Avis : Yannick - Page 6

Cela relève pratiquement de l'écriture automatique. Pour l'idée qu'on s'en fait. On sent que ce qui prévaut dans le cinéma Dupieux depuis son retour en notre chère patrie, c'est s'en tenir à la première idée. Une écriture qui chemine en ligne droite, selon les zig-zags qui font le charme du bonhomme. Ne pas la remettre en cause. Car preuve est faite, un nombre suffisant de spectateurs est indulgent (s'y glissent aussi probablement quelques snobs prêts à crier au génie) rendant cette économie de cinéma rentable (plus ?), permettant d'enchaîner pépère les films dont la conception globale ne doit couter bien lourd en temps et en argent (on sent les stars prêtes à rogner sur leur cachet, comme chez Andersen : il faut en être).
Pourquoi perdre des journées à peser, contre-peser, si l'on songe à toutes les incertitudes.
En ressort des films aux allures de moyens métrages, chaque fois comme jamais achevés, comme bruts.
Qui produisent, pour quelques zig-zags, et pour la présence de quelques noms à l'affiche, un plaisir de spectateur certain. Mesuré, mais certain.
Formule magique ? Pourquoi donc s'emmerder, se faire du mal à travailler à un film qu'on voudrait parfait ?
Et bien parce que le plaisir produit reste en définitif, tout pesé, maigre. Et que d'une expérience de cinéma, passée la blague, on attend, on est en droit d'attendre plus.
Comme on aimerait que Dupieux se mette au travail. Qu'il prenne ce risque. Qu'il trouve un compagnon d'écriture (et de réalisation) pour produire un grand film. Toutes les étoiles sont alignées. Ne doit pointer que sa volonté.

Pour cet opus : l'ingrédient majeur, le plus produit, est monsieur Quenard, dont la logorrhée il est vrai réjouissante illumine il semble aujourd'hui une production française sur deux (ils sont en train de nous le griller. Il est temps qu'on lui propose autre chose, comme chez Jeanne). Il est ici étrangement .... comme bridé. Comme s'il avait reçu pour indication de rester à la mesure d'un personnage préjugé incompétent à tenir la dragée haute à un Luchini. Il n'y a donc pas festival.
Garcin fait un tout petit peu du Garcin. Marmaie assure tout en contrôle. Tient son rôle.
Le film finit comme on attend qu'il ne faut pas s'y attendre, queue de poisson habituelle, le film n'ayant pas, comme chaque fois, de propos.

Qu'est ce que c'est bon! C'est drôle, pertinent. Tout est fait pour que nous nous retrouvions dans la position des spectateurs du film, une immersio totale dans l'univers déjanté de Dupieux. Il nous entraine sans cesse sur des voies qui paraissent toutes tracées pour finalement déjouer nos attentes.

Encore une idée loufoque de Quentin Dupieux qui n'aboutit pas, le point de départ est drôle mais ça n'évolue pas du tout ; le film est particulièrement court et pourtant contient des longueurs, le scénario n'est franchement pas travaillé, heureusement que les dialogues sauvent un peu le tout... Les "deus ex machina" sont trop visibles (qui est le type qui arrive avec l'extincteur ? que fait - il en coulisses ? ), les incohérences un peu grosses (pourquoi laisse-t-on partir le vieux beau ? pourquoi ce vieux beau n'appelle -t-il pas la police ?) etc. La fin est particulièrement décevante, puisque ce n'est pas le personnage qui déclenche le "climax" (et d'ailleurs on ne voit pas vraiment ce qui se passe - alors qu'une négociation entre un officier de la BRI et Yannick aurait pu être savoureux... On est très loin de "Mandibules".
@ Quentin Dupieux : prenez le temps de travailler le scénario de vos films ; il se trouve que - comme le personnage de Blanche Gardin dans le film - j'écris aussi à côté, si je peux vous être utile ... ;-)

Quentin Dupieux ? Un réalisateur très particulier et assez prolifique. Contrairement à des œuvres antérieures, "Yannick" s'avère être un film tout à fait normal et qui présente au minimum 3 mérites : il est court (1 h 07 minutes, dont plus de 5 minutes de générique de fin) ; l'interprétation est superbe, tout à fait en phase avec le cinéma de Dupieux, avec Pio Marmaï, Blanche Gardin et, surtout, l'étonnant Raphaël Quenard avec sa diction si particulière et qui est apparu dans une trentaine de longs métrages dans les 4 dernières années ; mine de rien, sans se prendre au sérieux, bien au contraire, il nous amène à réfléchir sur les relations que peuvent entretenir les spectateurs d'une pièce de théâtre avec ses interprètes, avec son auteur, avec son metteur en scène, à réfléchir aussi au comportement de lâcheté qu'on va forcément avoir si quelqu'un pointe sur vous un revolver et à l'autre forme de lâcheté qu'on va avoir si c'est nous qui tenons le revolver dans nos mains, à réfléchir aussi sur le fait que tout le monde ne partage pas les mêmes goûts en matière artistique et n'a pas la même conscience de la place que tient l'art dans sa vie.

