C'est en juin 2023, soit quelques semaines seulement avant sa sortie, que Yannick a été présenté par Quentin Dupieux sur les réseaux sociaux. Ce long-métrage a été tourné en secret en six jours. Le réalisateur confie : "je voulais faire autrement, en dehors des rails classiques de production. Je fais un film par an, avec une préparation sur plusieurs mois et une forme de confort. Là, j’avais envie de revenir à mes premières amours, c’est-à-dire au film impossible. J’ai toujours au fond de moi ce truc qui brûle, ce goût du film qui ne devrait pas exister. Yannick est comme une sortie de route dans ma filmographie, c’est un objet à part." Par ailleurs, il a fait le choix de tourner ce film en secret car il préparait en parallèle Daaaaaali ! et ne voulait pas effrayer les partenaires financiers en leur disant qu'il allait réaliser un autre film avant. Il y avait aussi pour lui le plaisir de faire une surprise au public.
Le film est accessible gratuitement à toutes les personnes qui portent le prénom de Yannick lors de sa première semaine d'exploitation. La production a en effet décidé d'offrir une place gratuite à tous les Yannick qui ont rempli un formulaire en ligne.
C'est après la projection de Fumer fait tousser au Festival de Cannes que Quentin Dupieux a eu l'idée de Yannick, comme il le raconte au site Trois Couleurs : "Quand on est le créateur d’un film, le plaisir se dilue au fur et à mesure des visionnages. Et si cette projection cannoise était un super moment avec toute la distribution, moi, je m’ennuyais profondément, car je connaissais le film par cœur." Cependant, lors du sketch dans lequel Blanche Gardin et Raphaël Quenard apparaissent, le réalisateur a senti "un truc spécial" et a eu envie d'écrire pour le comédien. "Je lui ai proposé de faire un film ensemble, un truc gratuit, entre nous. J’ai écrit le scénario assez vite dans la foulée. Blanche Gardin et Pio Marmaï ont rejoint le projet, et on a tourné très vite."
Contrairement à la plupart des films de Quentin Dupieux, Yannick ne repose pas sur un élément absurde ou fantastique. Le réalisateur confie à Trois Couleurs : "J’ai tellement fait de films qui reposent sur des principes absurdes avec des pirouettes et des jeux temporels que ça devenait soudain surprenant d’en réaliser un dans lequel il n’y avait pas tout ça. J’avais envie d’être un peu à poil, sans effets, pour explorer cet enjeu du temps réel, qui est une zone hyper dangereuse au cinéma. Il y a à peine deux ou trois ellipses dans le film, c’est rarissime. Il n’y a pas d’artifices, et le rythme des dialogues a lui aussi un aspect réaliste."