Subversif et sincère, une bouffé d'air frais face à la médiocrité ambiante.
L'humour absurde, décousu et fantaisiste de Quentin Dupieux, laisse place ici à l'absurde de la situation dans une réalité palpable. Un changement de ton radical par rapport à ses films précédents qui fait vraiment du bien. Touchant, sincère et magique, Yannick est une bouffée d'air frais dans un monde de comédie qui cabotine sans cesse. Critique sociale, critique de la comédie, critique sur le public, critique sur le créateur dans son rapport à l’œuvre ainsi qu'au public.
Les acteurs sont excellent en mauvais acteur, le public fidèle à lui même et Raphaël Quenard incarne si bien un Yannick pleins de surprise et qui avec des mots simple résume si bien le médiocre de la situation. Yannick est dans le fond politique, le service n'est plus satisfaisant, l'art est repris en main par un représentant du peuple, un vrai pirate, épris de sincérité, épris de justice. Et il fait mieux, redonne du sens et nous rappelle que nous dormons, nous sommes endormis. Mais depuis combien de temps ? Un écho plus que réel avec notre vie, notre situation face à la médiocrité ambiante.
Le final est aussi magnifique qu'effrayant dans son dernier plan, confrontation du réel et d'un système qui se complet dans son statut-quo confrontant la violence sous-jacente de la société. Mais on est pas obligé de voir cet aspect pour prendre son pied, Yannick est simple, drôle, vraiment drôle et surtout vraiment bien fait. Personnellement j'aime beaucoup les films de Quentin, mais c'est difficile à voir pour quelqu'un qui n'aime pas l'absurde d'habitude. Ici la forme, comme l'histoire, tout le monde peu la suivre, tout le monde peu comprendre et c'est fait avec brio, un vrai petit bijoux subversif et sincère, à voir d'urgence.