Film posthume du représentant majeur du cinéma tibétain, Pema Tseden, décédé en 2023, Le léopard des neiges a parfois des allures de documentaire animalier, autour de cette espèce protégée. Mais le réalisateur de Jinpa et Balloon ne se contente pas de cet aspect et invite à nous questionner sur les rapports entre l'animal et l'humain, avec plusieurs points de vue, dont celui d'un éleveur de béliers dont une partie du troupeau a été décimée par l'un de ces léopards. Les panoramas enneigés en haute altitude sont somptueux et, comme il l'a fait souvent dans sa vie trop courte, le cinéaste parvient à parler de la situation du Tibet, dont la population reste asservie sous l'implacable joug chinois.
En filmant un léopard de synthèse, assez réussi, Pema Tseden introduit aussi un lien surnaturel dans son long-métrage, mystique, même, avec la présence d'un moine au milieu de protagonistes divers : l'éleveur, les représentants de la "province" tibétaine, une équipe de télévision et la police chinoise, entre autres.
Cela donne un film fascinant, bien qu'un peu hétéroclite et peut-être trop pédagogique, mais parfois poétique et souvent réaliste, qui semble prôner une meilleure compréhension entre humains, dans le respect fondamental des lois de la nature.