Ryo Takebayashi, un nom encore peu connu sur la scène internationale, nous propose avec "Comme un lundi" une comédie de science-fiction qui, tout en restant divertissante, peine parfois à atteindre le niveau de profondeur et de sophistication espéré.
Le film s'ouvre sur une journée ordinaire dans une agence de publicité japonaise, où les employés, menés par Yudai Sakino (interprété par Ryô Ikeda), découvrent rapidement qu'ils sont piégés dans une boucle temporelle. Ce point de départ, bien que classique, promet un développement intéressant. Le scénario, coécrit par Saeri Natsuo et Ryo Takebayashi, exploite efficacement cette prémisse pour offrir des moments de comédie décalée et des situations cocasses.
Les performances des acteurs sont globalement solides. Ryô Ikeda brille particulièrement dans le rôle du protagoniste, Yudai Sakino, apportant à la fois de la gravité et de l'humour à son personnage. Wan Marui, dans le rôle d'Akemi Yoshikawa, se démarque également par sa capacité à naviguer entre des registres comiques et plus sérieux. Toutefois, certains rôles secondaires, bien que joués avec enthousiasme, manquent de développement, laissant une impression de superficialité.
Visuellement, "Comme un lundi" bénéficie de la photographie de Tatsuyuki Kozen, qui capture habilement l'ambiance effervescente de l'agence de publicité et l'absurdité de la situation. Les décors et costumes, bien que peu mentionnés, sont efficaces et contribuent à l'authenticité du cadre.
La bande sonore de Takao Ogi complète agréablement le film, avec des compositions qui soutiennent bien l'action sans pour autant marquer durablement les esprits. Le montage, réalisé par Jo Kobayashi et Ryo Takebayashi, assure un rythme soutenu, bien que certaines transitions puissent paraître abruptes.
Malgré ses qualités, "Comme un lundi" n'est pas sans défauts. Le film souffre parfois de répétitions inhérentes au concept de boucle temporelle, ce qui peut entraîner une certaine lassitude chez le spectateur. De plus, les tentatives de sortir de la boucle manquent parfois d'originalité, empruntant des chemins déjà bien balisés par d'autres œuvres du genre.
L'un des aspects les plus intéressants du film est la critique subtile du monde du travail et de la routine bureaucratique. Les personnages cherchent désespérément à échapper à leur quotidien répétitif, une métaphore habilement utilisée pour illustrer le désir de changement et de nouveauté. Cependant, cette critique aurait gagné à être explorée plus en profondeur, laissant parfois un goût d'inachevé.
En conclusion, "Comme un lundi" est une comédie plaisante qui saura divertir son audience grâce à son humour et son casting attachant. Toutefois, il manque de la profondeur et de l'innovation nécessaires pour se démarquer véritablement dans le genre des films de boucle temporelle. C'est un film qui plaira sans doute aux amateurs de comédies légères et aux fans de cinéma japonais, mais qui pourrait laisser les autres sur leur faim.
Sans être un chef-d'œuvre, "Comme un lundi" réussit néanmoins à offrir un divertissement honnête et quelques moments mémorables, ce qui en fait une expérience cinématographique agréable mais pas indispensable.