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Noël C
8 abonnés
60 critiques
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3,0
Publiée le 7 août 2024
Pas d'acteurs autres que Anselm Kiefer , adulte vieux ou jeune et enfant qui se croisent autour des œuvres de Kiefer depuis 60 ans (sa première œuvre = un périple et des esquisses sur les traces de Van Gogh...en 1963 !) . La caméra et la mise en scène de Wim Wenders sont très efficaces pour faire vivre ces œuvres monumentales et faire comprendre leur genèse. Un bémol sur quelques pensées prétendument philosophiques édictées comme les principes de vie qui auraient fondé son œuvre..
Wim Wenders arrive a filmer les œuvres de Anselm Kiefer comme personne. En 3 D c'est vertigineux. On déambule dans les différents ateliers de l'artiste dont un, en France, comporte des bâtiments, des tours, et même une forêt. C'est peu dire qu'on se retrouve ici dans le cerveau même de l'artiste, avec toutes ses contradictions et ses polémiques. L'artiste va peu parler mais on va découvrir son histoire et surtout la fabrication de ses œuvres et là c'est monumental.
Tout en pudeur et en simplicité, le film de Wim Wenders laisse un doux sentiment poétique qui retrace anachroniquement le travail de cet artiste du temps. On visite le film comme une exposition. Performance de l’artiste à l’œuvre, contemplation et mouvement à rythme humain. Les amateurs de Terrence Malick seront sûrement comblés de la sublimation par l’image de ce qui mérite d’être vu et vécu à l’œil et la présence. Il n’est pas question de discours pompeux ni d’auto-glorification, justification de « sûr-sens » de ceux qui s’intéressent à Kiefier. Belle réussite, un courant d’air dans le cinéma documentaire qui évite les « mysthifications » tels que l’on aurait usage de voir bon gré mal gré sur Arte actuellement (Nicolas de Staël).
Une expérience envoûtante dans l’univers sombre et fascinant d’Anselm Kiefer. Wenders sublime l’utilisation de la 3D en filmant les espaces de création démesurés de l’artiste allemand.
lorsque un grand cineaste rencontre un grand plasticien que je découvre, cela donne ce film qui est plus qu'un documentaire. superbe voyage dans le monde de ses deux créateurs marqués par l'histoire de leur pays, l'Allemagne.
Dans ce documentaire, Wim Wenders raconte le processus de création et les réflexions de l’artiste Anselm Kiefer. Les images sont très belles, mais le film souffre d’un manque de rythme. De plus, la 3D n’apporte comme souvent pas grand chose à l’expérience…
Présentation d'Anselm Kieffer artiste allemand, multifacettes, auteur d'une œuvre internationalement connue pour son gigantisme et son regard sur le passé nazi de son pays.
Les images sont belles, mais le film ne tient pas vraiment ses promesses. On ne saisit pas la progression de l'inspiration de l'artiste, la façon dont il est parvenu à pouvoir organiser et construire son oeuvre.
On est parfois captivé ( peinture du cerveau de Martin Heidegger) mais beaucoup trop rarement par cet opus de Wenders, cinéaste représentant du nouveau cinéma allemand ( années 70) et auteurs de plusieurs documentaires.
Alors tout d'abord c'est un film à voir en 3D et j'ai lu des critiques de spectateurs disant que la 3D n'apportent rien alors que c'est un film sur la matière !!! La 3D est l'essentiel de ce film. Il n'est trop abscons pour plaire au grand public et même les férus d'art risquent de rester hermétique. Pour moi la seule plus value de ce film c'est la 3D. Voir ce film sur une télé ne présente à mon avis aucun intérêt. Les oeuvres sont belles mais le propos est trop "conceptuel" dommage.
Pour ceux qui ne connaissent pas Anselm Kiefer, ce film risque de faire l'effet d'une révélation, tellement la puissance créatrice de l'artiste allemand explose à l'écran.
Wim Wenders choisit une trame qui n'est pas dans les canons du film documentaire. Tour à tour fantaisie poétique (avec une utilisation brillante de la 3D), rêverie philosophique et onirique, reportage sur une oeuvre, biographie et tentative de portrait, Anselm explore de nombreuses pistes.
