Je conseille à Wenders de regarder dix fois de Paterson pour apprendre c'est quoi la poésie de la vie quotidienne. Grâce à Koji Yakusho c'est pas un désastre total.
Winders a été toujours un cinéaste plutôt marginal et surtout individualiste, comme le protagoniste de ce film. Certains, surtout à gauche, n'apprécient pas....et ou peut l'entendre. Se contenter de ce qu'on sait faire ou décidé de faire pour assumer au moins de quoi vivre et ensuite essayer de saisir la beauté qui nous entoure, pour simple qu'elle soit, par une prise de distanciation de la société est un choix qui est partagé par nombreux parmi nous. Mais c'est aussi difficile et douloureux, et c'est finalement le message que Wenders nous adresse, et non pas le bonheur béat et simpliste qu'on lui attribue. Le film est esthétiquement magnifique, sa lenteur permet au spectateur d'entrer pleinement dans une dimension étrange et un peu mystérieuse.
Certes les images sont magnifiques, la BO l' est tout autant et la poésie est présente à chaque instant. Cet employé chargé de l' entretien des toilettes publiques d' un quartier de Tokyo semble avoir troublé son équilibre dans les action répétitives ( lever, musique K7 dans le van pour aller travailler, sandwich, soleil derrière les arbres etc). On ressort de ce film tranquille, apaisé, loin du rythme de la vie actuelle et c' est bien agréable mais c' est tout de même un peu long... Probablement pas pour les cinéphiles avertis....
« Moins c’est plus », « In der Beschränkung zeigt sich erst der Meister » et « Only in limitations does the master appear », un chef-d'œuvre de Wim Wenders d'une grande simplicité. Au générique, le réalisateur a incorporé une expression japonaise qui constitue l'âme du film.
Un grand film sur les petites choses de la vie ... Un acteur solaire , qui irradie l'écran ... Un pur moment de cinéma avec une prodigieuse bande son !
Un film d'une lenteur...à la japonaise.... Un film basé sur la répétition des petits rien de la vie.... Un film avec peu de dialogue, quelques rencontres... Un film interprété merveilleusement bien par Koji Yakusho qui prend tout l'espace... Un film qui peut vous envouter.... ou qui peut vous faire partir au bout de 30mn !!
Un très beau film, qui raconte plus de choses qu'il en a l'air. Étonnant d'apprécier de voir la magnifique Tokyo à travers le travail de nettoyage de WC.
J'aime ce genre de film dans lesquels beaucoup est raconté avec peu de mots.
Certes Wenders arrive à donner une dimension poétique à la vie banale d'un homme declassé. Quelques événements viennent en briser la monotonie, et aussi celle du film. Mais les deux heures passent lentement et on se prend à ressentir un certain ennui.
L'esthétique de la vie simple dans un Japon qu'on sait survolté mais qu'on ne voit pas. Le bonheur dans la musique, les livres d'antan et le nettoyage des toilettes, mais en guise de philosophie Zen, on est submergé par l'ennui, pas loin d'être mortel. On a vu beaucoup mieux dans le genre marginal mais heureux.
J'ai été complètement happée par le personnage de Hirayama, sa vie simple qui pourrait laisser croire qu'elle est ennuyeuse, voire déprimante. Or, il n'en est rien car Hirayama se crée des petits bonheurs avec délicatesse. Il parle peu, observe beaucoup et s'attache à quelques personnes au gré de ses journées bien réglées. Dans un Tokyo bruyant, ultra construit, il sait jouir du moindre lieu de verdure. Quelques rencontres marquantes achèvent de nous révéler sa poésie, sa générosité. La fin du film est sublime. Personnellement, je pleurais en souriant tout à la fois. Magnifique Hirayama ! Kōji Yakusho.
Hirayama, employé très consciencieux de l'entreprise d'entretien des toilettes publiques de Tokyo, vit modestement et trouve son plaisir dans la contemplation des arbres et des gens, dans la lecture et dans l'écoute de ses vielles cassettes audio. Il semble vivre dans un quasi mutisme, ses contacts se limitant à des salutations lointaines et à des sourires juste polis. Et puis, cet univers parfaitement réglé finit par montrer quelques failles...
L'acteur principal, Koji Yakusho, est magnifique, très belle gueule, très expressive. La modestie de son ambition (tirer plaisir de l'observation bienveillante du temps qui passe) fait presque envie jusqu'à ce que son extrême solitude devienne trop évidente au spectateur. Sa dernière scène, entre sourire à la vie et désolation est un monument. Le choix de son métier est une excellente trouvaille cinématographique, avec la visite quotidienne d'une série de sanisettes tokyoïtes, toutes originales, belles architecturalement et très fonctionnelles ; leur entretien en est valorisé à nos yeux. La solitude pesante apparaît bien sûr progressivement ; la partie de morpion jouée en quelque sorte par correspondance marque excellemment sa soif d'échanges et, par là, la douleur diffuse de sa solitude.
Une jolie leçon de vie, éloge de la recherche de la beauté dans le quotidien, mais aussi, un plaidoyer contre la solitude.
Mais la solitude ne favorise-t-elle pas la capacité de contemplation ? Il faudrait interroger des moines...
Tout simplement mon coup de cœur de l’année. Un film incroyable de pudeur de poésie et de détails. L’histoire d’un homme qui mène chaque jour la même vie au sein du service d’entretien de la ville de Tokyo. On suit le quotidien de cet homme sans trop savoir où on va, on se laisse porter tout le long du film sans grand contrôle mais avec la certitude que si le film était amené à durer plus de 4h ça nous irait bien au final parce que voir autant de justesse et de beauté à l’écran ne peut être que réjouissant. Alors oui c’est lent et on peut avoir l’impression que ça n’en finit pas de commencer, le spectateur peut se retrouver en perte de repère ne sachant pas où il va car le film ne se veut pas spectaculaire. Mais si on dépasse cet apriori et qu’on profite juste de la beauté du cinéma de Wim Wenders c’est juste magnifique et pur.La musique joue aussi beaucoup dans la beauté de ce film, dans cette impression que tout est un éternel recommencement et dans comment la vie peut se teinter différemment suivant la musique qui est jouée. Des grands classiques légendaires qui sont tellement satisfaisants à redécouvrir. Kōji Yakusho, qui a gagné le prix d’interprétation à Cannes, est touché par la grâce pendant tout le film. Ses réactions, son silence tout est juste parfaitement adapté aux situations du film. Ce film est le parfait exemple que toute vie est romanesque et sensible il suffit juste de s’y installer et d’observer.