Comme d’habitude, Quentin Dupieux propose une comédie décalée, espiègle et surtout pertinente, qui offre un regard intelligent sur l’art, son rapport avec le public et sur les différences sociales et contemporaines des membres de ce dernier. Drôle mais aussi poignant.

Au théâtre ce soir se joue « le Cocu » une pièce du boulevard, mettant en scène comme il se doit, le mari (Pio Marmaï), le femme (Blanche Gardin) et l’amant (Sébastien Chassagne) avec assiettes qui ne demandent qu’à voler et dérangements intestinaux…Désopilant ? Ce n’est pas ce que pense Yannick (Raphaël Quenard), gardien de nuit dans un parking, qui a fait le trajet depuis Melun, posant un jour de congé et qui n’entend pas repartir avec un moral encore plus bas qu’à son arrivée…. Il est mécontent de la pièce, la juge nulle et tient à le dire en interrompant brutalement la représentation…. Voir cet individu rompre le contrat quasi sacré et tacite qui réclame le silence des spectateurs et le respect du travail des comédiens est une transgression déroutante… Sur scène, les trois acteurs réagissent, surtout celui qui incarne le cocu, le plus remonté. Il sermonne et rappelle à l’ordre Yannick qui finit par partir. Mais Yannick, entendant que les comédiens et les spectateurs continuent de rire de lui, revient bientôt dans la salle, un revolver en main. Changement d’ambiance. La représentation est devenue une très insolite prise d’otages. Yannick exige d’écrire lui-même le texte d’une pièce que les trois acteurs devront jouer de gré ou de force. Aucun spectateur n’est autorisé à quitter la salle... …
Tourné en 6 jours par l’imprévisible Quentin Dupieux, adepte de l’absurde, avec cette fantaisie un brin foutraque qui nous réjouit à chaque fois, ce très court long métrage (67 minutes) évoque le mérite d’être spectateur, supporter l’ennui ou le mauvais goût, rire à contre cœur, défendre l’indéfendable, tout ce que rejette Yannick… La qualité de la performance de Raphaël Quenard est pour beaucoup dans le malaise progressif qui nimbe cette réflexion féroce sur la notion de spectacle et de public. Il ne fait aucun doute que Quentin Dupieux à travers ce film, met en scène son pire cauchemar, à savoir ennuyer le public…. Son film est une charge bien piquante contre le monde de l’entre-soi culturel (en l’occurrence, parisien) et fait un bien fou de voir avec quelle jubilation (et quelle liberté de ton) au travers de Yannick, Quentin Dupieux se moque de sa suffisance et ses certitudes…une comédie drôle et dérangeante et une réflexion féroce sur la notion de spectacle et de public.

"Yannick" de Quentin Dupieux qui a reçu assez bonne critique est une comédie qui fait le job. En effet quel plaisir de retrouver le style si particulier de Quentin Dupieux dans une histoire qui se passe en huis clos dans un théâtre parisien avec des acteurs convaincants (mention spéciale à Raphaël Quenard et Blanche Gardin que j'adore) dans un film qui frôle la satire dénonçant le nombrilisme du monde de la culture et le mépris des classes populaires d'une manière assez tranché même si j'aurais aimé plus de folie.

C'est peut-être le meilleur film de Quentin Dupieux. L'esprit décalé est toujours là mais, pour une fois, on ne navigue pas entre rire et perplexité en se demandant où Dupieux veut en venir et s'il ne se moque pas des spectateurs. Au contraire, la salle est dans la salle, celle du cinéma se confond avec celle du théâtre. Les spectateurs de cette prise d'otage surréaliste, c'est nous. Le procédé est habile, personne ne décroche de l'intrigue. L'équilibre entre rire et tension est maintenu jusqu'à la dernière scène. Une fois encore, Dupieux révèle une créativité hors-norme en inversant les rôles d'une situation convenue, en transformant les spectateurs en acteurs de la pièce qu'il filme.
La réussite du film tient également au formidable duo d'acteurs que forment Pio Marmai et le Raphaël Quenard (déjà impressionnant dans le récent "Chien de la casse").
Quention Dupieux nous prouve qu'il n'y a pas besoin de faire long pour faire bon.