Le résultat est souvent convaincant, sauf peut-être lors de la dernière demi-heure. En effet, si les différents lieux de l'artiste (le site de Barjac, les ateliers immenses, le Palais des Doges) sont des écrins formidables pour expliquer la démarche de l'artiste, j'ai été beaucoup moins convaincu par les inserts oniriques (le funambule, le petit garçon qui descend de l'échelle) que je trouvent un peu lourdingues et nuisant à la rigueur, il est vrai un peu austère, de l'ensemble.
Cette volonté d'accumuler les strates signifiantes à la lisière de la fiction m'avaient d'ailleurs déjà dérangé dans le documentaire Pina.
Le contenu informatif du film est passionnant : Kiefer s'y exprime peu, mais toutes ses interventions sont marquées par une grande concision et une profondeur habitée. On perçoit assez bien au final la variété des thèmes abordés dans son oeuvre (judaïsme, nazisme, mythologie) et l'importance des influences (Paul Celan, Josef Bueys).
Probablement un des meilleurs films réalisés sur un peintre.
Incursion documentaire de Wim Wenders comme pour Pina ( sur Pina Bausch) cet Anselm permet de découvrir un artiste encore peu populaire en France ( même si une installation au Grand Palais avait permis de montrer ses oeuvres). On est saisi par le gigantisme des installations qui tranchent avec une certaine simplicité du plasticien qui explique son parcours via des flashback à différents âges interprétés par le petit fils de Wim Wenders et son propre fils... Il n'est pas nécessaire de voir le film en 3D pour apprécier la beauté de son univers
J’adore les films sur l’art. En effet il est plus agréable de découvrir un artiste via un film que lors d’une exposition je trouve. Le film permet de rajouter de la musique, des sons, des textes, de varier les angles de vues, de mettre en scène pour résumer. Sans compter qu’au cinéma on est au CALME, ce qui permet de se concentrer sur qu’on nous montre. On est « focus », conditionné. Dans les musées c’est quasi-impossible de se concentrer : les gens s’agglutinent devant les œuvres, brandissent leurs smartphones, bavassent… Sans compter que bien souvent le musée est loin de chez nous, donc on arrive fatigué, on a mal aux pieds, on a faim… Pour revenir à l’artiste, Anselm Kiefer, « le plus grand artiste allemand vivant » je suis honteux de le découvrir qu’à l’occasion de ce film ! Ce qui m’a le plus impressionné c’est la taille de l’atelier, il a carrément un entrepôt logistique ! Il s’y déplace en vélo c’est pour dire. Et il n’est pas vide : beaucoup de tableaux, de sculptures, de matériaux bruts, de livres… Quel kif ça doit être d’avoir réussi à créer son propre monde, dont il est le dieu créateur (démiurge si je voulais être pédant). On le voit travailler, il ne fait pas dans les fioritures et la délicatesse, il travaille le métal chaud et la peinture à coup de truelle ! On ne peut pas dire que son univers soit très joyeux, cela tourne beaucoup autour de la mort et du nazisme avec des références mythologiques. Tout cela enrobé de béton brut. Je me demande comment il arrive à survivre dans cette noirceur constante et de garder une certaine santé mentale.
Anselm Kiefer est un artiste plasticien allemand établi en France depuis 30ans. Mondialement connu aussi bien pour ses créations artistiques contemporaines que pour avoir défrayé le monde l’art en se prenant en photo en faisant le salut nazi. A travers ce documentaire, le réalisateur Wim Wenders nous propose une expérience cinématographique qui nous plonge au coeur du processus créatif de l’artiste, de ses inspirations à sa fascination pour l’Histoire.
Ce n’est pas la première fois que le réalisateur allemand s’essaie à la 3D relief, il avait déjà eu l’occasion de s’essayer à la stéréoscopie avec un précédent documentaire, Pina (2011) sur la danseuse Pina Bausch. Il renouvelle l’expérience avec un tout autre artiste où il vient sublimer sur grand écran les créations du plasticien. C’est à la fois poétique et contemplatif, lorsqu’il filme les sculptures et autres installations en extérieur.
Le film alterne les reconstitutions et les moments pris sur le vif en présence d’Anselm Kiefer, nous renvoyant à ses débuts dans les ateliers d’Erbach et de Buchen dans l’Odenwald dans les années 80 à aujourd’hui où on le retrouve à déambuler en vélo dans les 35 000m² de son entrepôt à Croissy-Beaubourg jusqu’à son impressionnant domaine de La Ribaute, un domaine de 35 ha à Barjac où il crée des oeuvres aussi bien en extérieur qu’en intérieur (dans un dédale de souterrains).
