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traversay1
3 554 abonnés
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3,0
Publiée le 11 septembre 2024
Film posthume du représentant majeur du cinéma tibétain, Pema Tseden, décédé en 2023, Le léopard des neiges a parfois des allures de documentaire animalier, autour de cette espèce protégée. Mais le réalisateur de Jinpa et Balloon ne se contente pas de cet aspect et invite à nous questionner sur les rapports entre l'animal et l'humain, avec plusieurs points de vue, dont celui d'un éleveur de béliers dont une partie du troupeau a été décimée par l'un de ces léopards. Les panoramas enneigés en haute altitude sont somptueux et, comme il l'a fait souvent dans sa vie trop courte, le cinéaste parvient à parler de la situation du Tibet, dont la population reste asservie sous l'implacable joug chinois. spoiler: En filmant un léopard de synthèse, assez réussi, Pema Tseden introduit aussi un lien surnaturel dans son long-métrage, mystique, même, avec la présence d'un moine au milieu de protagonistes divers : l'éleveur, les représentants de la "province" tibétaine, une équipe de télévision et la police chinoise, entre autres. Cela donne un film fascinant, bien qu'un peu hétéroclite et peut-être trop pédagogique, mais parfois poétique et souvent réaliste, qui semble prôner une meilleure compréhension entre humains, dans le respect fondamental des lois de la nature.
Une équipe de télévision locale vient filmer un fait divers dans une ferme retirée des hauts plateaux tibétains. Un léopard des neiges a pénétré nuitamment dans un enclos et y a tué neuf béliers castrés. Le fermier, furieux, refuse de le relâcher, en violation de la législation sur les espèces protégées, et réclame de l’administration d’être indemnisé pour la perte de ses bêtes.
Les amateurs de grands espaces et d’exotisme avaient vu les précédents films de Pema Tseden (1969-2023) : "Tharlo "(2015), "Jinpa" (2018), "Balloon" (2019). J’avais reproché aux deux premiers films de Pema Tseden leur maniérisme et leur esthétisme un peu vain. Je leur avais mis une étoile seulement. J’avais été plus indulgent avec "Balloon" qui s’inscrivait dans une veine plus naturaliste et lui avais mis deux étoiles.
"Le Léopard des neiges" s’inscrit dans la même veine du conte naturaliste sur fond de sublimes paysages désertiques. Il raconte simplement une histoire simple. Il a le mérite, sans sombrer dans le mysticisme qui souvent nimbe l’image qu’on se fait ou qu’on donne du Tibet, de décrire les relations au jour le jour qui s’y tissent. Les éleveurs tibétains, les journalistes de la capitale, les policiers Han y coexistent en bonne intelligence, maniant plus ou moins aisément le mandarin comme le tibétain et essayant tant bien que mal de construire un « vivre-ensemble ».
La principale qualité de ce film est aussi son principal défaut. Sa simplicité en épuise vite le motif. Un motif universel qui aurait pu, au plan près, mettre en scène un fier éleveur pyrénéen, révolté contre les exactions commises par les ours ou son cousin bas-alpin face à des loups. Chacun a ses raisons : l’éleveur qui entend légitimement défendre son troupeau et vivre du commerce de sa viande, comme l’écologiste qui s’enthousiasme pour la beauté et l’élégance racée de ces espèces protégées.
Il faut prendre ce film comme un conte de fées avec une subtile manière de communiquer entre le jeune moine et le Léopard des Neiges. Car le jeune moine fait sa retraite spirituelle dans les montagnes et a un moment il franchit un pas. Bien entendu c'est dans la vision du réalisateur, car c'est franchement idéalisé ! Dommage que l'on ait pas les "secrets de tournage" de ce film. Car ce n'est pas un film animalier, loin de là !
On assiste bien entendu au choc de la vision de la "Nature" entre le berger et les "autorités" chinoises.Cela rappelle la cause du Loup et de la re-introduction de l'Ours chez nous.
Le léopard des neiges est malheureusement le dernier film de Pema Tseden, décédé brutalement lors de la post-production de sa dernière oeuvre. Nous n'aurons donc plus de nouvelles du Tibet de sitôt : le réalisateur tibétain était en effet le seul qui trouvait avec régularité le chemin des écrans français.
Son dernier opus est centré sur une situation étrange : un léopard des neiges est retenu prisonnier dans un enclos de cultivateur, après avoir causé une hécatombe dans le cheptel de ce dernier. L'éleveur souhaite être dédommagé, mais le léopard est une espèce protégée : qui gagnera ?
Ce dilemme donne lieu à toute une série de digression de natures très diverses : onirique avec le moine qui semble entrer en communication avec l'animal, administrativo-burlesque avec le défilé d'officiels et de policiers qui font le (long) déplacement, distancié et parfois caustique avec le regard d'une équipe de télévision qui vient faire un reportage, tendre et intime quand tout ce petit monde se regroupe pour manger.
L'ensemble est tout à fait charmant et intéressant, donne à voir le Tibet reculé d'aujourd'hui (sans évidemment aller sur le terrain polémique de l'action destructrice de la Chine) et permet de s'émerveiller devant le spectacle de la nature (même si l'animal est le résultat d'un prodigieux travail de synthèse numérique).
Un moment très agréable, même si la réalisation et la tenue du scénario dans la durée sont un peu inégales.
De Pema Tseden, disparu en 2023, j'avais pu voir "Old Dog", "Tharlo, le Berger Tibétain", "Jinpa, un conte Tibétain", et "Balloon" ... Il devait sûrement être le seul réalisateur Tibétain connu en dehors de sa province natale et de Chine. Je suis resté quelque peu sur ma faim, même si le film a de nombreux atouts pour plaire à un public occidental. Le léopard, créé par l'IA, ne m'a pas dérangé, même si l'on constate assez rapidement que c'est un trucage numérique. Différents sujets sont abordés à travers l'histoire, mais c'est un peu une sorte de fourre tout hétéroclite. Il est possible que Pema Tseden ait milité pour une réelle amitié Sino-Tibétaine, vu que parmi les techniciens de la chaîne TV, il y a un Chinois.
C'est une fiction, mais avec un aspect documentaire. Je pense que les problèmes rencontrés par les éleveurs de moutons et de yaks tibétains sont bien réels. Chez eux, ce n'est pas le loup mais le léopard des neiges qui incarne la prédation malfaisante.
La vie quotidienne (pas très fortunée) de ces éleveurs est mise en scène avec soin, tout comme le fonctionnement bureaucratique de ce coin de Chine... qui fut jadis tibétain.
Le film prend une autre tournure avec l'intervention d'un moine bouddhiste, qui entretient une relation particulière avec ce genre de félins. Le film devient mystique, voire fantastique.
On prend un bon bol d'air, mais sous contrôle chinois... et attention : les léopards spoiler: sont tout aussi fictifs que cette histoire .
j'ai beaucoup aimé ce film, empreint d'une forme de spiritualité subtile et apaisante: il se refuse à prendre parti, il nous fait vivre une situation complexe, actuelle, omniprésente, laissant le spectateur entièrement libre dans ses réflexions, dans son opinion face au problème posé. Et de plus, le film est beau !