En 2023 et pour la première fois, Quentin Dupieux abandonne son non-sens habituel pour livrer une comédie amère sur la perception de l’art. Comme souvent avec le réalisateur, on a le droit à une mise en place courte et savoureuse avant de sauter à pieds joints dans le délire absolu. Ici, c’est un spectateur mécontent qui vient chambouler le déroulement d’une pièce de théâtre au mépris des conventions habituelles. L’impressionnante prestation de Raphaël Quenard, avec son phrasé très singulier, garantit un rythme soutenu. Bref, à la fois drôle et touchant, ce huis clos au ton résolument provocateur reste terriblement efficace.

Une subtile réflexion sur le théâtre, les acteurs et le public mené par un Monsieur Loyal dont la performance d'acteur est exceptionnelle. Avec un scénario un peu plus dense, on friserait le petit chef d'oeuvre..

Pas de quoi téléphoner à sa mère. Quentin Dupieux troque sa veine surréaliste exaspérante contre un comique de bon aloi. On ne peut nier un crescendo dramatique intense et des dialogues très bien écrits. Les comédiens sont tous excellents. Raphaël Quenard incarne parfaitement son personnage de plouc. Mais le film est facile, fabriqué, artificiel et bidon. On est déçu et on reste sur sa faim.

Un scénario qui tient sur un timbre poste, un jeu d'acteurs globalement médiocre et des répliques qui sonnent faux : une sorte de mise en abîme où l'on se sent comme un prolétaire qui a payé 13 euros et sacrifié sa soirée pour voir un navet au sujet d'un prolétaire qui, mécontent d'avoir payé sa place et sacrifié sa soirée pour une pièce de théâtre nulle, prend en otage le public et les acteurs. La différence étant que nous n'avons pas spoiler: d'arme à feu ni d'otages
sous la main.
Un film méprisant pour les gardiens de parking, pour les acteurs de théâtre et même, pour les preneurs d'otage. Rien ne va.

ciel, comme ce film est mauvais ! j'ai décidé de prendre les transports en commun en pleine canicule, de depenser le prix d'une entrée de cinéma, et comme le personnage principal, je me suis ennuyée à mourir, je me suis sentie prise en otage, bernée , oui, comme ce que dénonce le film, QUENTIN DUPIEUX se moque de ses spectateurs : malgré une bonne idée de depart qui aurait pu produire quelque choses de bien avec un peu de travail, on a un scénario minable, une histoire d'ados potache, mal ecrit, caricaturale, et après une heure, arrêt brutal, pas de fin, pas d'explication, rien, on arrête comme si on ne savait pas comment finir, manière de dire aux spectateurs, bon , c'est fini, on arrête là, c'est tout. bref, un film inutile, tristement médiocre, seul, PIO MARMAI joue très bien, comme toujours. les autres acteurs sont insignifiants. et pourquoi, un spectateur mécontent, qui osé le dire doit il être représenté par un débile, illettré, pourquoi, un veilleur de nuit, serait forcément idiot ?? quelle caricature facile. on touche le fond.

Il fallait bien garder espoir, après le bide complet de son dernier film (Fumer fait tousser), le très original, pour ne pas dire particulier, Quentin Dupieux signe une vraie réussite avec sa comédie Yannick. Une pièce de théâtre, un mauvais vaudeville, est littéralement pris en otage par un spectateur mécontent ! On s’amuse bien dans cette comédie gentiment déjantée, courte (1h07) mais dense. Rare et belle musique d’Emahoy Guèbrou (1923-2023, religieuse orthodoxe éthiopienne, compositrice et pianiste, une découverte !).
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Comme à son habitude, Quentin Dupieux revient avec un concept original, où un spectateur (Yannick) va interrompre une mauvaise pièce de théâtre pour leurs dire que ce qu'ils font c'est de la merde !
Je ne sais pas si l'idée est venue après la vague de spectateurs qui se sont permis d'interrompre les spectacles notamment aux USA mais l'idée est bonne. Les dialogues sont excellents car même si ils sont pour la plupart humoristiques, ils font aussi réfléchir notamment sur le personnage de Yannick pour qui j'ai ressenti pas mal d'empathie.
La courte durée du métrage permet au spectateur de ne pas s'ennuyer devant un film, qui si il avait duré entre 1h30 et 2h aurait épuisé le concept.
Nous avons là un Dupieux très bon, que j'ai trouvé meilleur qu'Incroyable mais vrai ou que Fumer fait tousser. Il rentre sûrement dans mon top 3 de ses films.