J'ai été complètement happée par le personnage de Hirayama, sa vie simple qui pourrait laisser croire qu'elle est ennuyeuse, voire déprimante. Or, il n'en est rien car Hirayama se crée des petits bonheurs avec délicatesse. Il parle peu, observe beaucoup et s'attache à quelques personnes au gré de ses journées bien réglées. Dans un Tokyo bruyant, ultra construit, il sait jouir du moindre lieu de verdure. Quelques rencontres marquantes achèvent de nous révéler sa poésie, sa générosité. La fin du film est sublime. Personnellement, je pleurais en souriant tout à la fois. Magnifique Hirayama ! Kōji Yakusho.
Tout simplement mon coup de cœur de l’année. Un film incroyable de pudeur de poésie et de détails. L’histoire d’un homme qui mène chaque jour la même vie au sein du service d’entretien de la ville de Tokyo. On suit le quotidien de cet homme sans trop savoir où on va, on se laisse porter tout le long du film sans grand contrôle mais avec la certitude que si le film était amené à durer plus de 4h ça nous irait bien au final parce que voir autant de justesse et de beauté à l’écran ne peut être que réjouissant. Alors oui c’est lent et on peut avoir l’impression que ça n’en finit pas de commencer, le spectateur peut se retrouver en perte de repère ne sachant pas où il va car le film ne se veut pas spectaculaire. Mais si on dépasse cet apriori et qu’on profite juste de la beauté du cinéma de Wim Wenders c’est juste magnifique et pur.La musique joue aussi beaucoup dans la beauté de ce film, dans cette impression que tout est un éternel recommencement et dans comment la vie peut se teinter différemment suivant la musique qui est jouée. Des grands classiques légendaires qui sont tellement satisfaisants à redécouvrir. Kōji Yakusho, qui a gagné le prix d’interprétation à Cannes, est touché par la grâce pendant tout le film. Ses réactions, son silence tout est juste parfaitement adapté aux situations du film. Ce film est le parfait exemple que toute vie est romanesque et sensible il suffit juste de s’y installer et d’observer.
« Moins c’est plus », « In der Beschränkung zeigt sich erst der Meister » et « Only in limitations does the master appear », un chef-d'œuvre de Wim Wenders d'une grande simplicité. Au générique, le réalisateur a incorporé une expression japonaise qui constitue l'âme du film.
Magnifique petit traité du bonheur et de l'art d'être entièrement à ce que l'on fait. Une épure délicate bien plus efficace qu'un anti-dépresseur. Chapeau !
Un film jubilatoire dans le Japon contemporain. De la pure poésie et un acteur qui mérite son prix d'interprétation. Avec peu de dialogue, Wim Wenders filme les petits bonheurs d'un homme simple, riche de ses passions et de sa capacité à apprécier le l'instant présent.
maintenant c est maintenant, la prochaine fois c est la prochaine fois...l instant présent mis à l honneur avec un rôle principal qui parle peu mais son visage nous parle tant. Si on s embarque dans ce film, le voyage est grandiose.
Perfect days touchera profondément tous ceux qui savent entrevoir, avec lucidité, la beauté du monde, tous ceux qui vont vers les choses d'abord avec leurs émotions et leurs tripes avant la raison et l'analyse. Le rythme laisse la place aux petits riens, à tout ce qui constitue notre petite vie d'anonyme en ce petit endroit, et on aimerait sourire comme Hirayama face au mépris, au jugement, à tout ce qui voile, à priori, la beauté d'exister. De belles images, et une leçon de vie. Bravo à Kōji Yakusho pour son interprétation!Ce film m'a laissé avec tellement d'émotions que j'en ai pleuré et ris en sortant.
Perfect Days est un grand Wenders, immense réalisateur, toujours aussi inspiré, que la critique traite avec beaucoup trop de désinvolture et de condescendance désormais. Bien sûr, le choix du personnage et du thème conduit le créateur à mettre en place un univers esthétique minimaliste et très épuré, et aussi très ritualisé. Mais l'émotion est profonde, le lien du personnage prinicipal avec le monde est à la fois intense, bienveillant, humble et contemplatif. Et la dimension morale et métaphysique du film ne peut être ignorée : il y a une idée sous-jacente que toute vie peut être belle et grandie par la poésie du regard et la richesse de la vie intérieure.