peu sale, un peu flou, comme l'histoire. À ce positionnement s'ajoute le choix métaphorique et mystérieux de transformer un ancien cinéma en poste de police, imposant aux protagonistes d'enquêter sur scène devant un écran blanc. Le bureau de notre héros est une ancienne salle de projection surplombant l'ensemble. Les premiers moments du film comptent deux scènes tout aussi métaphoriques et mystérieuses, positionnant bien cet opus dans l'impressionnante nouvelle vague chinoise de ces dernières années. D'abord un prélude où des enfants enquêtent dans des ruines donnant sur le vide, puis spoiler: une série de plans abstraits sur un fond de sonate au clair de lune de Beethoven pour annoncer le premier meurtre.
Ce n'est que bien plus tard que notre enquête digne d'un basique Columbo se muera en conte dystopique art et essai. spoiler: Il faudra pour cela attendre une stupéfiante défenestration (en une réplique de la scène d'ouverture du chef d'œuvre ultime qu'est An elephant sitting still, comme le signe d'un pays où le malaise domine jusqu'à se balancer par la fenêtre). Le choc de cette mort choisie pour des raisons élégamment tues sera suivi d'un rêve merveilleusement réussi spoiler: et d'une résolution des plus inattendue, retournant la table de l'apparente rationalité d'un récit réaliste qui cachait en fait une boucle temporelle dont le mystère reste entier.