Homme de rituel, Hirayama salue chaque matin le soleil levant, arrose ses plantes avant de faire sa tournée de nettoyage des toilettes de Tokyo. On comprend que Wim Wenders ait apprécié ces merveilles d’architecture, qui ressemblent selon lui davantage à des temples de l'assainissement qu'à des toilettes classiques …Decaux pourrait en prendre exemple…et particulièrement sur le soin que prend Hirayama à les nettoyer !!! Bercé par de vieilles cassettes qui lui permettent sur son vieil autoradio d’écouter, selon les jours, les Animals, les Rolling Stones, les Kinks, Van Morrison, Nina Simone, Patti Smith, Otis Redding, et, bien entendu, Lou Reed, à qui nous devons la chanson « Perfect Days » qui donne son titre au film … à l’étonnement de la jeune génération qui ne jure que par sportify …il s’émerveille du jeu de la lumière dans les arbres, échange quelques rares mots avec des inconnus…des propos très laconiques… Il lui arrive aussi de fréquenter un bar dans lequel on peut entendre la patronne chanter la version japonaise de « The house of the rising sun »., un régal !! Jusqu’à ce jour, où sa nièce, adolescente en fugue, fasse irruption dans sa vie , révélant ses secrètes fêlures… Wim Wenders a dédié le film à Yasujiro Ozu qui prouve que les histoires quotidiennes sont les seules histoires éternelles…Avec « Perfect days », Wim Wenders a voulu montrer dans ce film qui s’apparente à un testament rédigé par un vieux réalisateur et destiné à la jeune génération, qu’on pouvait trouver le bonheur dans une vie simple et modeste, une vie dans laquelle on est conscient de rendre service à ses concitoyens, une vie où, loin d’être en permanence à l’affût des dernières nouveautés technologiques, on se « contente » d’écouter des K7 de chansons vieilles de 50 ans, de passer du temps à lire et à faire des photos en argentique…Pour incarner ce rôle d’homme humble, sachant voir la beauté du monde, , il a choisi le grand comédien japonais Koji Yakusho …et paradoxalement ce rôle a valu à son interprète l’honneur du prix d’interprétation masculine au dernier Festival de Cannes…distinction amplement mérité …