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traversay1
3 688 abonnés
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3,5
Publiée le 6 juin 2023
Ce qui est exquis avec le concept de boucle temporelle au cinéma, c'est qu'il permet toutes sortes de déclinaisons : fantastique, romantique, dramatique, comique ... C'est ce dernier registre qu'a choisi Ryo Takebayashi avec Comme un lundi, pour son premier long-métrage, tout en l'inscrivant dans le cadre d'une vie de bureau, au sein d'une agence de communication. Dans cet Open Space Opera, on est heureusement loin de Stupeur et tremblements, mais cela ne prive pas le film de raconter des choses plutôt pertinentes sur le monde du travail, avec ses carriéristes, ses désabusés, ses acharnés et ses discrets (et les tire-au flanc, alors ?) . Si l'on parle fréquemment de "boucler" une affaire, l'expression prend un sens bien particulier dans le film avec ces semaines qui, du fait d'un dérèglement temporel aux origines inconnues (l'explication viendra, et elle est tirée par les cheveux, mais peu importe), se reproduisent à l'identique et à l'infini. Takebayashi traite son sujet avec un esprit pop endiablé, rejouant sans cesse les mêmes scènes avec des angles de vue et des durées (parfois subliminales) variés, testant la résistance du spectateur aux répétitions, jusqu'à l'extrême limite. Mais cela passe, grâce au dynamisme de l'ensemble, à la qualité de l'interprétation et aux idées loufoques du scénario. De quoi réfléchir pour chacun d'entre nous à sa propre routine au travail et voilà, la boucle est bouclée.