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Serge Escalé
12 critiques
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4,5
Publiée le 7 janvier 2024
A l'encontre de la fureur, de la consommation, des liens superficiels des sociétés occidentales, le film expose la vie simple de ce nettoyeur solitaire de toilettes publiques à Tokyo. Tout le talent de Wenders consiste à souligner avec le trait le plus juste des situations à priori banales. Une trame propre à faire fuir les amateurs de films d'actions et de thrillers. Dans l'ambiance musicale des chansons américaines des années 70 et 80 qu'écoute d'Harayama, son quotidien est rempli de l'émerveillement des choses simples, un arbre, la lumière du ciel, le sourire des gens qu'ils cotoient. Un film à milles lieues des productions américaines et autres qui ne laissent jamais respirer le spectateur entre effets spéciaux , rebondissements multiples et mise en scène décoiffantes. Dans Perfect Days, l'imaginaire de chacun peut se déployer et occuper avec une grande sensibilité les espaces habituellement délaissés au cinéma: un regard, un sourire, une lumière particulière.
C’est l’un des plus beaux films que j’ai jamais vu. Il explore la vie d’un Japonais qui fait un travail étrange et que tout le monde répudie. Cependant, ce personnage vit de ses habitudes et se contente de celle-ci, il profite pleinement de chaque instant ce qui suffit à le rendre heureux.
Le cadre est celui d’œuvres architecturales signées Kengo Kuma, Tadao Ando ou encore Sou Fujimoto : les toilettes de Tokyo. Avec cuvette chauffante, chasse automatisée, petit jet d’eau, environnement sans odeur et d’une propreté à toute épreuve à laquelle contribue justement le héros du film, Hirayama, interprété par Kōji Yakusho, lauréat du prix d’interprétation au Festival de Cannes 2023. Le réalisateur revisite le mythe de Sisyphe dans la simplicité d’un quotidien moderne où le personnage principal qui a refusé la belle vie étant issu d’une famille aisée, réussit à trouver un bonheur et une félicité en ayant figé le temps dans les chansons qu’il réécoute sur leur support d’antan, les photos qu’il prend toujours du même instant et des livres qu’il n’achète que d’occasion. Inlassablement, il répétera les mêmes gestes à son travail, au cours de ses pauses et à ses moments de délassement. Tout est sourire et souvenir. Et dans l’air du temps, sans contact, il aimera caché, sans s’avouer, et jouera au morpion contre un inconnu qu’il rencontrera sans ne l’avoir jamais vu. Il y aurait tant et tant à dire, mais, le mieux est de découvrir le film et à chacun, de lui appliquer le filtre de sa propre vie ou de celle dont il n’a pas voulue.
Magnifique ! Un acteur bouleversant pour un film incroyable ! Je me suis senti contempler un tableau de maître, on est assis, on le regarde, on apprécie l'instant qui passe.
Un Paterson en plus sobre, subtil, et délicat. Les mouvements de l'esprit sont seulement suggérés, à l'image du tremblement de la lumière dans les feuilles d'arbre, "komorebi".
Hirayama est un homme simple et solitaire qui nettoie les toilettes publiques de Tokyo. Son quotidien est répétitif, mais il trouve une certaine paix dans la routine. Wenders filme avec délicatesse la beauté des choses ordinaires tout en laissant transparaître une profondeur cachée derrière la banalité. Le film est élégant : plans fixes et épurés, jeux de lumière naturelle… Chaque séquence respire la contemplation, ce qui renforce le caractère introspectif du film. Le minimalisme narratif et visuel, marqué par de longs silences et une absence d’actions par moments, peut déstabiliser mais constitue également la force de l’œuvre. Un voyage qui nous permet de savourer les petits moments de la vie, un film sobre et poétique où l’essentiel réside dans l’invisible.
Une véritable hymne à la liberté et à la poésie, le film nous fait ressentir l’immense solitude des êtres mais également ce que l’artiste peut en sauver par la beauté qu’il partage.
Exprimer une certaine légéreté de la vie, une douceur, un étroit chemin de liberté dans la banalité du quotidien plutôt que dans le " main stream" des ambitions et des carrières voici ce que propose ce film. " It's a new day, is's a new life ... and this old word, is a new worl " chante Nina Simone à la fin. Alors certes ni un film bobo, ni bling-bling, ni " si à 40 ans tu n'as pas une rolex, tu as raté ta vie".
Il faut aimer la nature humaine même celle d’un nettoyeur de wc 🚾 japonais qui fait son job sans rechigner mais qui poétise tout ce qu’il observe et se réfugie dans la contemplation et les rares échanges toujours bienveillants avec les inconnus fugaces qui l’ignorent sans merci, donc à l’encontre des coutumes japonaises ; même sa fille est dans l’incommunicabilité, sa femme a fui pour la normalité 😅
les petits riens de la vie... qui font un tout . la sécurité rassurante de la routine, le présence au monde.... un grand film doux qui fait du bien et tout en sagesse orientale . Un interprète attachant et subtil. et quelles belles images de photographe !!!
Pour celui qui, comme moi, est un inconditionnel de W Wenders cet opus n'est pas une surprise. La lumière est belle, le personnage un brin autistique et le temps...un peu long. J'aurais aimé autre chose que ces tentatives de communication laissées lettre morte entre le personnage et les femmes qu'il croise. Dans un autre genre mais tout aussi contemplatif j'ai préféré ''dans un jardin qu'on dirait éternel'. Reste que ce film est à voir comme tous les W.Wenders :-)