Seul regret (s’il en fallait un), que la 3D relief n’ait pas été aussi immersive et approfondis qu’elle l’avait pu l’être dans La Grotte des rêves perdus (2011) de Werner Herzog, qui est à mes yeux, l’un des plus beaux films en 3D.
Pour les admirateurs passionnés d'Anselm Kiefer, dont je suis, cela a été une belle découverte. Anselm, Wim: nés la même année, pas très loin l'un de l'autre, mais l'un a préféré tourner la page du passé de l'Allemagne et la fuir; l'autre en est resté obsédé et a construit tout autour une oeuvre noire... Je n'imaginais pas ses ateliers comme des antres, eux même entièrement recouverts des oeuvres du maître, antres tapis dans des usines désaffectées ou, comme maintenant à Barjac où il réside, formant tout un univers au sein de la nature, où dans les champs flottent des mariées sans tête -leurs têtes sont des briques, des bûches, des ferrailles... Anselm passe, mince, élégant dans sa tenue noire, plus gentleman qu'artiste maudit; son fils Daniel Kiefer l'interprète, jeune, quand obsédé par le passé nazi de l'Allemagne, il se faisait photographier faisant le salut nazi, pour que le peuple n'oublie jamais... Enfant, c'est le petit neveu de Wim Wenders, Anton Wenders, qui joue Anselm enfant, fils d'un officier de la Wermacht.
Anselm Kiefer est peut-être l’un des plus grands peintres allemands contemporains. J’avoue l’avoir découvert tardivement, l’an dernier, au Grand Palais Éphémère sur le Champ-de-Mars. J’en ai gardé un souvenir inoubliable. Wim Wenders, qui connut très jeune le succès pour ses premiers films ("L’Ami américain", "Paris, Texas", "Les Ailes du désir"…) avant d’abandonner le terrain de la fiction pour celui du documentaire ("Buena Vista Social Club", "Pina", "Le Sel de la terre"…) reste peut-être le plus grand réalisateur allemand contemporain. La rencontre de ces deux monstres sacrés ne pouvait qu’être fascinante.
Wim Wenders utilise le même procédé que celui qu’il avait utilisé il y a une dizaine d’années pour filmer les chorégraphies de Pina Bausch : la 3D. J’ai pris un plaisir régressif à retrouver au fond d’un tiroir les lunettes que j’avais achetées pour aller voir "Avatar" en 2010 et à les chausser. Mais je ne suis pas totalement convaincu de l’utilité de cette technologie qui se justifiait peut-être pour filmer un ballet mais pas nécessairement une peinture : un ballet est un spectacle vivant dans lequel la caméra 3D permet de s’immerger alors que la peinture, aussi monumentale et réussie soit-elle, reste une œuvre inerte et bi-dimensionnelle.
Pour autant, le documentaire de Wim Wenders n’est pas sans intérêt qui éclaire les toiles écrasantes du peintre allemand en rappelant les sources de son inspiration, notamment les ruines de la nation allemande dans lesquelles il est né en 1945. C’est là que le documentaire s’avère un médium particulièrement bien adapté pour pénétrer l’œuvre d’un peintre en nous la faisant comprendre.
Wim Wenders est un trop grand réalisateur pour mener banalement cette entreprise. Certes il a recours à quelques documents d’archives, où l’on découvre le jeune Kiefer – et sa déroutante coiffure. Mais le plus intéressant sont les images filmées aujourd’hui, dans sa résidence du Sud de la France, qui, compte tenu de la taille de ses toiles, ressemble plus à un hangar aéronautique qu’à l’atelier d’un peintre. On y voit cet homme, étonnamment ingambe pour son âge, manier le couteau ou même le lance-flammes pour donner à ses toiles leur texture si caractéristique, à laquelle on reconnaît immédiatement leur auteur.
Les fans d’Anselm Kiefer n’auront pas attendu ma critique pour courir voir ce documentaire. Je conseille à tous les autres, ceux qui ne le connaissent pas mais sont curieux d’art contemporain, de faire de même.